lundi 21 octobre 2013

La société « radarisée » d’un insupportable « Big brother » sur les routes !

 Jadis, on faisait attention à la conduite. Désormais, il faut sans cesse se crisper sur les limitations de vitesse les moins nécessaires, les plus excessives, les plus contraignantes, il faut être tendu pour échapper à l’embuscade des radars de plus en plus fréquents. Et on nous annonce que ce sera pire à partir d’aujourd’hui. 

 Je suis ainsi rentré d’un périple de moins de 2000 km entre mon domicile près de Toulouse et la Bretagne et retour par le Limousin, plus fatigué par la vigilance sur mon compteur que par l’application à bien conduire. 

Les alternances de limitation sont souvent absurdes. Ainsi entre Nantes et Limoges via Poitiers, sur de magnifiques voies rapides fort peu encombrées faut-il mobiliser son attention pour rouler si lentement que c’en est épuisant. Et dangereux ! 

 Souvent un radar est placé par quelque sadique préposé à la confiscation de nos « points » et à la perception de notre argent, juste à l’endroit où l’on a à peine eu le temps de décélérer de 90 à 70 et à 50. Sur de vastes portions de voies rapides, totalement dégagées, le moteur ronronne, dûment bridé par le régulateur, alors la somnolence risque de vous gagner. D’autant plus que les bulletins d’information ne sont pas stimulants : « Toujours les mêmes mots, toujours les mêmes refrains… » 

 En fait, l’État totalitaire met du « sécuritaire » partout où il le peut, faute de pouvoir et faute de vouloir assurer par ailleurs la véritable sécurité des biens et des personnes telle que celle de la liberté de se promener sans risque dans une multitude de quartiers désormais de « haute insécurité ». 

 N’importe quoi, pourvu que ce soit « antiraciste » ! 

De même, Big brother vous écoute, vous lit, vous scrute. Il tolère, il incite même à toutes les libertés de perversion, de décréation, de blasphème, mais attention, si vous émettez des idées de préférence, de hiérarchie, de naturelle discrimination, alors il vous en cuira de n’être pas politiquement, idéologiquement, culturellement, sexuellement correct. 

 L’alignement sur le « correct » est d’ailleurs de plus en plus un exercice difficile si on veut le rationaliser. C’est plutôt une affaire d’instinct, de suivi de la mode. Mais c’est, somme toute, comme dans le « 1984 » de Georges Orwell - il suffit de savoir, et de s’y plier - que le vrai, c’est le faux, que le beau, c’est le laid. 

 Avec cela pour fil conducteur, on peut s’en tirer, faire Sciences-Po et même intégrer l’ENA. On peut ainsi dans l’hebdo cher à Philippe Val et Caroline fourest s’adonner indéfiniment à la recherche laborieuse de quelques variantes d’obscénités blasphématoires avec le même fond et le même bas-fond de représentation scatologique et sodomite qui font leurs délices. 

L’important est que ce soit vraiment le plus ordurier possible, le plus offensant possible pour le Christ et les chrétiens. Mais par ailleurs, gare aux dérapages ! La traditionnelle utilisation de la ménagerie dans la description de la faune politique est désormais chose risquée. 

 Ainsi, par exemple, dois-je veiller à ne surtout pas dire le nom des anciens et anciennes ministres des précédents gouvernements dont ce que j’appelle les « correspondances animales » sont, selon les cas, le ouistiti, la vache ou la baleine. 

 Désormais un Jean de la Fontaine serait étroitement surveillé et sans doute très vite « embastillé ». Car si l’ancienne Bastille, d’ailleurs vide, a été détruite en 1789, il y en a désormais beaucoup d’ouvertes pour les impertinents non-alignés contestataires du respectabilisme antiraciste. 

 Gare donc dans la métaphore animalière : on peut toujours traiter laudativement, sans risque, un personnage de jeune loup, de lion ou de pur-sang mais attention à l’utilisation du vampire, voire de l’otarie… 

 Néanmoins, si vous voulez qualifier Martine Aubry de « jolie petite biche » ou Valérie Trierweiler de « délicieuse et gracile libellule », vous ne risquez rien. 

 PS : Sur ces questions délicates du sémantiquement correct, j’anime volontiers des séminaires de formation. Mes tarifs sont légèrement inférieurs à ceux d’un certain DSK.