Un de mes amis de Paris me
téléphone ce matin, venant de lire la pleine page 12 du Figaro de ce jour
titrée : « En Syrie, avec les alaouites surarmés ».
« J’étais sceptique, me
dit-il, lorsqu’il y a deux ans tu annonçais, à la fois sur radio-Courtoisie,
sur ton Blog et surtout dans Reconquête, que le régime de Bachar el Assad ne
s’effondrerait pas facilement, que la guerre serait longue et que, selon toi,
la solution la moins mauvaise serait celle d’une partition.
Ce reportage du Figaro
corrobore tes analyses et prévisions et aussi ce que tu as écrit dans le
dernier numéro de Reconquête (juin-juillet) ».
Je l’ai remercié de me dire cela,
me permettant d’insister sur la dernière phrase de mon article : « Le
socialiste François ne réalisera donc pas ses rêves de diplomatie du
bombardement ». Je ne tirerai évidemment aucune fierté de ce que j’ai
pu analyser et prévoir sur l’évolution de la tragédie syrienne qui débouche
aussi, dramatiquement, sur une nouvelle tragédie libanaise, essentiellement
humanitaire pour l’heure, mais peut-être lourde d’une évolution toujours plus
sanglante. Espérons le contraire.
Il se trouve simplement qu’à
Chrétienté-Solidarité nous avons fait l’effort de connaître la réalité de l’islam,
celle du Proche-Orient, et surtout de la Syrie et du Liban en particulier.
L’ignorance des politiques et des
journalistes sur cette question est souvent véritablement consternante. On
entend ainsi pérorer, largement payés par nos impôts, de vaniteux commentateurs
émettre des considérations en dessous de celles du Café du Commerce, ne s’étant
même pas donné la peine d’étudier un peu les paramètres géopolitiques et
religieux de la situation.
Ce qui différencie religieusement
ou ethniquement les sunnites, les chiites, les druzes , les alaouites, les
alevis et les kurdes, mais aussi ce que l’on entend par « grecs
orthodoxes » ou « grecs catholiques » et par maronites, ils n’en
savent manifestement à peu près rien.
Certes, il n’est pas facile de
toujours savoir si l’on désigne en ces entités une appartenance religieuse ou
une ethnie, ce qui se marque alors par l’emploi ou non de la capitale !
La réalité c’est que l’histoire a
vu se former des ensembles ethnico-religieux et qu’on peut donc écrire alaouite
ou Alouite, druze ou Druze, tout comme juif ou Juif, selon que l’on désigne la
religion ou le peuple formé par cette religion.
Mais pour en revenir à la Syrie
et au Liban, j’ai en effet la fierté, non pas pour moi mais pour
Chrétienté-Solidarité, de ce que, avec Yves Daoudal, Richard Haddad, Thibaut de
La Tocnaye, Cécile Montmirail, Catherine Renout et quelques autres, nous
constituons un centre de compétence forgé à la fois par l’étude, le suivi des
évènements et la connaissance du terrain. Et il faut aussi lire dans Présent
les articles souvent remarquables de notre ami Maroun Charbel qui, de là-bas,
envoie quotidiennement les nouvelles des évènements, des bruits et des rumeurs,
ses analyses, ses interrogations et ses appréhensions.
Jeanne Smits a raison de tenir à
cette chronique que ne peut qu’apprécier tout patriote français ne confondant pas le patriotisme avec
l’illusion du repliement.