mardi 9 juillet 2013

Ramadan : gare au diabète.

Le jeûne du Ramadan est chose redoutable pour nos concitoyens musulmans. En effet, à chaque jour suffit son jeûne ! Aussi, chaque soir, le repas de rupture de ce jeûne est-il l’occasion de faire bombance. C’est que le jeûne, ça se fête, et on festoie quelquefois longtemps dans la nuit, non pas avec ses bruits et ses odeurs désagréables, comme le formula un jour lourdement ce malheureux Jacques Chirac incapable de toute perception poétique des choses, mais avec ses musiques, ses effluves épicées, ses parfums.

On rompt le jeûne d’abord en mangeant puis en appliquant le doux précepte du Coran : « vos femmes sont un champ pour vous ; allez à votre champ comme vous voulez » (cor 2-223).
Précisons à ce stade que les politiques et les religieux, évêques et prêtres, qui se bousculent dans les mosquées pour les diverses ruptures du jeûne, ne sont pas du tout conviés à partager « le champ de labour ». Les musulmans ne sont pas comme les esquimaux d’autrefois ou ces peuplades sympathiques qui, encore aujourd’hui, considèrent qu’offrir sa femme au visiteur de passage est un devoir de l’hospitalité. Mais, n’est-ce pas, à chacun sa culture…

Pour les fidèles du Prophète, auxquels le Pape François a souhaité un très bon Ramadan, le gueuleton quotidien est non seulement source d’un embonpoint prospère que ne dissimulent pas toujours les djellabas mais peut occasionner aussi de graves diabètes tant les cornes de gazelles et autres rahat-lokoums sont sucrés, sans parler des raisins secs dans le couscous.

Pour ma part, n’étant pas adepte des formes de ce curieux jeûne islamique hyper calorique, je continue à pratiquer trois repas quotidiens de rupture de mes trois jeûnes : le premier avec le café pour seule boisson ; le déjeuner, avec généralement, en été, un rosé du Ventoux (celui des moines du Barroux) ou un clairet de Bordeaux ; le dernier, enfin, avec toujours une bouteille de ces « vins francs » comme aimait les désigner Léon Daudet.
Je les choisis chaque soir au gré de mes humeurs, de mes lectures du jour et de la météo, et bien sûr des avis d’Élisabeth, parmi tous ces petits vins pas trop chers que je ramène inlassablement de mes voyages, apportant ainsi un peu partout, de l’Aquitaine à l’Alsace et du Roussillon au pays du Gros Plant, ma petite contribution à la résistance vigneronne sur laquelle est bâtie ce qui subsiste de civilisation.