Le 6 juillet dernier naissait à Paris le Conseil des Ex-Musulmans de France,
ou plus précisément des ex-musulmans en France, car peu d’entre eux sont en
réalité Français. Les deux fondateurs notamment sont étrangers : Atika
Samrah est marocaine, et Waleed el-Husseini est palestinien, réfugié en France
après avoir été emprisonné en Cisjordanie pour son blog revendiquant
l’athéisme.
Disons-le d’emblée, cette initiative, qui au premier abord aurait pu paraitre
importante, nous semble douteuse à plus d’un point.
D’abord, lors de la conférence de presse qui a lancé le conseil, tous les
intervenants ont commencé leurs discours en affirmant qu’ils n’avaient rien à
voir avec Riposte laïque et les groupes d’extrême droite de tous poils ou ce qu’ils
désignent dans ce commode fourre-tout de dénigrement dialectique. Atika Samrah
a même fait une profession de foi marxiste et la présence de Caroline Fourest
atteste que ce mouvement est bien récupéré dès son origine par cette extrême
gauche qui ne fait nulle différence théorique entre les religions, lesquelles
sont toutes par essence considérées comme également mauvaises.
Ce principe de départ les empêche donc de critiquer spécifiquement l’islam
dans sa dimension totalitaire. Ainsi, dans la description qu’ils font
d’eux-mêmes et de leur mission, les membres ne mentionnent pas une seule fois
l’islam. Le CEMF se présente comme « composé d’athées, de libre-penseur,
d’humanistes et d’ex-musulmans qui prennent position pour encourager la raison,
les droits universels et la laïcité ». Il s’oppose à « toute discrimination et
tous mauvais traitements » que justifierait « le respect de la religion »,
exige « la liberté de critiquer les religions » ainsi que « l’interdiction des
coutumes, règles, cérémonies ou activités religieuses qui sont incompatibles
avec ou violent les droits et libertés des peuples ». Il revendique également «
la prohibition de toute coutume culturelle ou religieuse qui freine ou s’oppose
à l’autonomie des femmes, à leur volonté et à l’égalité » et condamne « toute
interférence par quelque autorité, familiale ou parentale, ou par les autorités
officielles, dans la vie privée des femmes et des hommes et dans leurs
relations personnelles émotionnelles et sexuelles, et leur sexualité ».
Dans un tour de passe-passe dont la gauche a le secret, l’émancipation des
musulmans de l’islam est ainsi détournée dans une lutte contre la religion en
général. Ils reproduisent ainsi le schéma qui a si bien marché dans les années
80 lorsque Julien Dray réorienta le mouvement d’émancipation politique des
beurs contre les Français dits de souche au profit du parti socialiste à
travers SOS Racisme.
Quand on va sur la page Facebook du conseil, on comprend bien que les
membres de base de ce conseil souhaitent eux critiquer spécifiquement l’islam.
Mais tout est fait pour canaliser cette juste rébellion contre un autre ennemi
et même parfois pour signifier que les abus de l’islam ne sont en fait que les
excès d’un islamisme fanatique.
Ce faisant, les principes fondateurs du CEMF réclament donc que toute
personne souhaitant affirmer une opposition au « mariage »
homosexuel, à la PMA et à la GPA pour tous, à l'avortement, toute personne
souhaitant transmettre simplement quelques repères en matière d'éducation sur
les mœurs et en particulier les mœurs sexuelles (par l'enseignement du
catéchisme, par exemple), toute autorité familiale ou parentale a priori, et
d'ailleurs in fine toute autorité extra individuelle constituée soit interdite aussitôt
au motif qu'elle « interfère » dans la vie privée et dans les « relations
personnelles émotionnelles et sexuelles » des gens.
On est très loin du combat initial qui consistait, rappelons-le, à s’affranchir
de l’islam, jugé irrespectueux des personnes et des femmes en particulier.
Notons enfin que, dans ce conseil, rien n’est dit du sort discriminatoire réservé
aux non-musulmans par l’islam, et en particulier celui des chrétiens, dont ces
ex-musulmans athées se soucient comme d’une guigne. En dehors de préoccupations
théoriciennes et idéologiques, rien, en effet, n'est envisagé concrètement pour
mettre en œuvre une quelconque solidarité.
Alors personnellement, je préfère me tourner vers d’autres ex-musulmans qui,
eux, ont rejoint le Christ et qui, fort logiquement, étaient exclus de la
journée de lancement du conseil des ex-musulmans.
Réunis pour la première fois en congrès à Lille le 22 juin dernier, sous
l’impulsion de Mohamed-Christophe Bilek, ces ex-musulmans devenus chrétiens
mènent à la fois un combat intellectuel contre l’islam et un travail de terrain
remarquable. Ils dénoncent la distinction faite entre le méchant islamisme et
le gentil islam, et soutiennent les nombreux musulmans qui souhaitent librement
rejoindre le Christ. Enfin, ils apportent une aide concrète et fraternelle aux
nombreux chrétiens persécutés par l’islam.
Allez faire un tour sur leur site et vous découvrirez les 21 associations
qui gravitent autour d’eux (jeshuaalmassih.sitew.fr.). Celles-ci valent mieux
que ce pseudo conseil récupéré par la gauche.
Cécile Montmirail