lundi 13 mai 2013

Répliques et commentaires sur Radio-Courtoisie.


J’animerai ce mercredi de 18 h à 21 h avec Cécile Montmirail, Jeanne Smits, Pierre Henri, Vivien Hoch et Me Jérôme Triomphe notre émission de la Réplique dans le cadre des libres journaux de la Résistance française.

En première partie, nous dirons d’abord nos répliques aux perversions gouvernementales. Nous pourrons exprimer, je l’espère, de la satisfaction devant ce qui semble être, enfin, une bonne évolution de la Manif pour tous avec, nous dit-on, la remise à sa place de la calamiteuse porte-parole.

Sur la reconnaissance de l’esclavage et de la « traite » atlantique, comme crime contre l’humanité, selon les désirs de François Hollande, nous rappellerons les grandes lignes de mon livre de réplique à Houria Bouteldja : « Vérités sur les esclavagismes et les colonialismes ».

Le plus immense, le plus durable, le plus atroce système d’esclavage jusqu’à nos jours fut en effet celui de l’esclavagisme arabo-musulman avec sa spécificité de génocide absolu. Comme l’observait en effet le très grand historien Jacques Heers, l’abominable système européen n’empêchait pas les survivants des trafics et des traverses de se marier ensuite et de perpétuer une descendance en Amérique.

L’esclavagisme arabo-musulman ne permit pas pareille chose en raison de la pratique générale, et atrocement meurtrière, de la castration. Il est significatif que cet esclavagisme, à la différence de l’Amérique, n’ait suscité aucune production culturelle. Il n’y a pas l’équivalent en Orient musulman de « la case de l’oncle Tom », pas davantage des formes originales de chant ou de musique.

Jeanne Smits et Me Jérôme Triomphe exposeront ensuite leur action contre le projet de meurtre par euthanasie d’un jeune homme que des médecins de la culture de mort voulaient imposer à sa famille (voir le « blog » de Jeanne Smits). La victoire judiciaire de Jérôme est magnifique ! Vraiment, bravo à Jeanne et à Jérôme !

En deuxième partie, nous parlerons du livre « Bernard Antony raconte », première série d’entretiens sur fils conducteurs thématiques, dirigés par Cécile Montmirail  sur les cheminements de ma vie et ce que j’en ai analysés. Entretiens donc, rétrospectifs mais à vocation de réflexion prospective. Il y aura plus tard, du moins nous l’espérons, un second tome.

Je signerai ce livre (et les autres) le lendemain de l’émission tout au long de la journée, ou plus exactement de 10 h à 12 h et de 14 h 30 à 18 h.

On trouvera ci-après, pour les lecteurs non abonnés à Présent, l’entretien que j’ai donné à Jeanne Smits pour Présent sur notre université d’été à Lourdes assorti aussi de quelques considérations.


Entretien avec Jeanne Smits, paru dans le journal Présent:


Parlons d’abord de l’université d’été du Centre Charlier et de Chrétienté-Solidarité sur le thème « Face à la révolution nihiliste une politique de la vie ». Pourquoi ce thème ?

Tout simplement parce qu’au-delà des clivages politiques, là réside l’enjeu fondamental pour les sociétés issues du monde jadis christianisé.

Par delà les conflits internes de ses partis et les rivalités entre ses hommes, la révolution d’aujourd’hui, certes préparée par les cheminements séculaires du phénomène socialiste ne s’encombre plus beaucoup de prétexte ni de masques. Elle vise, dans un orgueil véritablement luciférien, à une radicale désintégration nucléaire de l’humanité : ni Dieu ni maître, ni lois de la Création, seulement les lois de déracinement de l’individualisme collectiviste.

Notre université vise à dispenser des éléments de culture générale pour comprendre cela et y opposer ce que doit être une politique de la vie.

La politique qui devrait résulter d’un « printemps français » ?

Oui, bien sûr, car au Centre Charlier et dans notre Institut du Pays libre, nous croyons qu’en politique le printemps le plus prometteur, tel que manifesté par d’immenses foules de personnes mues par une saine réaction de santé morale et sociale, ne peut réussir que si l’on a une claire idée de ce que devrait être l’été.

C’est–à-dire, mais arrêtons ici la métaphore saisonnière, sur quelles idées et sur quel programme, avec quels mouvements et quels hommes œuvrer à une politique de reconstruction dont la défense de la famille, si importante soit-elle, n’est qu’un aspect de ce que nous appelons « une politique de la vie » en tous domaines, celle d’un dynamisme retrouvé : social, national, humain.

Parlez-nous du lieu et des dates.

C’est dans les hauts de Lourdes. De l’esplanade de notre Centre d’accueil on aperçoit en contrebas la basilique et on contemple le panorama superbe de la chaîne des Pyrénées.
Les dates : du 27 juillet au 3 août.

Des visiteurs amis peuvent-ils venir assister à leur gré à certaines conférences ?

Cela n’est pas possible. La conception de notre université est celle d’un tout dont les conférences ne sont qu’un aspect.
C’est le choix d’une vie communautaire pendant quelques jours. De plus, à Lourdes, nous organisons les sorties, et donc l’ordonnancement des travaux, en grande partie en fonction de la météorologie.

Et surtout, redisons-le, autant qu’aux conférences nous accordons de l’importance aux échanges et discussions. Plus encore cette année, où nous réfléchirons à l’avenir de nos initiatives. J’aimerais en effet, dans pas trop longtemps, pouvoir écrire comme Hyacinthe Dubreuil, un « J’ai fini ma journée », ce qui ne signifiera bien sûr pas que je ne ferai plus rien tant que j’en aurai la force.

Est-ce donc dans une perspective de « retraite » que vous avez mené avec Cécile Montmirail une première série d’entretiens sur votre vie militante  publiée ces jours-ci sous le titre de « Bernard Antony raconte » ?

Vous avez remarqué qu’il ne s’agit pas exactement de « mémoires ». Il s’agit d’entretiens certes mémoriels mais ordonnés sur des fils conducteurs thématiques. Mon propos n’est pas essentiellement de raconter mon passé mais d’exprimer ce que j’ai pu comprendre des événements que j’ai traversés et de ce que l’on peut en tirer pour l’intelligence des phénomènes de notre actualité et des temps qui viennent.

En deux mots, Cécile Montmirail et notre cher David Fontey, qui a été aussi, à Lourdes justement, l’an dernier, à l’origine de ces entretiens, m’ont proposé un travail de rétrospective à des fins prospectives, c’est-à-dire de compréhension de phénomènes actuels non pas bien sûr identiques mais analogues.

Pouvez-nous nous donner un exemple de cette perspective ?

Et même deux ! J’ai mis l’accent sur l’importance des phénomènes et des lois de la dynamique des groupes qui, soit par dérives non contrôlées, soit par manipulation par des « professionnels », peuvent devenir les ingrédients essentiels des subversions. Notamment dans l’Église où des causes similaires peuvent produire des effets analogues. On peut notamment observer l’analogie des phénomènes d’hier de fascination-collaboration entre l’Église et le communisme et ceux d’aujourd’hui par rapport à l’islam.

J’ai pas mal insisté aussi sur la profonde vérité du concept d’hétérotélie créé par le grand penseur Jules Monnerot. Conformément à son étymologie, l’hétérotélie, c’est une donnée explicative essentielle dans la compréhension de l’histoire et de la vie des hommes. C’est le phénomène de changement, de détournement à d’autres fins des buts initialement définis et poursuivis par un homme ou un ensemble d’hommes. Ainsi, la plupart sinon tous des grands chefs de l’histoire n’ont pas atteint le but qu’ils s’étaient fixés. Il est rare que la flèche politique atteigne sa cible !

L’hétérotélie recouvre les phénomènes de récupération, de préemption, de substitution, le plus souvent, mais pas systématiquement, à conséquences funestes.

Comme presque toujours, les expressions populaires recouvrent de profondes vérités, comme la réflexion commune : « On ne sait pas comment les choses vont tourner ». Ce que j’appelle la méditation hétérotélique pourrait constituer ainsi une riche source d’humilité pour les grands de ce monde. L’admirable, d’ailleurs, c’est que ce sont ceux qui vivent le plus naturellement dans l’humilité qui sont peut-être le plus à l’abri des dépossessions de l‘hétérotélie.

Expliquez-vous !

Sans même aller plus avant dans l’évocation des rêves détournés ou brisés des grands hommes, malheureusement ou heureusement, je pense à la douce amertume de notre si aimé Jean-Baptiste Biaggi. Il nous disait : « Je suis de ceux qui, en 1958, ont ramené le Général de Gaulle au pouvoir afin de maintenir l’Algérie dans la France. Moins de deux ans plus tard, ce dernier me jetait en prison et surtout hélas, choisissait la plus atroce façon d’abandonner l’Algérie … »

En revanche, les ermites, les moines et les moniales qui ont consacré leurs vies à la prière et sont morts dans cette prière ont accompli pleinement leur vocation sans détournement hétérotélique.

Vous avez dans votre vie initié un certain nombre d’œuvres, avez-vous le sentiment que vous n’avez pas réalisé vos desseins, ou qu’ils ont été détournés ?

Oui et non ! Mon dessein principal étant de me battre, je crois n’avoir pas trop trahi cette vocation, même si je l’ai mal réalisée. Pour ce qui est de ce que j’ai initié, je préférerais ne pas parler uniquement à la « première personne ». Ainsi, le centre Charlier a-t-il toujours été un compagnonnage ne fonctionnant vraiment pas, et heureusement, sur ma seule personne. Et de même l’AGRIF ! Que certains de mes desseins et de nos desseins aient subi les accidents de l‘hétérotélie, c’est une évidence. Comment, les hommes étant ce qu’ils sont, pouvait-il en être autrement ?

Si je vous comprends bien, la réflexion sur l‘hétérotélie est une école d’humilité. Est-ce donc cette humilité qui vous met à l’abri de l’amertume ?

Vous n’y pensez pas ! Le plus méprisable orgueil n’est-il pas l’ostentation de l’humilité ? Mais quoi qu’il en soit, je ne suis pas un saint, ni un mystique et la vérité, c’est que tout simplement je ne m’illusionne pas sur mon humilité. Je serais bien fat de me croire sans orgueil.

Mais la réflexion sur l’hétérotélie, dans l’histoire et dans sa propre vie, incite tout bonnement au réalisme et quelquefois à une très utile attention et un brin de méfiance. Ainsi, j’ai cru devoir mettre en garde contre un danger, non inéluctable mais réel de détournement du bel idéal et du magnifique élan du pays réel contre l’abomination de la loi Taubira.

On a comme cela déjà connu le détournement du printemps algérois de mai 1958. oui, j’ai tout de suite, quitte à subir les reproches de mes amis optimistes, manifesté de l’inquiétude et même une certaine colère devant la bêtise d’une incessante surenchère d’homophilie pour se garder de l‘accusation d’homophobie selon une technique éprouvée de sidération.

Moi, je réponds à cela : faut-il pour se disculper d’être pédophobe se dire pédophile ?

Alors, si ce n’est pas l’humilité qui vous garde de l’amertume, qu’est-ce donc ?

L’humour, bien sûr ! L’humour qui, sauf devant les tragédies, est le plus délicieux des remèdes, la plus belle fleur plantée en nous par la culture et la civilisation. L’humour qui nous interdit suavement de nous prendre trop au sérieux, l’humour, source du pessimisme joyeux qui est le propre de l’homme de droite : celui qui, comme Jacques Bainville, professe que « Tout a toujours très mal marché » ; l’homme de droite, heureusement à l’abri des utopies constructivistes de cités idéales, car si l’homme ne peut rétablir le paradis terrestre, il ne réussit hélas pas trop mal dans l’instauration de l’enfer dès ce monde ; l’homme de droite qui, malgré ses péchés, espère n’être pas rejeté à la gauche du Père.

Ainsi, lors de l’université de Lourdes sur une politique de la vie, nous parlerez-vous peut-être encore de l’hétérotélie dans l’histoire et dans nos vies, et de l’humour avec lequel on doit la considérer ?

Je l’espère, et pas seulement moi, car nos amis intervenants et animateurs comme vous, Jeanne Smits, Cécile Montmirail ou l’abbé Gouyaud sont d’une grande spiritualité chestertonienne.

Certains pourraient-ils croire un seul instant que la Sainte Vierge Marie, la bonne Mère, qui à Cana obtint de son Fils le vin le plus merveilleux de la Création, n’aurait pas de tendresse pour l’humour de ses enfants : l’exact contraire du rire du diable ?


Renseignements et inscription à l'Université d'été: 
Centre Charlier 70, boulevard saint Germain 75005 Paris 
01 40 51 74 07 - chretientesolidarite.fr@gmail.com