Au départ, la Manif pour Tous se
voulait apolitique. Tout le monde a constaté l’ineptie ou l’hypocrisie de
pareille position : le débat est en effet simultanément idéologique et
politique.
Mais pourquoi Frigide a-t-elle
donné la parole à des personnalités politiques de l’UMP et pas à Gilbert
Collard, à Jacques Bompard ou à Marion Le Pen, porte-parole pourtant d’une
vaste partie de l’opinion même si, très injustement, elle n’est représentée que
par trois députés.
Or, Jacques Bompard a bataillé avec opiniâtreté et talent
et Marion Le Pen a fait l’unanimité, sauf celle des sectaires et des
fanatiques, par sa douce fermeté et son très
prometteur talent d’expression. Et elle a dit très justement des
arguments essentiels.
Je suis d’autant plus heureux pour dire cela que ce n’est
jamais sans tristesse que j’ai eu à exprimer des désaccords, sans jamais aucune
animosité, jadis avec Jean-Marie Le Pen et surtout, sur des points importants
avec sa jacobine de fille dont je reconnais également le punch et la qualité de
communication.
N’étant plus au Front National depuis plusieurs années, je
n’en suis que plus libre de porter des jugements uniquement motivés par les
valeurs que je défends et le respect, autant que je le puis, de la vérité.
Frigide Barjot se serait grandie en permettant à Marion Le
Pen de parler autant qu’un médiocre Raffarin.
On veut espérer que ce refus n’était pas motivé par quelque
crainte jalouse d’un grand enthousiasme de foule pour la benjamine de
l’Assemblée Nationale.