vendredi 2 novembre 2012


Jacobin ou « ethno-identitaire » ? Ni l’un ni l’autre !

Je viens d’écouter ce jour à 13 heures, sur France-Inter un politologue, à l’évidence plutôt bien informé sur les idéologies mais très mal sur les faits, évoquer les différences entre les positions du Front National, observé comme « nationaliste et jacobin » et celles des groupes identitaires observées comme régionalistes, européistes, ethno-différencialistes…

L’erreur sur les faits, c’est qu’il n’y a pas eu mort d’homme à Toulouse après une bagarre entre un jeune militant identitaire et un étudiant chilien, révolutionnaire, sans doute fortuné puisqu’accomplissant de longues études alors qu’il est depuis longtemps entré dans sa quatrième décade de vie.

Ayant été blessé suite à sa malencontreuse chute en arrière dans sa tentative d’éviter un coup de pied, il n’a heureusement pas été tué. Ceci rectifié, l’analyse de ce qui différencie le Front National et les groupes 
« identitaires » n’était pas fausse.

Cela me permet de rappeler quelle est la doctrine que nous défendons pour notre part à la suite de tant d’éminents penseurs politiques : celle non pas d’une opposition, d’une dialectisation mais d’une complémentarité entre les communautés d’appartenance, les enracinements et le sens de l’universel.

Nous défendons ainsi sans aucune contradiction les droits de la personne et de la famille ; l’État fort et décentralisé, et parce que fort, protecteur des libertés familiales, municipales, provinciales et professionnelles ; nos petites patries, d’Auvergne, d’Alsace, de Corse ou de Bretagne et la grande patrie française, la nation française séculairement construite et pérennisée par un État fort, souverain en tout ce qui assure la cohésion et la sécurité nationales, mais non omnipotent et totalitaire ; l’Europe avec les grands ensembles de ses racines ethniques et culturelles, latines, germaniques, scandinaves, grecques et slaves constitutifs avec ses deux poumons religieux du christianisme, le latin et le grec, de la civilisation européenne de Gibraltar à Saint-Pétersbourg, et au-delà encore de la chrétienté historique, la chrétienté actuelle, c’est-à-dire celle de la solidarité de tous les peuples et communautés du monde marqués par l’empreinte du christianisme.

Avec Simone Weil, nous savons qu’il faut dans le rejet de la barbarie idéologique accorder le même prix à « l’enracinement » et à « l’universel » !

De Charles Maurras, nous comprenons, nous aimons cette superbe affirmation de nos appartenances de civilisation : « Je suis de Martigues, je suis de Provence, je suis romain, je suis humain ». Et nous approuvons ce qu’il désigne comme une nécessaire « doctrine de solidarité ».

De Jean-Paul II nous retenons l’exhortation : « Tenez à l’identité culturelle de vos nations comme à la prunelle de vos yeux ».

Pour résumer, nous défendons la patrie, la nation, l’État sans être étatistes et jacobins ; nous défendons les libertés provinciales ou régionales sans être autonomistes ; défenseurs comme Mistral de notre « raço latino » sans être le moins du monde raciste ; défenseurs comme Jean-Paul II de nos identités régionales et nationales, façonnés par leurs composantes ethniques, culturelles, religieuses, sans être identitaires.

Nous sommes d’une patrie, d’une civilisation dont les fondements sont les trois villes « mères » : Athènes, Rome et Jérusalem. Et les trois racines ont fleuri dans notre Paris.

Tout se concilie et s’ordonne sur un seul mot : l’amour. Amour de Dieu, amour de la vérité qui rend libre, amour des nôtres, de nos familles, de nos patries, de notre civilisation, amour aussi de solidarité par la prière et par l’action pour les persécutés pour leur foi et tous ceux qui souffrent et meurent dans les barbaries totalitaires.

Voilà en bref ce qu'est le solidarisme qui constitue le soubassement doctrinal de Chrétienté-Solidarité et de l’Institut du Pays libre : exactement l’inverse de toutes les idéologies et dialectiques de haine.