lundi 21 mai 2012



Un débat fuligineux sur fond d’inculture : Marine, Mélenchon, Copé, à propos de Brasillach et de Robespierre.

I° séquence : Mélenchon, pendant la campagne des présidentielles, reproche à Marine Le Pen le fait que son père Jean-Marie ait cité le nom de Robert Brasillach.

Je note alors dans un communiqué que Marine Le Pen aurait pu lui parler d’Aragon, le collabo laudateur des crimes contre l’humanité de Staline. Brasillach n’avait pas choisi le bon camp. Il a été fusillé. Aragon, lui, avait mieux choisi sa cause. Il a été sans cesse honoré.

2° séquence : Jean-François Copé y va aussi de son couplet de condamnation de Brasillach mais s’indigne de ce que Mélenchon ait exalté Robespierre.

3° séquence : Mélenchon, toujours dans son rôle de sans-culotte léniniste affirme comme Clémenceau tout prendre, tout assumer de l’héritage de la Révolution « qui est un bloc ». Et très logiquement il assume tout également des exterminations du communisme mais nie qu’il y ait eu cent millions de massacrés.



Que penser de tout cela ?

Sur Brasillach.

D’un point de vue littéraire.

Il était un grand écrivain, et encore plus, étant donné l’âge auquel il a été fusillé, un écrivain très prometteur.

Deux autres grands écrivains de la collaboration, Céline et tout récemment Drieu La Rochelle ont été édités dans la Pléiade. Il serait souhaitable qu’à partir de ses œuvres complètes trop volumineuses (chez Plon), il soit également édité à la Pléiade.

D’un point de vue idéologique.

La collaboration avec le nazisme a été dans son principe aussi détestable que celle avec le communisme. Hélas de part et d’autre, la passion, la crédulité idéologique ont entraîné des personnes non médiocres au service d’une mauvaise cause. Certains écrits de Brasillach étaient sans doute aussi insoutenables que ceux d’Aragon.

La vérité aussi, c’est que si Brasillach ne s’était pas livré en 1945 à la police de l’épuration afin que l’on ne garde pas sa mère en otage, quelques années plus tard il aurait pu comme Céline rentrer sans grand risque de quelque exil.

On a encore l’exemple d’un jeune condamné à mort par contumace qui fut un as de la clandestinité et qui s’en tira fort bien. Il s’appelait Jean-André Faucher. Plusieurs années après la guerre, l’épuration devenant moins sanglante, il passa certes quelques trois ans en prison, puis, par le biais d’un ancien collaborateur aussi, le franc-maçon Charles Hernu, qui sera le ministre de la Défense de François Mitterrand, il entra au service de ce dernier. Le socialiste charles Hernu pour sa part, toujours en mal de collaboration, la pratiqua alors avec le régime communiste roumain de Ceaucescu…

Jean-André Faucher quant à lui accomplit une très originale carrière politique et journalistique, passant au gré des manœuvres mitterrandiennes des eaux troubles de la gauche socialiste et radicale à celles pas plus claires de la « droite ». Il mena surtout une grande carrière maçonnique, devenant Grand Chancelier et Grand Secrétaire de la Grande Loge de France. On trouvera sur la vie extraordinaire de ce condamné à mort un récit plus détaillé dans mon livre « Vérités sur la Franc-Maçonnerie ». Ajoutons tout de même ici qu’il fut décoré de la Légion d’Honneur par François Mitterrand lui-même, qui aimait rappeler que « l’histoire ne s’écrit pas en noir et blanc… ».



Sur Mélenchon.

Le camarade Mélenchon, lui, il assume :

Tout de la Révolution Française avec « la Vendée, premier des génocides contemporains », « crime contre l’humanité repris et appliqué par les systèmes de même nature mortifère comme le communisme et le national-socialisme », selon les mots de Gilles-William Goldnadel, président d’Avocats sans Frontières (et aussi de France-Israël), dans sa préface si pénétrante et émouvante au livre essentiel de notre ami Reynald Seycher : « Vendée, du génocide au mémoricide ».

Il assume tout des colonnes infernales violant, éventrant, dépeçant, torturant hommes, femmes et enfants, tout des fonderies de graisse humaine et des tanneries de peau humaine, tout des noyades de Nantes, tout de l’urbanocide de Lyon par Collot d’Herbois. Il assume tout de la monstruosité communiste. Mais faut pas exagérer, dit-il en substance, ça fait pas cent millions ! Mélenchon aime Lénine, Staline, Bela Kun, Mao, Ho-Chi-Minh, Pol Pot, Tito, Ceaucescu, Castro et les autres…

Son regard de forcené tchékiste et sa lippe de guillotineur laissent à penser qu’il éprouve sans doute de grands frissons de volupté sadique à la pensée des grandes exterminations.

On imagine sans mal sa détestation de Marine Le Pen.

Cette dernière peut voir ainsi, par la seule étude du cas de Mélenchon, ce qu’est cette Révolution qui fut en effet un bloc dans sa continuité terroriste.

Marine Le Pen a bien pu exalter cette gauche qui « depuis sa naissance a mené constamment d’immenses combats de libération ». Cette gauche « dans son combat pour la liberté, pour les libertés … »

Non, chère Marine, certes il a pu y avoir des individus généreux fourvoyés à gauche (et même dans le gaullisme aussi, que tu encenses tant), mais la gauche, c’est tout de même beaucoup plus que toi, Mélenchon qui en incarne la continuité jacobine, comme l’incarnent Ayrault et Taubira.

Et voilà pourquoi, par-delà les divergences dans le combat que tu mènes contre ce sardonique vociférateur, aucune voix de l’Amitié Française ne doit te manquer à Hénin-Beaumont.