I° séquence : Mélenchon, pendant la
campagne des présidentielles, reproche à Marine Le Pen le fait que son père
Jean-Marie ait cité le nom de Robert Brasillach.
Je note alors dans un communiqué que Marine Le Pen aurait pu
lui parler d’Aragon, le collabo laudateur des crimes contre l’humanité de
Staline. Brasillach n’avait pas choisi le bon camp. Il a été fusillé. Aragon,
lui, avait mieux choisi sa cause. Il a été sans cesse honoré.
2° séquence : Jean-François Copé y va aussi
de son couplet de condamnation de Brasillach mais s’indigne de ce que Mélenchon
ait exalté Robespierre.
3° séquence : Mélenchon, toujours dans son
rôle de sans-culotte léniniste affirme comme Clémenceau tout prendre, tout
assumer de l’héritage de la Révolution « qui est un bloc ». Et très
logiquement il assume tout également des exterminations du communisme mais nie qu’il
y ait eu cent millions de massacrés.
Que penser de tout cela ?
Sur Brasillach.
D’un point de vue
littéraire.
Il était un grand écrivain, et encore plus, étant donné l’âge
auquel il a été fusillé, un écrivain très prometteur.
Deux autres grands écrivains de la collaboration, Céline et
tout récemment Drieu La Rochelle ont été édités dans la Pléiade. Il serait
souhaitable qu’à partir de ses œuvres complètes trop volumineuses (chez Plon),
il soit également édité à la Pléiade.
D’un point de vue
idéologique.
La collaboration avec le nazisme a été dans son principe
aussi détestable que celle avec le communisme. Hélas de part et d’autre, la
passion, la crédulité idéologique ont entraîné des personnes non médiocres au
service d’une mauvaise cause. Certains écrits de Brasillach étaient sans doute
aussi insoutenables que ceux d’Aragon.
La vérité aussi, c’est que si Brasillach ne s’était pas livré
en 1945 à la police de l’épuration afin que l’on ne garde pas sa mère en otage,
quelques années plus tard il aurait pu comme Céline rentrer sans grand risque
de quelque exil.
On a encore l’exemple d’un jeune condamné à mort par
contumace qui fut un as de la clandestinité et qui s’en tira fort bien. Il s’appelait
Jean-André Faucher. Plusieurs années après la guerre, l’épuration devenant
moins sanglante, il passa certes quelques trois ans en prison, puis, par le biais
d’un ancien collaborateur aussi, le franc-maçon Charles Hernu, qui sera le
ministre de la Défense de François Mitterrand, il entra au service de ce
dernier. Le socialiste charles Hernu pour sa part, toujours en mal de
collaboration, la pratiqua alors avec le régime communiste roumain de Ceaucescu…
Jean-André Faucher quant à lui accomplit une très originale
carrière politique et journalistique, passant au gré des manœuvres mitterrandiennes
des eaux troubles de la gauche socialiste et radicale à celles pas plus claires
de la « droite ». Il mena surtout une grande carrière maçonnique,
devenant Grand Chancelier et Grand Secrétaire de la Grande Loge de France. On
trouvera sur la vie extraordinaire de ce condamné à mort un récit plus détaillé
dans mon livre « Vérités sur la
Franc-Maçonnerie ». Ajoutons tout de même ici qu’il fut décoré de la
Légion d’Honneur par François Mitterrand lui-même, qui aimait rappeler que « l’histoire ne s’écrit pas en noir et blanc… ».
Sur Mélenchon.
Le camarade Mélenchon, lui, il assume :
Tout de la Révolution Française avec « la Vendée, premier des génocides contemporains »,
« crime contre l’humanité repris et appliqué par les systèmes de même
nature mortifère comme le communisme et le national-socialisme »,
selon les mots de Gilles-William
Goldnadel, président d’Avocats sans Frontières (et aussi de France-Israël),
dans sa préface si pénétrante et émouvante au livre essentiel de notre ami Reynald Seycher : « Vendée, du
génocide au mémoricide ».
Il assume tout des colonnes infernales violant, éventrant,
dépeçant, torturant hommes, femmes et enfants, tout des fonderies de graisse
humaine et des tanneries de peau humaine, tout des noyades de Nantes, tout de l’urbanocide
de Lyon par Collot d’Herbois. Il assume tout de la monstruosité communiste.
Mais faut pas exagérer, dit-il en substance, ça fait pas cent millions ! Mélenchon
aime Lénine, Staline, Bela Kun, Mao, Ho-Chi-Minh, Pol Pot, Tito, Ceaucescu,
Castro et les autres…
Son regard de forcené tchékiste et sa lippe de guillotineur
laissent à penser qu’il éprouve sans doute de grands frissons de volupté
sadique à la pensée des grandes exterminations.
On imagine sans mal sa détestation de Marine Le Pen.
Cette dernière peut voir ainsi, par la seule étude du cas de
Mélenchon, ce qu’est cette Révolution qui fut en effet un bloc dans sa
continuité terroriste.
Marine Le Pen a bien pu exalter cette gauche qui « depuis sa naissance a mené constamment d’immenses
combats de libération ». Cette gauche « dans son combat pour la
liberté, pour les libertés … »
Non, chère Marine, certes il a pu y avoir des individus
généreux fourvoyés à gauche (et même dans le gaullisme aussi, que tu encenses
tant), mais la gauche, c’est tout de même beaucoup plus que toi, Mélenchon qui
en incarne la continuité jacobine, comme l’incarnent Ayrault et Taubira.
Et voilà pourquoi,
par-delà les divergences dans le combat que tu mènes contre ce sardonique
vociférateur, aucune voix de l’Amitié Française ne doit te manquer à
Hénin-Beaumont.