C’est tout de même très intéressant anthropologiquement de voir des personnages politiques presque tous totalement irréligieux ou idéologiquement athées, professant de ne croire ni à Dieu ni à diable (pour ce dernier, est-ce si sûr ?) se recueillir sur des tombes comme hier à Jarnac nos socialistes autour de François Hollande sur la tombe de François Mitterrand.
Étaient-ils là pour prier pour l’âme du défunt, pour son repos éternel, pour sa transmigration ?
Étaient-ils là, croyant peut-être en sa présence spirituelle en ces lieux pour lui demander d’intercéder auprès du Grand Architecte de l’Univers afin que celui-ci aide le parti socialiste ?
Étaient-ils là, même sans croire en une âme éternelle, pensant d’une manière étrange que l’on peut mieux évoquer le souvenir d’un défunt sur ses ossements diffusant peut-être encore quelques mystérieux rayonnements positifs ?
Mais il ne faut pas se moquer de cela. La présence des plus fieffés « sans-Dieu » sur une tombe ne signifie-t-elle pas qu’à rebours de ce qu’ils croient ne pas croire, il y a encore, au fond d’eux-mêmes, un instinct, une idée floue, une vague espérance qu’il y a peut-être quelque chose après la mort.
Je ne sais si une thèse a été écrite sur les relations des athées avec la mort et les morts.
En tous cas, comme les plus obscurantistes croyants de l’archaïsme religieux, dont ils nous taxent, eux aussi se réunissent sur les tombes, comme nous pour la Toussaint.
Mais s’ils croient que c’est l’esprit de Mitterrand qui va les éclairer, alors là, ils se trompent.