lundi 21 novembre 2011

À propos des manifestations contre les abominations antichrétiennes et contre la dignité humaine : précisions de Bernard Antony.

Président de l’AGRIF, j’applique depuis des années la décision mûrement réfléchie au sein de son bureau de ne pas l’engager dans des manifestations de rue par ailleurs très légitimes.

Ceci afin d’éviter, à la lumière de l’expérience, les conséquences qui pourraient être fâcheuses de provocations et d’amalgames mais aussi de tentatives de récupération, tout cela facilitant la désinformation.

Le rôle de l’AGRIF est de combattre les racismes antifrançais, antichrétiens et aujourd’hui, de plus en plus, antihumains. L’AGRIF analyse, informe, réagit et engage les actions judiciaires qu’elle peut mener dans la limite des moyens financiers que lui apportent ses seuls adhérents.

Elle s’est toujours voulue et est totalement indépendante de tout parti politique et de toute association religieuse, séculière ou régulière, quels que soient par ailleurs le légitime engagement personnel et les adhésions de ses dirigeants et militants. Par exemple, elle interdit formellement à ses militants de distribuer en même temps ses documents et les tracts du parti politique pour lequel certains militent.

À propos des manifestations légitimes et souhaitables, nous avons exprimé et exprimons notre compréhension pour les réactions d’exaspération face à la violence provocatrice des spectacles. Nous avons affirmé notre approbation pour les différentes réactions courageusement organisées par l’association Civitas et d’autres groupements.

Président par ailleurs de Chrétienté-Solidarité, je n’ai pas voulu lancer en ces circonstances, concurremment, d’autres initiatives de protestation afin de ne pas gêner celles de Civitas. Sans partager peut-être toutes les formes de protestation et certaines orientations des discours des dirigeants de Civitas et des courageux prêtres de la Fraternité Saint Pie X qui les animent, nous avons incité nos militants à se rendre à leurs manifestations. Ainsi à Toulouse, ma fille Marie-Bénédicte et son mari, animateurs nationaux de Chrétienté-Solidarité-Jeunesse, étaient là avec leurs amis.

J’ai déclaré à tous les journalistes qui m’ont appelé ma totale solidarité avec les manifestants de Toulouse comme de Paris.

La Dépêche du Midi, où l’on ne m’aime guère et qui m’a presque toujours dénigré et même diffamé, n’a évidemment pas restitué convenablement mes propos non seulement de compréhension mais de vive approbation. Mais bien sûr, j’ai indiqué, dans la stricte logique de ce qui précède, que la manifestation n’était pas l’affaire de l’AGRIF et que par ailleurs je n’en étais nullement l’organisateur. Pure vérité.

Je regrette donc certaines interprétations peu bienveillantes de ce qui précède. Je regrette aussi des incitations un peu trop comminatoires à accepter des réunions de coordination qui n’ont pas de raisons d’être. En effet, l’AGRIF, par nature, n’a pas à être coordonnée institutionnellement avec d’autres associations, que ce soient des partis ou des fraternités religieuses.

Elle est en revanche ouverte à toute rencontre amicale dans la perspective d’utiles coopérations éventuelles.
Pour Chrétienté-Solidarité, c’est bien différent. Ce mouvement peut organiser des manifestations, seul ou avec d’autres, établir des coordinations ponctuelles ou durables, discuter d’actions unitaires. Ainsi, il y a quelques années, il organisé place des Invalides une importante manifestation pour l’abolition et le remplacement de la loi Veil. Une amicale concertation fit que l’abbé Bouchacourt, curé de Saint-Nicolas-Du-Chardonnet, y vint avec nombre de ses paroissiens et y prit librement et excellemment la parole dans le temps convenu.

De même, régulièrement, mes amis et moi acceptons des invitations selon les différentes formes de participation   souhaitées par les organisateurs.

C’est ainsi, pour conclure, que mes amis et moi concevons chrétiennement nos combats : dans le respect mutuel, dans la vérité et la liberté.

Par delà les différences, voire les divergences possibles dans nos analyses, c’est cela qui fonde l’Amitié Française.

Bernard Antony

P.S. : Nous invitons les lecteurs de ce blog à prendre connaissance de la remarquable analyse de Mgr Brincard au sujet de la pièce de Castelluci. Pour cela, aller sur le site « Perepiscopus ».