lundi 21 novembre 2011

La Russie a perdu un grand peintre : Sergeï Chepik.

Quel bonheur d’avoir rencontré un tel artiste ! Grâce à Marie-Aude Albert son épouse, dont nous partageons le deuil, nous avions eu la chance de l’approcher, dans son atelier de Montmartre. Il était une sorte de géant accueillant, à l’œil doux et rieur, parmi ses esquisses et quelques œuvres en attente de galeries à Paris, Londres ou Milan et bien sûr Saint-Pétersbourg.

Il était un grand peintre, un très grand. De la race des Greco et des Goya, peintre des univers qu’il aimait, celui du vieux Paris, de Venise, celui du cirque et des corridas, mais avant tout, par-dessus tout, le peintre de l’immense tragédie de la Russie des hécatombes et des goulags, celui des voyages au bout de la nuit de morts-vivants dans les neiges glacées des immensités.

Mais sa peinture n’était pas celle du désespoir. Elle était magnifiquement chrétienne avec ses tableaux de crucifixion, ses pietas, ses golgothas, ses apocalypses et ses croix.

Chepik a brossé souvent les affres de la souffrance et de la mort, mais toujours comme chemin vers la Résurrection et la Rédemption.

Hélas, il ne signera pas le livre « La Garde Blanche » de Mickaïl Boulgakov si superbement illustré par lui et réalisé par son épouse. Il est tout de même monté trop tôt parmi la garde blanche des anges qui l’ont accueilli. Que Marie-Aude dans l’épreuve reçoive l’expression de notre amitié et de notre prière.