vendredi 18 novembre 2011

Procès contre Golgota Picnic

Lundi 14 novembre, l’AGRIF, représentée par Me Jérôme Triomphe, a porté devant le juge du Tribunal administratif de Toulouse une demande visant à suspendre le déroulement de la pièce de Rodrigo Garcia qui véhicule une violente haine anti chrétienne.

Convainquant, brillant, Jérôme Triomphe a plaidé devant un juge impassible mais attentif et ses propos semblaient même parfois entamer la suffisante assurance de nos contradicteurs. Pourtant ni la qualité du débat, ni le Droit lui-même ne nous ont permis d’obtenir la suspension de cette pièce.

Pourtant, le droit, tel qu’il est encore écrit dans nos lois, nous aurait donné raison.
Mais l’évidence et le bon sens sont aux abonnés absents.

Le droit français, ainsi que le droit européen, garantissent en effet pour tout citoyen le libre exercice des droits et libertés fondamentaux reconnus par les Lois et la Constitution. Parmi ceux-ci la liberté d’expression. Mais celle-ci peut-elle être – comme l’affirment nos opposants – illimitée et inaliénable ? Existe-t-il seulement en droit une seule liberté qui soit illimitée et inaliénable ? Ce serait un contre-sens puisque l’économie même du système des droits et libertés fondamentaux repose sur l’équilibre des libertés entre elles et sur le principe de proportionnalité. La liberté d’aller et venir par exemple est refusée au criminel parce que les victimes ont le droit fondamental d’être en sécurité. Ainsi la liberté d’expression doit-elle prendre fin si elle devient expression de haine, injure, et expression pornographique.

Ces arguments n’ont cependant visiblement pas convaincu le juge qui rejette sans motif la requête de l’AGRIF. Accuser le Christ de promouvoir la pédophilie, Le traiter de messie du sida ou de putain de diable, projeter sur grand écran les sexes des acteurs… ce ne sont assurément pas des injures, cela n’a rien à voir avec la haine antichrétienne, ni avec de l’exhibition sexuelle. C’est de l’art. D’ailleurs, l’avocat de la ville de Toulouse a déclaré qu’il avait « envie d’aller voir la pièce en lisant ce script »…

Marie Benoît