Bernard Antony, président de l’Institut du Pays Libre, communique.
La proclamation à Benghazi de la sharia comme désormais source principale du droit en Libye, c’est vraiment le très beau, le superbe résultat de la politique, approuvée à droite comme à gauche, de messieurs Bernard-Henri Lévy, Sarkozy et Juppé et des bombardements protecteurs de l’OTAN !
Pour beaucoup, que n’abreuvent que les informations ou la désinformation des médias, la sharia c’est simplement le retour à la législation de la polygamie et l’on ne saurait prendre cela au tragique. Les imbéciles ignorants feront sur cela des quolibets salaces.
Or la sharia, c’est ni plus ni moins l’ensemble du code islamique intégrant et régissant la totalité des actes humains. L’islam, c’est la sharia, la sharia, c’est l’islam. C’est le socle de la théocratie totalitaire dont le modèle a été établi à Médine par Mahomet.
Cent fois le Coran rappelle qu’obéir à Dieu, c’est obéir à son prophète. La sharia, c’est la codification aux premiers siècles de l’islam de ce qui est prescrit dans le Coran et de tout ce que le prophète, selon la tradition (sunna), aurait fait et enseigné (hadiths). C’est la perfection d’une théocratie totalitaire régissant tout le monde et toutes choses dans tous les ordres de la religion, de la morale, de la politique, de la culture, en résumé de la vie individuelle et sociale sous tous leurs aspects et sous le contrôle de tous par tous.
Avec les phénomènes résultant de l’effondrement de l’empire ottoman et de la domination des puissances européennes, les peuples de plusieurs pays d’islam avaient connu plus ou moins de distanciation avec le système sharaïque. Mais nous assistons partout en islam à son retour en force.
La sharia, ce n’est pas seulement le mariage possible avec quatre épouses simultanément et l’achat d’autant de concubines que l’on peut en avoir, avec toutes les facilités d’un divorce avec les unes, prononcé en trois répétitions de la phrase de répudiation, ou d’une simple expulsion pour les autres.
La sharia, ce n’est pas seulement le statut d’infériorité et de soumission de la femme sur bien des plans. C’est encore notamment, comme le rappelle Le dictionnaire du Coran (Robert Laffont) sous l’éminente direction de Mohammed Ali Amin-Moezzi, grand universitaire de la Sorbonne, une affirmation de la stratification de l’humanité qui, idéologiquement, légitime l’esclavage.
Au haut de la hiérarchie est le mâle musulman, parmi lesquels la sharia distingue le commun (al-âmma) et l’élite (al-khâssa).
Au bas de l’échelle, il y a les hommes sans religion, les « adamiens ». Selon la sharia, ils sont « sans foi ni loi ». S’ils ne se convertissent pas, affirme la sharia, "leur sang est licite".
Au milieu sont « les gens du Livre », les juifs et les chrétiens, gens inférieurs mais que l’on peut laisser vivre selon le statut de « dhimmi », ses tolérances et ses contraintes, mais que l’on a souvent persécutés quand ils refusent la conversion.
C’est un dogme de l’islam et de sa sharia que d’affirmer que tous les non-musulmans païens ou gens du Livre iront en enfer.
La sharia est aujourd’hui le code proclamé de l’ordre totalitaire islamique dans la plupart des grands pays d’islam, chiites ou sunnites, Iran, Arabie, Pakistan, Afghanistan, Soudan, Nigéria du Nord, etc… D’autres pays la rétablissent progressivement dans les faits selon le rideau de fumée de l’islamisme « modéré ». (Turquie-Égypte-Irak)
En Libye, grâce à l’OTAN, grâce à la France, la sharia est donc proclamée. En Tunisie, avec la victoire électorale des dits « islamistes », elle va être d’abord imposée dans les faits.
Mais la vérité, partout, c’est que l’islamisme, c’est l’islam réel fondé sur la sharia.
Hélas, chez nous, tous les responsables des grands partis politiques, sans exception aucune, et aussi presque tous les responsables religieux, et encore la plupart des enseignants et des journalistes ne veulent voir dans l’islam qu’une religion.
Soit ils sont des ignorants, soit des dissimulateurs de la vérité.