jeudi 8 septembre 2011

Pauvre Alexandre Adler, suite !

Alexandre Adler aura été comme nul autre un sioniste ardemment turcophile jouant tout son rôle dans une mirobolante idéalisation de l’histoire des Juifs dans l’empire ottoman, d’ailleurs assortie d’une grande indifférence mémorielle pour l’immense atrocité du génocide des Arméniens et autres chrétiens avec des sommets inimaginables d’une indicible cruauté.
Avec la grande historienne juive Bat’Ye-Or nous savons combien cette histoire euphorisante correspondait en fait à un artifice de propagande pour susurrer aux dirigeants turcs combien la Turquie et Israël devaient demeurer dans une séculaire continuité amicale. Moyennant quoi aussi on appuyait, « à fond la caisse », les visées d’intégration de la Turquie dans l’Union Européenne, consistant plutôt à une véritable désintégration de l’Europe dans l’immense ensemble ottoman en pleine reconstitution de la Méditerranée aux confins de la Chine.
Mais hélas, la nouvelle politique ottomane de l’islamisme (bien sûr si « modéré » !) de Recep Tayyip Erdogan préfère désormais, pour des raisons évidentes de captation de l’ensemble des opinions islamiques, affirmer son soutien aux Palestiniens et son opposition aux interdits israéliens d’accès maritime à Gaza
Devenant de plus en plus une puissance militaire, même qualitativement, la Turquie, qu’Adler finira par ne pas trouver si modérément islamique, entend prendre de plus en plus de place en Méditerranée, exploiter les gisements de gaz sur les côtes chypriotes, et faire librement naviguer sa marine y compris pour « protéger » les bateaux de « secours » à Gaza.
Et voici que n’acceptant pas le refus de repentance israélienne pour les 9 morts turcs propalestiniens tués en mai 2010, Ankara expulse l’ambassadeur d’Israël.
Qu’on me pardonne cette immodestie mais les lecteurs de Reconquête savent que j’avais prévu cette évolution. Je ne m’en désole pas. On peut en effet penser que désormais la pression israélo-américaine pour l’entrée de la Turquie dans l’U.E diminuera fortement d’intensité.
Je parie même que certains ne tarderont pas à réviser l’histoire des juifs dans l’empire ottoman dans un sens moins idyllique et qu’Alexandre Adler finira même par moins trouver de charme aux grands mamamouchis de notre temps.

- On me demande mes commentaires sur la situation en Libye. Là aussi, je renvoie sans mal à ce que j’ai exprimé de consternation dans Reconquête lors du déclenchement de nos opérations militaires. Aujourd’hui, je crois que l’on pourra exprimer un ironique et cinglant « vraiment bravo ! monsieur Bernard Henri Lévy ! » et bravo encore à Mr Sarkozy pour avoir confié la direction de la politique étrangère et militaire de la France à ce grand génie de la philosophie et de l’interventionnisme « humanitaire ».
Mais, plus sérieusement, il faudra bien un jour essayer de comprendre pourquoi l’Occident a été si aveugle, si bête, si irresponsable, en Afghanistan, en Iran, en Irak et aujourd’hui en Libye et ailleurs.

A lundi j’espère, et attendant bonne fin de semaine !