Non, en Inde il ne s’agit pas de grèves de la faim comme quelquefois en Europe pour obtenir des États la satisfaction d’une revendication.
Selon le Figaro de ce jour, ce sont les dirigeants qui jeûnent et d’abord le premier ministre Narendra Modi de l’État du Gujerat. Narendra Modi est par ailleurs le très charismatique chef du Parti nationaliste hindou dont on sait que le dialogue inter-religieux n’a pas été jusqu’ici la préoccupation première puisque ses partisans, nombreux et fanatiques, ont maintes fois incendié volontiers églises et mosquées et tué beaucoup de ceux qui ne partageaient pas leur conception de la vie et de la mort.
Mais, touché par une aspiration à la repentance, Narendra Modi, dont on peut admirer notamment le blanc turban déployé en un élégant éventail circulaire (un peu à la mode de jadis des coiffes du pays Bigouden), a décidé de s’imposer un jeûne rédempteur de trois jours. Il entend contribuer ainsi à la Sadbhavna, c’est à dire à l’harmonie intercommunautaire.
Son jeûne, très médiatisé, a attiré les foules au point qu’un jeune couple a été empêché de le contempler.
La déception de ces émouvants tourtereaux a été si forte, on le comprend, qu’ils ont protesté en s’ouvrant les veines. On pouvait tout de même s’attendre à de telles choses bien dans la tradition Indoue, et prendre des mesures. Mais que fait la police dans le Gujerat ?
Quoi qu’il en soit, le rival de Narendra Modi, monsieur Vaghela, du parti du congrès, s’est mis lui aussi à jeûner. Mais étant jusqu’ici visible par tous, nul de ses partisans ne s’est encore ouvert les veines.
D’autres responsables politiques ne devraient pas tarder non plus à se lancer dans la diète absolue et nul ne sait ce que feront leurs admirateurs.
Néanmoins, Narendra Modi ayant refusé d’ôter un instant son turban pour se coiffer du calot musulman offert par l’imam Sayed Shabi, ce dernier, il faut bien le comprendre aussi, a considéré cela comme une très grave injure à l’islam. Et l’opinion musulmane, très à cheval sur la question du couvre-chef, le suit.
Donc, patatras ! Le jeûne n’aura sans doute pas suffi pour attendrir les cavaliers d’Allah toujours prêts à venger les offenses faites à la pacifique religion de l’islam modéré.. Décidément les choses ne paraissent pas sur le point de s’arranger du côté du Pendjab et autre Bengale. Plus que jamais il faudrait envoyer là aussi SOS racisme.
Mais la compétition dans le jeûne et par le jeûne, (quoi de plus conforme aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité ?), ne devrait-elle pas être reprise par nos politiciens concurrents ?
Une fois encore précurseur, Jean-Marie Le Pen avait, il m’en souvient, l’habitude d’une sérieuse cure d’amaigrissement en Suisse avant chaque compétition électorale.
Hollande, à ce que l’on peut en juger, l’a suivi et cela semble lui réussir.
Martine Delors, épouse Brochen et ancienne épouse Aubry, aurait dû faire pareil. Car, avec ses soucis, comme on disait dans les campagnes, elle a tendance à faire de la mauvaise graisse. C’est que, même si son mari, l’avocat Brochen, est un musulman très assidu, et même si elle l’a un peu suivi dans le « jeûne » du Ramadan par solidarité de couple, ce jeûne est un faux jeûne au cours duquel, très souvent, on s’empiffre dès le soleil couché dans la festivité quotidienne de la rupture du jeûne.
Non, plutôt que le Ramadan si peu diététique, rien ne vaut vraiment la pacifique thérapie démocratique du jeûne Hindou !
Le P.S. aurait pu l’organiser pour ses « primaires ». Ainsi, au lieu de s’exténuer à courir le pays, les compétiteurs, parallèlement allongés sur des hamacs, à leur chevet des bouteilles d’eau minérale (pas de Vichy !), auraient reçu leurs partisans pour leur distiller les sages maximes de leur thérapie pour la France.
L’on se prend aussi à penser que si monsieur Deesseka avait pris l’usage de tels jeûnes plutôt que de s’empiffrer de homards, caviars et pâtes aux truffes et autres produits aphrodisiaques, il eut été peut-être plus à même de s’adonner à la lente délicatesse du Khama-Soutra plutôt qu’à de vilaines pulsions d’assouvissement brutal selon la tradition très barbare des soudards mongols de Gengis Khan…
Mais peut-être, après tout, qui sait, n’est-ce pas là le goût de madame Sinclair ?