vendredi 6 mai 2011

Les éliminer ? Mais oui, bien sûr !

Je pense en ce moment, alors que l’on n’en parle plus, aux sept malheureux touristes baltes enlevés le mois dernier à Zahlé au Liban, sans doute pris pour des Français et très probablement capturés comme otages à monnayer pour que la France n’aille pas trop loin dans la condamnation de la Syrie.
Je pense à nos compatriotes enlevés au Niger par le groupe régional d’Al-Qaïda. Je pense à tous les chrétiens assassinés en Irak et ailleurs par cette organisation. Je pense à tous les kidnappés détenus par les pirates somaliens.
Alors, si des États impuissants ne peuvent les éliminer, faut-il se résoudre à laisser non seulement impunis mais souvent toujours actifs les pirates, les kidnappeurs et les assassins ?
Oui, je suis dans ce cas pour l’assistance à personnes ou à peuples en danger, pour le devoir d’ingérence. Je suis pour que l’on élimine des chefs tels ceux qui ont commandité jadis chez nous les attentats de la rue de Rennes et dans le métro.
Pendant des siècles, nos nations d’Europe subirent les méfaits de la piraterie, des tueries et de l’esclavagisme arabo-barbaresque. La flotte de Charles Quint, en raison d’une fâcheuse tempête, ne put hélas prendre Tunis où l’on détenait et vendait par milliers les esclaves chrétiens.
Plus tard, enfin, en 1830, la France put s’emparer d’Alger, délivrer nos compatriotes et libérer le pays du joug ottoman. Plus tard encore, ne fallait-il pas éliminer les chefs terroristes du FLN à l’étranger qui commanditaient les attentats, les tortures et les assassinats perpétrés sur notre sol ?
Alors, même si je n’ai cessé de dénoncer les fautes, souvent réellement criminelles de la politique américaine (élimination du Shah d’Iran, guerre d’Irak, etc…), je ne m’indigne pas vraiment de la mise hors d’état de nuire de Ben Laden, même si l’on peut en effet regretter sur le plan du droit que l’on n’ait pas pu ou pas voulu le capturer pour être jugé.
Mais je ne m’attriste pas plus de son exécution que de celles, jadis, de dirigeants criminels des Jeunes-Turcs, ignobles acteurs du génocide arménien, par des jeunes gens rescapés de cette horreur. Je regrette de même que les responsables syriens des assassinats au Liban de nos diplomates et soldats n’aient pas été éliminés.
Mais peut-être certains pensent-ils que pour que justice soit faite il faille attendre l’accord et la collaboration des États criminels ou complices ?
Le terrorisme ne connaît pas de frontières. Le contre-terrorisme peut-il toujours les respecter alors que les enjeux en vie humaine sont immenses ? C’est là encore un débat où je n’en voudrais pas à ceux qui ne pensent pas comme moi !
J’observe encore sur l’événement de l’élimination de Ben Laden que beaucoup semblent s’être ralliés à la légitimité de la peine de mort, que j’ai pour ma part toujours défendue, par exemple pour le cas de l’assassin monstrueux de cruauté et de sadisme de la petite Jeanne-Marie Kegelin.