mercredi 23 décembre 2009

Le crépuscule des juifs

Il suffit que Benoît XVI accorde le titre de Vénérable pour voir resurgir l’antienne contre Pie XII et de son « silence » sur l’holocauste. De même que nous avions fait observer que les individus qui refusaient que la mairie de Paris donnât le nom de Jean-Paul II au parvis de Notre-Dame étaient les mêmes qui condamnaient le résultat de la votation suisse contre la constructions de minarets et exprimaient leur islamophilie sans détour, nous allons démontrer que les responsables juifs qui prennent position contre Pie XII ont les mêmes amitiés particulières.
Ainsi Monsieur Gilles Bernheim, grand rabbin de France, a fait part de son désaccord aux journalistes face à la décision de Benoît XVI : « Compte tenu du silence de Pie XII pendant et après la Shoah, je ne veux pas croire que les Catholiques voient en Pie XII un exemple de moralité pour l'humanité. J'espère que l'Église renoncera à ce projet de béatification et qu'elle fera ainsi honneur à son message et à ses valeurs. Cette décision s'inscrit aux antipodes du dialogue judéo-chrétien commencé dès 1945 et activement soutenu par l'Épiscopat français ».
C’est le même Gilles Bernheim qui condamnait le résultat du vote des citoyens suisses contre la construction des minarets : « Toute décision qui aboutit à donner moins de droits aux fidèles d'une religion qu'aux fidèles d'une autre religion est une décision injuste. Ceci vaut en Suisse comme dans le reste du monde. Je suis contre l'interdiction de construire des minarets, qui a été votée en Suisse. » Eh bien ! Monsieur Gilles Bernheim est d’un silence assourdissant sur les persécutions des chrétiens en pays musulmans, les catholiques ne devraient-ils pas le condamner pour son silence ? Que ne rappelle-t-il pas le silence des juifs de Palestine pendant la guerre et le mépris des Israéliens envers les déportés juifs au lendemain de la création d’Israël qui se « sont laissés mener comme des moutons à l’abattoir » ? Sur ce thème, nous renvoyons au livre de l’israélien Tom Seguev, Le septième million.
Le secrétaire général du Conseil central des juifs d'Allemagne, Stephan Kramer, s’est lui aussi élevé contre la démarche de Benoît XVI : « C'est un détournement clair des faits historiques concernant l'époque nazie. Et Benoît XVI réécrit l'Histoire sans avoir permis qu'il y ait une discussion scientifique sérieuse ».
Pour mieux connaître l’histoire, Monsieur Stephan Kramer s’est prononcé pour la reparution du livre d’Adolf Hitler Mein Kampf interdit depuis 1945 en Allemagne, ce qui fera les délices des immigrés turcs de ce pays, puisque cet ouvrage en 2005 a été en tête des ventes de livres en Turquie. Monsieur Stephan Kramer s’est rendu au chevet du mari blessé de cette femme égyptienne sauvagement assassinée en 2009 dans un tribunal allemand et a mis en garde contre « l'islamophobie », tout en dénonçant le peu de réactions politiques et médiatiques face à ce meurtre. C’est bizarre, mais il n’y a jamais la réciproque : nous n’avons pas souvenir d’un imam mettant en garde contre l’antisémitisme, ni d’un imam se recueillant au chevet d’un juif victime d’un acte antisémite, de même nous pourrions rappeler le peu de condamnation des attentats du 11 septembre 2001 de la part des responsables religieux musulmans. C’est compréhensible puisque l’islam est une idéologie antichrétienne et antisémite depuis sa fondation : « Ô vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis les Juifs et les Chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. » (V, 51). Messieurs Kramer et Bernheim ne savent-ils pas que les chrétiens et les juifs sont transformés en singes et en porcs dans le Coran : « Ils considèrent votre appel à la prière comme un sujet de raillerie et de jeu. Il en est ainsi parce que ce sont des gens qui ne comprennent pas. Dis : « Ô gens du Livre ! De quoi nous accusez-vous ? Sinon de croire en Dieu, à ce qui est descendu vers nous et à ce qui était descendu auparavant ? La plupart d’entre vous sont pervers ! » Dis : « Vous annoncerai-je que la rétribution auprès de Dieu, sera pire que cela ? » Dieu a transformé en singes et en porcs ceux qu'il a maudits ; ceux contre lesquels il est courroucé et ceux qui ont adoré les Taghout. » (V, 58-60).
Monsieur Kramer affirme que Benoît XVI réécrit l’histoire mais nous ne l’avons pas entendu quand l’État d’Israël a refusé de reconnaître le génocide arménien, afin de ne pas froisser la Turquie : Pinhas Avivi, ambassadeur d’Israël en Turquie, avait estimé publiquement le 19 août 2005, qu’il n’y a pas de comparaison possible « entre le prétendu génocide arménien et le génocide juif ». Est-ce que cette obséquiosité a empêché la Turquie de condamner plusieurs fois Israël et de prendre ses distances avec l’État hébreux ?

Louis CHAGNON