mercredi 8 juillet 2009

La mort d’une idole

Ci-gît la maîtrise du déficit budgétaire.

Il n’y a pas que les fans de Michael Jackson à être conviés à porter le deuil, tous les Français aussi, afin d’enterrer l’espoir d’une maîtrise des déficits publics.
La dette publique de la France a augmenté de 86,5 milliards d'euros au premier trimestre 2009 pour atteindre 1.413,6 milliards, soit environ 72,9% du PIB, selon les données publiées par l'Insee. La dette de l'État a augmenté de 44,5 milliards d'euros au premier trimestre et celle des organismes divers d'administrations centrales (O.D.A.C.) de 46,9 milliards. « Les déficits structurels français atteignent un niveau susceptible de compromettre le système économique national », a déclaré François Fillon, le 26 juin alors qu’il était en visite dans une usine de Nogent-le-Rotrou.
Le dernier budget de la France en équilibre date de 1974, depuis les déficits s’accumulent. Chaque année, la dette s'accroît au rythme de nos déficits budgétaires. Cette dette ne résulte pas d'un effort d'investissement pour préparer l'avenir, mais d'un recours à l'emprunt pour financer les dépenses courantes de l'État. L’endettement faramineux de la France n'est pas le fait d'une insuffisance d'impôts ou de taxes en France, puisque notre pays est l'un des champions du monde des prélèvements obligatoires. La dette trouve son origine dans le goût immodéré de nos gouvernements pour la dépense publique qui absorbe plus de 53 % de la richesse nationale.
Mais tout cela n’est pas grave, Nicolas Sarkozy a trouvé la solution en lançant le projet d’un grand emprunt national auprès du public ce qui coûtera plus cher à l’État que d’emprunter sur le marché des capitaux, car les taux d’intérêts devront être attractifs. Afin de réfléchir aux investissements dignes de recevoir l’argent ainsi collecté, Nicolas Sarkozy a créé une Commission de réflexion sur le futur grand emprunt national en nommant à sa tête Alain Juppé qui aura pour acolyte Michel Rocard. Ils ont jusqu'au 1er novembre pour « consulter largement » puis proposer à l'exécutif une liste de chantiers d'« avenir » nécessitant « un effort exceptionnel d'investissement ».
Non seulement cet emprunt augmentera la dette de l’État, mais Nicolas Sarkozy pour bien s’assurer d’une gestion calamiteuse des fonds récoltés, nomme deux individus à la tête de la Commission de réflexion sur l’emprunt qui ont participé activement à accroître l’endettement du pays en ayant occupé tous deux la fonction de Premier ministre.
Quant à l’argent des travailleurs français il risque bien de finir à la fosse commune, c’est-à-dire dans la dette publique.

Louis CHAGNON