mardi 7 juillet 2009

Différence entre un crime de guerre et une bavure

En 1956, durant la bataille d’Alger, en pleine folie meurtrière du FLN, l’armée française interroge des poseurs de bombes avec des méthodes un peu musclées pour éviter que d’autres civils innocents ne tombent sous les coups des attaques terroristes. Comment qualifie-t-on cela dans nos livres d’histoire scolaire, chez les journalistes et les politiciens du système ? De crimes de guerre abominables dans la digne continuité de la barbarie coloniale et pour lesquels la France et son armée doivent faire une repentance permanente.

En 1996, d’après un général français en poste à Alger à l’époque, l’armée algérienne aurait tiré depuis des hélicoptères sur les moines de Tibéhirine puis aurait décapité les cadavres, faisant disparaître les corps pour ne plus laisser sur place que les têtes coupées des malheureux religieux et imputer le crime aux islamistes. Comment France Info et d’autres journalistes français qualifient-ils ce massacre ? De « bavure de l’armée algérienne ».
Si ces faits sont confirmés, on ne demandera donc pas à M. Bouteflika de s'excuser au nom de l'Etat algérien et de faire repentance puisqu'il ne s'agit que d'une bavure et d'un regrettable accident de parcours dans l'histoire exemplaire et sans tâche du FLN et de l'armée algérienne...

Yann Baly
---
Nota : A propos de cette affaire, Alain Juppé, Premier ministre en exercice en 1996, vient de déclarer qu'il fallait "faire confiance à la justice". Il sait de quoi il parle. Nous voilà rassurés.