lundi 6 juillet 2009

Pas d’arme nucléaire pour les ayatollahs !

Les récentes manifestations en Iran ont démontré que la machinerie orchestrée autour du candidat « libéral » Mir Hossein Moussavi a été complètement dépassée par les aspirations de l’élite iranienne à davantage de liberté. Elles ont démontré également l’absence d’organisation et de chef charismatique de l’opposition aux ayatollahs ce qui, malheureusement, la condamne a être éliminée dans un bain de sang et de répression sauvage.
Le fait positif de ces évènements est d’avoir totalement décrédibilisé le régime totalitaire des ayatollahs. Le visage ensanglanté de Neda Agha-Soltan tuée à l’âge de 26 ans pour avoir tout simplement voulu vivre libre a littéralement tué l’espoir que pouvait représenter ce régime pour certains musulmans qui attendent avec impatience qu’il envoie une bombe nucléaire sur Israël, comme je l’ai entendu lors des manifestations pro-palestiniennes de cette année. Ils sont obligés de constater désormais que le premier ennemi des ayatollahs est leur propre peuple comme dans toute banale dictature.
Cette crise du régime des ayatollahs vient se greffer sur le problème de la volonté iranienne d’accéder à l’arme nucléaire. Celle-ci a plusieurs objectifs : Au niveau de la politique intérieure il s’agit de souder les Iraniens et de les détourner de la gestion économique calamiteuse des mollahs, au niveau de la politique extérieure l’arme nucléaire permettrait à l’Iran d’obtenir une certaine suprématie dans le monde musulman et en particulier sur les pays sunnites. Les rodomontades anti-israéliennes de Mahmoud Ahmadinejad ne sont-là que pour flatter l’antisémitisme de la rue musulmane, aucun pays musulman ne peut obtenir une quelconque notoriété sans un « anti-sionisme » affiché et virulent.
Mais les récents évènements font craindre le pire, le régime des ayatollahs est décrédibilisé et atteint dans sa légitimité, il n’a pas d’autre issue que de se durcir par un renforcement de la terreur et le risque est grand qu’il s’engage dans une fuite en avant nucléaire. Or Israël ne pourra jamais laisser accéder à l’arme nucléaire un pays qui a juré sa destruction totale, le risque ne peut même pas être envisagé pour les militaires israéliens. Les pays sunnites ne pourront pas non plus rester sans réagir face à un régime qui développe un impérialisme chiite (le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran pour cette raison) et sans s’engager eux-aussi dans une course à l’armement nucléaire, cela concerne en premier lieu l’Arabie Saoudite et l’Égypte. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire ce serait également placer le monde sous la permanence d’un chantage nucléaire de la part d’ayatollahs obscurantistes et sanctuariser les racines du mouvement terroriste du hezbollah.
Cette marche à la possession de l’arme nucléaire fait courir le risque d’une nouvelle guerre dans un avenir qui peut être proche entre d’un côté l’Iran et de l’autre Israël et les pays sunnites. Le vice-président américain, Joe Biden, a déclaré le 5 juillet : « Israël a un droit souverain de décider ce qui est de son intérêt face aux ambitions nucléaires de l'Iran, que les États-Unis soient ou non d'accord », ce qui sous-entendrait que les États-Unis autoriseraient une opération militaire israélienne contre l’Iran. De son côte, l’Arabie saoudite a récemment déclaré qu’elle ne s’opposerait pas à ce que les avions militaires israéliens survolent son territoire en cas d’attaque de l’Iran. La chute du régime des ayatollahs est de plus en plus urgente.

Louis CHAGNON