vendredi 15 mai 2009

Indécente indignation contre Benoît XVI

Je trouve parfaitement indécente l’attitude de ces quelques Israéliens et de ces quelques juifs français qui manifestent avec une grande audience médiatique leur acrimonie contre Benoît XVI qui, selon eux, aurait dû assortir son recueillement à Yad Vashem de force larmes et gestuelle émotionnelle.
Comme si l’on devait juger de la profondeur des sentiments à l’aune d’on ne sait trop quel modèle de comportement oriental.
Aurait-il fallu qu’il se présente selon les formes du désespoir biblique revêtu de sac et la tête couverte de cendres ?
Je suis de ceux qui ont toujours demandé que l’on comprenne l’émotion qui ne peut qu’étreindre les Juifs dans les cérémonies d’évocation de tant des leurs exterminés.
Catholique, j’ai partagé cette émotion à Auschwitz où je me suis jadis recueilli dans les deux camps principaux en pensant également aux Juifs et aux chrétiens martyrisés en ces lieux. Leur unité dans la tragédie est symbolisée dans la destinée d’Edith Stein, juive, carmélite, sainte de l’Eglise Catholique, et dans celle de l’héroïque saint Maximilien Kolbe, ce prêtre polonais qui obtint de mourir dans le supplice de la soif à la place d’un autre déporté.
Faut-il rappeler que moururent aussi dans les camps deux mille cinq cent prêtres et religieux catholiques polonais parmi des centaines de milliers de déportés de toutes nationalités européennes ?
Mais faut-il encore rappeler que bien avant et bien après les abominations des camps et des massacres du nazisme, les régimes communistes perpétrèrent de la Baltique au Pacifique, de la Mer Noire à l’Arctique, de non moins atroces anéantissements avec encore beaucoup de victimes juives mais aussi avec beaucoup de bourreaux juifs aux ordres des Trotski et autres Bela Kun ?
Aussi ne serait-il pas inutile d’apprendre quelquefois pour les progrès de la compréhension réciproque entre peuples et religions que des dirigeants laïques ou religieux d’Israël se seraient recueillis avec la même gravité de silence que Benoît XVI, en mémoire aussi des millions de chrétiens exterminés par les génocideurs turcs ou les massacreurs communistes.
Et pourquoi les historiens juifs ne feraient-ils pas mémoire aussi de l ‘œuvre atroce du système exterminateur que la Révolution française mit en place en 1793, contre la Vendée, annonciateur des systèmes d’anéantissement Jeune-Turc, communiste et nazi.
Car en vérité, l’exclusivisme nationaliste et religieux dans la mémoire n’est pas le gage d’un véritable sens de l’universel.