Bien qu’elle porte le bien joli nom de Véronique Labonté, cette journaliste du Monde a publié ce jeudi 23 avril un article sans complaisance sur une étude de chercheurs européens sur les coûts de l’immigration de certaines espèces qui se sont installées sur notre sol en raison, selon elle, de la globalisation des échanges et des changements climatiques, « engendrant des coûts considérables ».
En tête du palmarès figure, dit-elle, le ragondin, ce que je crois volontiers tant il pullule affreusement dans les rivières et étangs tout près de chez moi. Ce redoutable rongeur « endommage les récoltes, les berges et les digues » et l’on a chiffré les dégâts causés aux berges et à l’agriculture à 11 millions d’euros. Cette précision dans les estimations me laisse toujours un peu perplexe.
Chez moi, l’animal n’est guère consommé que par la population d’origine espagnole. La recette de la paëlla valencienne comporte en effet, on le sait, l’indispensable adjnction du « rat des rizières » qui n’est autre que le nom donné là-bas aux ragondin indigène. J’ai observé en revanche dans les commerces sur les autoroutes qu’on commercialise beaucoup en Vendée du pâté de cet animal. Dans ce cas, cela diminue les coûts. Sana doute cela est-il dû à l’heureuse influence du matois président du Conseil Général, Philippe de Villiers, qui sait voir les côtés positifs de cette immigration selon l’ancienne devise « à bon chat, bon rat ! ».
Véronique Labonté cite aussi parmi les espèces les plus envahissantes le cas des bernaches, ces sortes d’outardes venues du Canada et qui ont fait de nos marécages de véritables zones de non-droit pour nos pauvres hérons. Le rapport des chercheurs cite encore des minorités en passe de devenir des majorités de plus en plus visibles dans la faune aquatique, à savoir : l’écrevisse rouge de Louisisane, la moule zébrée et l’omble de fontaine.
Là, je le dis nettement, il faut savoir raison garder et ne pas faire de l’anti-immigrationnisme systématique. Car si l’écrevisse rouge est une grande prédatrice, on ne saurait tout de même reprocher aux moules d’être zébrées. On a chez les immigrés humains des zèbres autrement dangereux.
Quant aux ombles de fontaine, ils sont de très délicats et savoureux salmonidés que je pêche avec délectation pour les accommoder avec, bien sûr, un beurre blanc bien de chez nous et en ouvrant un bon muscat chouan.