vendredi 24 avril 2009

CONTRE L’AGRIF, L’ANTI-RACISME DISCRIMINATOIRE.

« Luttons ensemble contre les discriminations ! ». C’est sous ce titre accrocheur que la Préfecture des Hauts-de-Seine édite un prospectus distribué avec le concours de la Commission pour la Promotion de l’Egalité des Chances et la Citoyenneté des Hauts-de-Seine.

Sur la page de garde une photo en rouge et noir véhicule un message subliminal de dramatisation du phénomène. Ce prospectus donne les coordonnées des différentes associations à la fois au niveau national, en faisant la part belle à la Halde, et au niveau local, en détaillant les différentes discriminations possibles : soit fondées sur l’origine et/ou l’appartenance religieuse, soit fondées sur le sexe, soit fondées sur le handicap. Les services judiciaires de proximité et le Médiateur de la République ne sont pas oubliés.

Une seule association de lutte contre les discriminations a été totalement « oubliée » dans ce dépliant : l’AGRIF. Josée Jasansky Tilquin, conseiller municipal de Suresnes, a réagi courageusement contre l’omission faite dans ce prospectus. Elle a envoyé une protestation officielle à la Préfecture, restée sans réponse à ce jour.

Sur le sujet des discriminations et de l’anti-racisme, il faut avoir les idées claires. Les deux ne sont pas synonymes : en droit du travail, la discrimination est le traitement inégal et défavorable appliqué à certaines personnes en raison notamment, de leur origine, de leur nom, de leur sexe, de leur apparence physique ou de leur appartenance à un mouvement philosophique, syndical ou politique.
Que dit la loi (en France) ?
Article 225-1 du Code Pénal : Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques en raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Le Code Pénal prévoit l’aggravation des peines pour certains actes délictueux, comme des violences physiques, lorsque le mobile est raciste ou homophobe.
La loi du 3 février 2003 punit plus sévèrement une agression lorsqu’elle est raciste. Celle du 18 mars 2003 punit plus sévèrement une agression lorsqu’elle est homophobe.
Par ailleurs, l’article 225-3 du nouveau Code pénal punit de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende le fait : de subordonner la fourniture d’un bien ou d’un service à une condition discriminatoire (par exemple exclure une personne d’une boîte de nuit du fait de la couleur de sa peau) ; de subordonner une offre d’emploi à une condition discriminatoire (par exemple : de demander des stagiaires qui ne soient que « blancs »).
La Halde a récemment refusé de traiter l’affaire du journal Gasface qui titrait « Faut-il avoir peur de ces enculés de blancs ? », prétextant qu’il s’agissait de racisme et non de discrimination. Le racisme est une idéologie qui postule une hiérarchie entre les êtres humains selon leur origine ethnique, désignée sous le terme de race. Il s’étend également à la religion.
La protestation de Josée Jasansky Tilquin est donc parfaitement fondée, car les organisations anti-racistes juives et musulmanes sont inscrites dans ce prospectus. L’absence de l’AGRIF est discriminatoire.
La manipulation des esprits joue sur deux registres :
- D’abord par le matraque idéologique qui fait croire que le fait de choisir des collaborateurs au sein d’une entreprise serait une discrimination, que la liberté de choix serait peccamineuse, et que les personnes refusées le seraient probablement pour des raisons discriminatoires, et non pour des raisons professionnelles.
- Ensuite, de façon plus générale, la plupart de ces associations participent du refus total de la nature humaine, et donc de la différentiation des êtres et des sexes, tout le monde pouvant remplacer tout le monde : plus d’homme ni de femme, plus de mari ni d’épouse, plus de père ni de mère, plus de français ou d’étrangers… Donc, plus de véritable liberté ! C’est la volonté affichée de la destruction de l’être, l’homme réduit à l’état d’ « individu » interchangeable, « le bétail doux, poli et docile » décrit par Péguy, en grande partie inconscient de son état d’asservissement.

Il s’agit par cette omission d’une manifestation supplémentaire de la haine portée à un groupe – en l’occurrence les français et les chrétiens – en toute impunité par la majorité de la population, selon la théorie du bouc émissaire développée par René Girard, théorie qui s’est avérée prophétique.
Anne COGNAC