jeudi 5 février 2009

Histoire quand tu nous tiens !

Aux amateurs de psycho-sociologie politique, le Front National offre décidément le spectacle d’une sorte non pas de laboratoire, mais de conservatoire, par jeux de rôle bien campés, des grandes oppositions au sein des systèmes totalitaires ou dictatoriaux. Mais tout n’est certes pas analogique avec les phénomènes du passé dans les dynamiques de groupe, les querelles et les exclusions qui l’affectent.
Voici éjecté le camarade Soral, l’homme qui, il y a seulement quelques mois, était un conseiller très prisé du camarade président. Mais il n’a d’évidence pas fait le poids face à Jean-Michel Dubois pour l’obtention de sa candidature aux élections européennes.
Mais cette fois-ci, ce ne sont pas comme dans les années 30 les staliniens qui l’emportent sur les trotskystes.
Le stalinien Soral déclare en effet : « Marine m’a tuer ». Certes elle ne l’a pas physiquement éliminé. Il y a peu encore, elle le prenait avec elle sur quelque plateau de télévision mais il finissait par devenir gênant. Cela ne plaisait pas du tout au néo-trotskyste Aliot qui, sans enthousiasme certes, lui préférait un Jean-Michel Dubois moins structuré politiquement.
Alors Soral, en bon héritier des meilleures traditions bolcheviques, quand il s’en va, règle ses comptes en faisant feu de tout Dubois. C’est dire qu’il ne se croit pas tenu, comme nous, à un devoir de réserve, de discrétion, de refus de l’injure, même quand on est contraint de se défendre.
Soral, lui, utilise tout ce qu’il sait. Et comme il faut lui reconnaître un certain talent de polémiste et qu’il pratique par ailleurs, m’a-t-on dit, la boxe (anglaise ou française ?) alors il cogne dur.
Quand je dis qu’Aliot est une sorte de néo-trotskyste cela ne signifie pas qu’il serait au niveau idéologique du néo-stalinien Soral. Je n’ai vraiment pas beaucoup de convergence culturelle avec ce dernier mais au temps du Kominterm il eût pu faire, à condition de plaire à Jacques Duclos ou à Maurice Thorez, un propagandiste à bien utiliser, mais sous contrôle vigilant.
Dubois et Aliot, eux, ne sont pas des idéologues. Sans la culture de Soral, certes, ils savent agir l’un et l’autre, avec une sorte de mélange instinctif d’inconditionnalité, du moins de façade, et d’impitoyabilité pour ceux qui les gênent.
Soral ne sera pas le dernier à être éjecté. Car, dans l’entourage de Marine, comme on le dévoilait dans le quotidien gaucho-capitaliste (« Libé » comme ils disent) il y a encore tout de même des personnages peut-être pas idéaux pour une stratégie de « dédiabolisation ».
Au sujet de cette fameuse « dédiabolisation » si chère à Marine et à Aliot, certains leur font tout de même remarquer que le principal diabolisateur fut et demeure un certain Jean-Marie Le Pen dont la réitération de certains propos put de moins en moins passer sous l’explication de maladresse sémantique.
Alors, dans leur entourage, on s’énerve de plus en plus. Certains observent des phénomènes de dynamique de groupe autour du chef qu’ils comparent à une sorte de retraité à Siegmaringen. Sans quelque Céline pour en décrire l’atmosphère. A vrai dire, ce dernier sait bien que, sauf quelque inconditionnel néo-samouraï, on murmure de plus en plus contre lui selon le mode polynésien qu’il faudrait enfin que papa s’en aille… Mais papa ne veut pas monter au cocotier et se laisser dévorer. Il table aussi sur le fait que Marine, qui n’est pas il est vrai si mauvaise fille, ne se conduira pas avec son père comme Lucrèce Borgia avec ses amants. Alors, sans mollir, papa solide comme jadis un MaoTsé Toung nageant dans le Yang-Tsé (image de propagande de la Révolution Culturelle) annonce sa candidature aux Présidentielles de 2012. Cela chagrine Marine, rassure Gollnisch, et n’inquiète pas outre-mesure Sarkozy et Besancenot…

Observation sur le parfait négationnisme raciste que peu contestent.

Tous ces temps derniers, peut-être pour faire oublier les « effets collatéraux » de gaza, émissions de télévision et de radio se succèdent pour redire sans cesse l’abomination nazie. Bien réelle. Voilà que ce jour sur France-Inter, on annonce même que maintenant on traque les derniers criminels centenaires « éventuellement vivants » ou leurs ossements (sic). Mais rien sur le fait que, avec Besancenot, Buffet et Mélanchon, refleurissent partout les drapeaux rouges. C’est le mépris des cent millions de victimes massacrées par le communisme. C’est l’oubli raciste des victimes russes, ukrainiennes, baltes, allemandes, polonaises, roumaines, hongroises, tchèques et slovaques, chinoises et indochinoises, serbes, croates, sans oublier les massacrés des guerres civiles en Espagne, en Grèce et aussi les horreurs perpétrées en France par les rouges en 1945 sous couvert de libération.
Il y a là une grande, une immense indécence. Nul journaliste ne demande dans nos médias que l’on traque les criminels, les tortionnaires communistes dont beaucoup vivent encore. Pas plus que l’on n’exige que la Turquie se repente des immenses abominations du génocide des Arméniens et autres chrétiens grecs et assyro-chaldéens. Cette occultation est au fond pire qu’un négationnisme explicite que l’on peut toujours réfuter.
Pourquoi donc aucune autorité morale ou religieuse ne rappelle-t-elle cela ? Cet absolu négationnisme de fait est aussi inacceptable que celui des crimes du nazisme. Il est encore plus lâche car il ne tombe pas sous le coup de lois scandaleusement discriminatoires.