mardi 11 mars 2008

Fuligineux municipal et rideau de fumée international

Parce que je ne me désintéresse pas de la « chose publique », parce qu’il le faut bien pour observer la réalité, j’ai consacré, plus qu’à l’ordinaire, du temps pour écouter les débats autour de ces élections.

Comme, exceptées les grandes villes, elles sont d’intérêt essentiellement local, je comprends que l’on s’en tienne à des généralités politiciennes puisqu’on ne peut parler pour tous des choses concrètes qui intéressent principalement les habitants d’une ville.

Mais tout de même, qu’il soit plus ou moins d’intérêt municipal, plus ou moins brouillé de considérations sur la politique gouvernementale, la vérité c’est que le débat est fuligineux, embrouillé, purement politicien.

Il n’oppose pas des partisans de choix politiques différents sur les libertés locales, l’école, la culture, le soutien à la famille, l’acceptation des mosquées. En fait, sur tous ces plans, on sent bien que nous n’avons à faire la plupart du temps qu’à des rivaux, étiquetés de droite ou de gauche, mais à vrai dire n’étant que plus ou moins de gauche dans la commune idéologie du « politiquement correct » et l’adhésion au meilleur des mondes de Jacques Attali.

Le débat est d’autant moins passionnant que François Bayrou qui parle comme s’il mâchait une mixture d’aligot et de chewing-gum pour essayer généralement d’exprimer qu’il n’est pas vraiment pour, tout en n’étant pas vraiment contre, l’embrouille à souhait pour le plus grand plaisir des bavards et des baveux.

Bayrou n’a d’idée claire qu’au sujet du catholicisme auquel il dénie tout droit à interférer sur la morale sociale et les lois. En revanche, il ne s’opposera pas à l’extension de l’islam et donc de la charia qui lui est consubstantielle.


Sarkozy : toujours des discours « rideaux de fumée »

Même s’il multiplie les fautes d’accord du participe passé (ex : « les mesures que j’ai pris »!) Sarkozy est un excellent producteur de discours dont la fonction est très souvent de dissimuler l’intention contraire à ce qu’il proclame.

Plus encore que de la poudre aux yeux, il est le spécialiste du rideau de fumée. Ainsi, vient-il, avec l’entier accord de Shimon Pérès, de prôner comme un Bush, un Etat palestinien, viable, moderne et « tutti quanti »… Au même moment, Israël continue à prendre des mesures qui le rendent objectivement inapplicable et renforcent dialectiquement les extrémistes du Hamas.

Sarkozy comme Bush ou son successeur se désoleront alors de ce que leur souhait a été rendu impossible par ce Hamas. Mais la vérité, c’est que le gouvernement israélien est hélas aujourd’hui encore comme hier dans une politique d’homogénéisation de la population d’Israël et de continuité territoriale dont sa diplomatie doit masquer les actes.

Je crains que le projet que formula, il y a trente ans, Henry Kissinger demeure, à savoir continuer à faire partir les Palestiniens en Jordanie et au Liban. Aussi, disait-il des chrétiens du Liban : « Un tiers partiront, un tiers mourra, un tiers demeureront ».

Ainsi, le Liban serait-il le pays des Palestiniens.

Je crains que cette idée ne soit pas en sommeil. Elle est abominable pour les chrétiens du Liban. Et je la crois contraire aux intérêts bien compris d’Israël et de la paix.

Je suis moi-aussi pour un Etat palestinien mais j’y croirai quand le gouvernement israélien mettra ses actes en conformité avec ses discours.