lundi 17 décembre 2007

Sarkozy et la quart-mondisation de l'enseignement

Le 13 décembre, le ministre de l’enseignement supérieur Valérie Pécresse a annoncé, dans un élan de stakhanovisme pédagogique, la mise en place du plan quinquennal pour la réussite en licence. Elle marque ainsi la volonté du gouvernement Sarkozy-Fillon d’apporter sa touche à la quart-mondisation de l’enseignement en France.
Dans ce domaine là aussi, la droite-croupion fait une politique de gauche.
Ce projet qui va coûter 730 millions d’euros entend amener 50% d’une classe d’âge au niveau licence après avoir divisé par deux le taux d’échec en première année. On peut apprécier aujourd’hui les résultats catastrophiques de l’utopie socialisante imposant l’objectif 100% de réussite au bac. Ce nivellement par le bas va désormais s’étendre à l’université, toutes disciplines confondues.
La présentation du projet par Madame Pécresse ne laisse aucun doute sur l’idéologie qui sous-tend son action. Le verbiage employé est celui, mille fois entendu, des pédagogues patentés et grassement payés, des instituts de formation formatés et, au delà, de tous les séminaires de management animés par une race à part d’enfileurs de perles. La licence sera adaptée « pour l’inscrire dans la logique d’une maîtrise propre des connaissances et des compétences », les universités auront « la responsabilité de construire avec les élèves susceptibles de les rejoindre un parcours de formation en lien avec un projet d’insertion professionnelle », « les formations devront faire l’objet d’une évaluation, sur la base d’un cahier des charges élaboré dans la concertation » avec des professeurs référents…
Il y là toutes les vieilles rengaines de la gauche enseignante, un florilège de toutes les formules creuses de la pédagogie moderne, manipulatrice et destructrice des écoles, des administrations et des entreprises. Car c’est bien de destruction qu’il s’agit. Après le bac au rabais, le sarkozysme d’ouverture va démolir les derniers diplômes du système français d’enseignement qui semblaient encore valables. Sous couvert d’en finir avec une « sélection par l’échec (sic) », on va imposer à l’université la sélection par la nullité.
L’UNEF, syndicat étudiant d’obédience communiste, ne laisse aucun doute sur la philosophie de cette réforme estimant qu’il s’agit « d’une base de travail intéressante ».
Sarkozy trahit, là encore, ceux qui avaient bien voulu se laisser charmer par ses propositions pour réformer l’enseignement.
Par contre toujours rien concernant la valorisation des filières techniques ou des métiers manuels, rien sur la mise en place d’un vrai système d’apprentissage et rien encore sur une véritable association écoles-universités-entreprises comme cela se fait dans d’autres pays d’Europe non vérolés par l’idéologie gauchiste et soixante-huitarde.

Yann BALY