mercredi 20 décembre 2006

Le Front National et moi

D’un point de vue humain et chrétien, je me réjouis beaucoup de la réconciliation de Bruno Mégret et de Jean-Marie Le Pen . Elle prouve certes combien l’enflure dans l’injure, la malédiction, et autres procédés excessifs était inutile. Elle prouve aussi et c’est heureux combien on peut savoir faire prévaloir l’oubli sur le ressentiment.

D’un point de vue politique, je n’éprouve aucune rancœur d’avoir été pour ma part de facto exclu du Front National, sans quelque entretien ou procédure que ce soit alors que je n’avais démissionné que de son Bureau Politique pour manifester clairement mon désaccord sur un certain nombre de choses. Cela aussi appartient au passé.

Le Front National s’étant donc séparé de moi, finalement cela a pour avantage de me situer en totale liberté par rapport à son évolution, sans contrainte de la discipline militante dont on m’a délié, somme toute heureusement. Je considère donc désormais, on l’a vu, le Front National avec la même sympathie à priori que toutes les autres composantes du mouvement national, royalistes ou républicaines, pour peu, tout de même, qu’elles professent du respect pour l’identité chrétienne de la France, et qu’elles n’attaquent pas le christianisme au nom de conceptions racistes ou laïcistes.

Je considère bien sûr ce qu’il peut y avoir d’instrumentalisation, de manœuvres d’action psychologique, de manipulation de l’opinion dans les nombreuses dépêches, articles et commentaires convergents sur l’évolution du Front National. Néanmoins, je sais aussi combien certains journalistes très déterminants y bénéficient d’une grande considération et ce qu’ils expriment ne fait pas l’objet de grandes réserves ou démentis mais au contraire répond à ce que certains attendent pour le changement « d’image de marque » Pour ma part, je me contenterai aujourd’hui de confirmer ma tristesse devant certaines évolutions, même si j’en jugeais d’autres très souhaitables. Car il y a des évolutions positives et d’autres hélas régressives.