Portrait d’un poutinophile : Philippe de Villiers, affidé de Moscou
Il ne se passe pas une semaine sans que Philippe de Villiers, sur CNews (où il a son rond de serviette) ou dans le JDNews (où il a une chronique hebdo), ne déverse sa détestation de l’Ukraine et n’exalte son admiration pour Poutine.
C’est encore le cas dans le dernier numéro du JDNews (où s’active aussi, chaque semaine désormais, la propagandiste du Kremlin Xenia Federova). Avec la gourmandise d’une bande de vautours dans un mauvais western spaghetti (pardon pour la redondance), il écrit : « La défaite de l’Ukraine est inéluctable (…). L’armée russe avance, l’armée ukrainienne est épuisée ». Il prend là ses désirs pour des réalités, mais nous aurons l’occasion d’y revenir.
Dans la foulée, il nous ressort ad nauseam le vieux narratif russe repris par Poutine sur « le baptême de Wladimir à Chersonèse en 988, en Crimée, puis le baptême du peuple russe à Kiev », etc., toutes falsifications historiques dont nous avons eu l’occasion de faire litière ici-même et Bernard Antony dans son livre consacré à l’Ukraine.
Il
précise, histoire de confirmer, au cas où l’on n’aurait pas compris, son
alignement sur Moscou : « Je veux redire ici que la guerre en Ukraine
n’est pas la nôtre (…). La Russie n’est pas une menace existentielle pour la
France ».
Poutine et Villiers entretiennent depuis plusieurs années des relations
complices. De nombreux éléments illustrent ce positionnement que l’on peut
résumer en trois axes principaux : rencontres et projets économiques (avec des
oligarques russes à la manœuvre), prises de parole publiques, visions
géopolitiques et idéologiques communes.
En août 2014, Philippe de Villiers avait rencontré Vladimir Poutine près de
Yalta, en Crimée, pour signer un accord prévoyant la création de deux parcs
inspirés du Puy du Fou, l’un à Moscou, l’autre en Crimée (déjà envahie et annexée
par la Russie, mais cela ne gênait pas, et tout au contraire, Villiers). Cette
volonté d’exportation symbolisait un désir d’alliance idéologique et commerciale
avec la Russie. Malgré l’annexion de la Crimée par Moscou, répétons-le, et les
prurits staliniens et soviétoïdes de Poutine.
À l’issue de cette rencontre, Villiers avait exprimé son admiration pour
Poutine, sa « hauteur de vue », son « charisme », son
« volontarisme », etc. L’invasion de la libre Ukraine n’a fait que
renforcer sa poutinophilie.
En
mars 2025, Villiers martelait sur une CNews (ce qui va devenir chez lui un
leitmotiv récurrent) que « la Russie n’est pas une menace existentielle :
c’est un mensonge que de le prétendre».
Il plaide régulièrement pour que l’Europe entretienne une relation plus
« européenne » avec la Russie comme partenaire central (resucée la
vieille lune gaullarde de « l’Atlantique à l’Oural » à la clef».
Il faut le dire et le redire : pour Villiers, le rapprochement avec la
Russie dépasse le simple intérêt économique. Il s’apparente à un projet
idéologique : reconstruire l’Europe sur un axe « Paris–Moscou » à la
botte du Kremlin.
Que ce Vendéen (au destin certes vicinal, mais créateur quand même d’un lieu de mémoire comme le Puy du Fou) et quelques égarés de notre « famille politique » (comme disait Serge de Beketch) se prêtent à ce projet qui ne vise qu’à reconstituer l’URSS (l’Ukraine n’étant que le hors d’œuvre de ce qui va suivre : Pays baltes, Moldavie, Roumanie, ce qui reste de la Géorgie, etc.) passe l’entendement.
Alain
Sanders