lundi 7 octobre 2024

Les libres propos d''Alain Sanders

 

Soumission : Macron terrorisé par ou complice de la rue islamo-gauchiste ?

Un député du Likoud (droite israélienne) vient, en une formule ramassée, de rhabiller Macron pour l'hiver : « C'est un Mélenchon bis ! » On ne saurait mieux dire. L'Histoire retiendra que ledit Macron, resté muet après la salutaire élimination du Sayyed, le terroriste Nasrallah, comme si ça l'avait un peu mâché comme on dit dans le Béarn, aura poussé l'indécence jusqu'à déclarer, les badigoinces mauvaises, que la France ne livrera plus d'armes à Israël. Indécence car il l'a fait – et il s'agit donc d'un acte délibéré et programmé – l'avant-veille de la commémoration du pogrom du 7-Octobre. Et alors que l'on appelle ouvertement à l'intifada dans les universités et les rues de Paris. En toute impunité.

En soi, cette agression verbale est de la roupie de sansonnet, une de ces coquecigrues dont Macron est coutumier. Les livraisons d'armes françaises à Israël ne représentent quasiment rien. Reste que Macron, qui ne répugne pas à livrer des armes aux islamistes du Qatar, décide, sans en référer à personne, de punir Israël en lutte existentielle face à ceux qui au Moyen-Orient, mais aussi chez nous hélas, veulent l'éradication des Israéliens (et pour certains des Juifs).

Sans en référer à personne car la question se pose, en effet, de savoir à quel titre Macron a pris une décision aussi lourde de conséquences. On notera à cet égard le silence du gouvernement d'un Barnier périmé avant que d'avoir servi. Macron a, en revanche, été porté aux nues par Mélenchon et toute la clique LFI. Les mêmes qui l'avaient chaudement félicité quand, sur avis appuyé de son gourou de circonstance, l' « humoriste » Yassine Belatar (1), il avait choisi, histoire de ne pas désespérer les banlieues ethniques, de ne pas participer à la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre 2023.

Benjamin Netanyahou, qui tient depuis longtemps Macron pour un petit monsieur, a taclé sévèrement le pensionnaire de l’Élysée : « Israël gagnera avec ou sans vous, votre honte perdurera toujours après notre victoire ». On finit d'ailleurs par se demander si Macron est terrorisé par la rue islamo-gauchiste ou s'il en est carrément complice tant il en partage l'anticolonialisme, le mépris de la France et des Français, l'appel à la créolisation, les prurits pro-immigration, le wokisme, etc.

Nous avons déjà rappelé, ici-même, l'attentat d'octobre 1983 contre le Drakkar : 58 paras français tués par les « fous d'Allah ». Nous pouvons évoquer aussi l’enlèvement, à Beyrouth, le 22 mars 1985, des diplomates français Marcel Carton et Marcel Fontaine. Celui – toujours à Beyrouth – des journalistes Jean-Paul Kauffmann et Michel Seurat (mort en captivité). La prise en otage, le 8 mars 1986, d'une équipe d'Antenne 2 venue – un peu naïvement – filmer dans le secteur de Beyrouth tenu par le Hezbollah : Georges Hansen, Philippe Rochot, Jean-Louis Normandin, Aurel Cornéa. Et encore, en janvier 1987, le journaliste Roger Auque. Dans une chronique précédente, nous avons rappelé les nombreux attentats perpétrés par le Hezbollah et ses alliés sur notre sol. Bref, dire que le Hezbollah est notre ennemi ne serait encore ne rien dire.

En voyage officiel en Israël en 2000, Lionel Jospin – oui : le Jospin ancien trotskard, l'ex-camarade « Michel » du groupe Lambert de l'OCI (Organisation communiste internationaliste) – avait, sans trembler, qualifié le Hezbollah et ses sbires de « terroristes ». Ce qui lui avait valu d'être exfiltré, sous les pierres (genre intifada), de l'université de Bir Zeit, près de Ramallah (Cisjordanie), où il avait été officiellement invité. Malgré cette tentative de lynchage, il avait tenu à assumer et à réitérer ses propos sur le Hezbollah. Cela restera à son honneur.

Macron, se rendant au Liban pour jouer les kékés après l'explosion du 20 août 2020 sur le port de Beyrouth, avait serré sans frémir la louche de Nasrallah. Une main pleine du sang des nôtres. Son attitude aujourd'hui n’étonnera donc que ceux qui peuvent encore l'être.

Pour conclure (momentanément), qu'on me permette de citer l'excellent Vincent Hervouët (qui a ce mérite de relever le niveau souvent rase-motte de CNews) : « Le Liban est un pays fantôme, comme un arbre mort étranglé par le lierre. La France n'a pas pu s'y opposer. Alors, elle l'a accompagné. Comment ne pas soupçonner de complaisances (2) ces diplomates ravis de rencontrer le Sayyed pour échanger des banalités. Pour le Quai d'Orsay, les chiites étaient chics. Fatale erreur. Chokr et Aqil sont morts. Ce n'est pas trop tôt. C'est même trop tard pour le Liban. Mais bravo et merci à ceux qui ont vengé les 58 paras tombés pour rien et si vite oubliés ».

Alain Sanders

(1)   Condamné depuis pour des menaces de mort et de crimes contre plusieurs personnalités du monde du spectacle.

(2)  Voire de complicités... (Note de l'auteur).