mercredi 16 octobre 2024

Les libres propos d'Alain Sanders

 

A quoi sert la Finul ? A pas grand chose...

Est-que ça vous grattouille ou est-ce que ça vous chatouille ? Le 13 octobre dernier, une position tenue – si on peut dire... – par la Finul positionnée près de la frontière avec Israël aurait été victime de tirs indirects de Tsahal. « Des tirs qui ont déclenché des irritations cutanées (sic) chez 15 Casques bleus qui ont dû recevoir des soins », selon un communiqué onusien. La situation ne serait pas aussi tragique, on en sourirait avec le docteur Knock...

Cela fait quarante-cinq ans que la Finul giberne au Liban. Avec un mandat clair : « « Désarmer tout élément armé » opérant dans sa zone. En l'occurrence, les milices du Hezbollah. Or, la Finul – et ne parlons pas de la fantomatique armée libanaise que ladite Finul est supposée appuyer – n'est jamais intervenue contre les miliciens chiites.

Pire : la Finul – et les faux derches onusiens peuvent nous la jouer vierges effarouchées, cela ne change rien à la vérité – a laissé les milices du Hezbollah s'installer à proximité de ses positions : à quelques dizaines de mètres comme l'ont documenté les forces avancées de Tsahal au Sud-Liban.

L'armée israélienne n'a jamais visé – et quel intérêt aurait-elle de le faire ? – les positions de la Finul (et encore moins ses personnels). Mais quand Tsahal riposte aux tirs du Hezbollah – qui cherche par ailleurs la proximité avec les zones habitées, les écoles, les hôpitaux –, il y a des risques, des risque collatéraux, de « provoquer des irritations cutanées » chez les Casques bleus qui voisinent avec les milices chiites.

Les forces armées israéliennes ont demandé à la Finul et à l'armée libanaise de reculer de cinq kilomètres, justement pour éviter des bavures éventuelles (« Nous ne faisons pas la guerre à la Finul et à l'armée libanaise, mais au Hezbollah »). L'armée libanaise a reculé sans rechigner. La Finul a certes mis fin à ses patrouilles – hautement symboliques car inopérantes –, mais n'a pas obtempéré.

Ancien patron des Casques bleus au Sud-Liban, le général Pellegrini explique à sa façon (faudrait pas fâcher Macron...) la méfiance israélienne à l'égard de la Finul :  « La Finul est l'unique témoin indépendant (sic) des agissements (resic) israéliens au Sud-Liban, qu'il s'agisse de leurs survols aériens, de leurs incursions terrestres ou de leurs tentatives de modifier la ligne de démarcation, ils opèrent sous les yeux de la Finul qui rapporte tout ce qu'elle voit à l'ONU à New York, cela les dérange ». Jouer les balances au bénéfice de l'ONU qui, depuis le pogrom du 7-Octobre, montre une hostilité idéologique à l'égard d'Israël, il n'y a pas forcément de quoi s'en vanter mon général. D'autant que la Finul, qui voit la paille dans l’œil d'Israël et pas la poutre dans celui du Hezbollah, est au moins borgne...

Sous l’œil borgne de la Finul donc, les milices du Hezbollah avaient construit – comme le Hamas à Gaza -  des réseaux de tunnels passant sous la frontière israélienne et des milliers de caches d'armes. Pour envahir le nord de l’État hébreu. La Finul, borgne (sinon aveugle) donc, semble être sourde de surcroît. Elle ne pouvait ignorer ces installations guerrières chiites à quelque cent mètres parfois de ses propres positions : pour creuser des tunnels aussi élaborés, il faut acheminer du matériel, beaucoup de matériels, et faire du bruit, beaucoup de bruit. A ces accusations, la Finul oppose pour l’heure un silence éloquent. Gageons que les « irritations cutanées » de ces soldats onusiens qui, comme les trois singes chinois, ne voient rien, n'entendent rien, ne disent rien, ne les empêcheront pas de continuer à faire ce qu'ils font le mieux. Rien.

Alain Sanders