vendredi 11 octobre 2024

Les libres propos d'Alain Sanders


Coran saignant, corps enseignant, corps en saignant...

Le nouvel « incident » au lycée Sévigné de Tourcoing, à savoir une enseignante giflée et molestée par Warda H., une élève musulmane âgée de 18 ans à qui elle avait demandé d'ôter son voile islamique dans les locaux de l'établissement, est le énième d'une série déjà tentaculaire.

On a eu droit, bien sûr, aux litanies ritualisées de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet (elle gérait précédemment une officine de plats préparés pour les expatriés à Singapour, donc d'une tambouille l'autre...) : « Je ne tolérerai pas, etc. », « Frapper un professeur, c'est frapper la République », « S'attaquer à la laïcité, c'est s'attaquer à la République », et patin et couffin...

Par-delà ce mantra dérisoire, avec à la clef, l'inusable « Plus jamais ça » seriné en boucle depuis les massacres de Samuel Paty et, il y a un an, de Dominique Bernard à Arras, il y a la réalité du terrain. Qui en dit bien plus que des jérémiades républicaines et infiniment plus que les états d'âme ripolinés et manucurés d'Anne Genetet.

Il y a, pour commencer, le fait que dix professeurs du lycée Sévigné se sont désolidarisés de leur collègue agressée (une femme, une roumia, une kâfir, autant dire rien...) pour se porter aux côtés de son agresseuse ! Il paraît que l'on va juger en décembre prochain cette dernière pour lui tirer les oreilles (et encore : à condition qu'elle retire son voile pour l'occase...). Mais si on ne prend pas des mesures sévères contre ces enseignants ethnico-idéologisés – à savoir leur radiation immédiate de l’Éducation nationale – on signifiera une totale immunité aux profs du même calibre. En livrant, partout en France, des jeunes gens en formation à la merci de leurs déviances.

Il y a, pour continuer, ces lycéennes qui, elles aussi, ont pris fait et cause pour Warda H. la brutasse mahométane. Elles ont appelé à manifester pour elle devant le lycée, envoilées jusqu'aux oreilles et l'injure à la bouche. Dans le même temps, les menaces de mort à l'égard de l'enseignante agressée – avec son nom et son adresse divulgués – se multiplient sur Tik Tok et autres réseaux dits sociaux. Rappelons que, chaque année, quelque 100 000 enseignants sont menacés dans le meilleur des cas, et physiquement agressés dans le pire. Signalons au passage que Warda H., présentée comme « une gentille fille » par ses coreligionnaires, était déjà connue pour des provocations verbales répétées. N'ayant pas été sanctionnée, elle est donc passée à la vitesse supérieure.

La multiplication de tels actes – encouragés par des influenceurs islamistes – ont pour but de tester la résistance de l’État. Pour savoir jusqu'où on peut aller. Encore plus loin. Toujours plus loin. L'école, mais pas seulement, est un de leurs terrains privilégiés. La « République » dont nos dhimmis de service ont plein la bouche ? Ils s'en tapent comme de leur premier kamis ou de leur première abaya. Selon l'Ifop, plus de 65% des jeunes musulmans placent l'islam au-dessus de la République.

Face à ces offensives répétées qui, chaque jour qui passe, grignotent un peu plus l'identité, les mœurs, les lois de notre pays, il n'y a aucune volonté politique réelle. Et qu'on n'essaie pas de me vendre ce Bruno Retailleau, ancien figurant au Puy-du-Fou, qui va continuer de faire du bruit avec sa bouche et de la figuration dans un gouvernement de vieux chevaux de retour et de tristes pieds-nickelés.

La professeure de Tourcoing est abandonnée à son malheureux sort par sa hiérarchie, comme l'avait été le proviseur du lycée Maurice-Ravel d'abord désavoué, puis poussé vers la sortie. Pour eux, pas de mobilisation, pas de manifs de soutien, pas de prises de paroles fortes et sans équivoques. Et quand se produit l'irréparable, comme pour Samuel Paty et Dominique Bernard, des marches blanches gémissantes, des peluches et des lumignons laïcs vite emportés par le simoun et le sirocco nourris dans nos quartiers et dans nos villes.

Je lisais, à propos de Tourcoing, les commentaires de profs syndicalisés (bizarre comme ces laïcards, naguère indéfrisables sur la laïcité, sont devenus compréhensifs, ouverts, tolérants, fraternels à l'égard des moslems dans nos écoles) appelant à « l'apaisement ». Récemment, l'essayiste et universitaire Joachim-Le Floc'h-Imad rappelait ce que disait Churchill à ce sujet : « La politique de l'apaisement revient à nourrir un crocodile en espérant qu'il vous mangera en dernier ». Et saurien de le dire...

Alain Sanders