lundi 27 mai 2024

Kharkiv

 


Kharkiv

Kharkiv, deuxième grande agglomération d’Ukraine. Plus d’un million d’habitants. Très majoritairement russophones.

Depuis le 10 mai sans cesse bombardée avec notamment les bombes « planantes » les plus sophistiquées telles que les ukrainiens n’en possèdent pas, privés qu’ils sont d’ailleurs depuis le début de l’invasion russe des armes toujours promises, la plupart rarement livrées par leurs alliés occidentaux.

« Poutine se venge ! », affirment les commentateurs. Il se venge en effet de cette population qui, dès le 24 février 2022, a comme hurlé au monde l’énormité de l’un de ses grossiers mensonges repris à l’envi chez nous par tous les poutinophiles et poutinolâtres selon lequel les ukrainiens ukrainophones voulaient en finir avec les russophones.

Or, de Kharkiv à Marioupol, ce sont des foules de patriotes ukrainiens russophones qui ont bel et bien résisté à la soldatesque du Kremlin. Oui, des patriotes ukrainiens russophones. Tout comme il y a des belges et des Suisses francophones ; tout comme d’ailleurs des dizaines de millions d’Africains francophones…

Pour Hitler, les populations germanophones (Sudètes – Autrichiens…) devaient être forcément annexés à l’Allemagne.

Pour Poutine, fasciné sur bien des plans par son modèle, il n’est pas pensable que des populations russophones ne fassent pas partie de la Russie.

Celles qui ne le veulent pas sont donc selon lui coupables de trahison envers la nation russe.

Il faut donc les châtier. Impitoyablement.

Se venger de ce qu’elles ont fait échouer sa tentative de conquête qui, souvenons-nous, ne devait être que l’affaire de trois ou quinze jours.

Alors que son armée a repris des forces avec le formidable  soutien toujours accru de la Chine –« La Chine « immense et rouge », comme disait Mao – Poutine massacre à tout va, frappe les populations civiles de l’agglomération de Kharkiv. Aujourd’hui à Voutchansk comme hier à Boutcha, à Hostomel ou Marioupol. D’autant plus facilement que l’Ukraine ne dispose toujours pas du quart de la défense anti-aérienne qui lui est nécessaire pour conjurer le « blitzkrieg » russe. Et à la Russie poutinienne ne manquent pas non plus les drones « shahed » que lui fournit autant qu’elle en veut, car elle est riche, son allié l’Iran. Et de même avec la Corée du Nord.

Poutine, à vrai dire, se moque pas mal d’avoir fait désormais de la Russie le vassal de la Chine. Cela n’est pas contraire à son idéologie eurasiste. Pas plus que ne lui est contraire son alliance avec l’Iran et avec tous les régimes islamistes ou islamo-gauchistes possibles.

Soutenu ardemment par son suzerain chinois, Poutine soutient aussi ardemment la Syrie du tortionnaire Bachar el Assad, le Hamas sunnite et le Hezbollah chiite.

Et il a soutenu bien sûr, en Afrique contre notre armée, toutes les opérations de sa milice « Wagner » devenue après l’élimination de Prigojine « Africa Corps » (toujours la fascination mimétique pour le nazisme…).

Pour l’heure, la partie est plus que jamais inégale entre la Russie immensément armée et l’Ukraine à laquelle les pays d’Occident, et notamment les États-Unis, ne veulent pas permettre de riposter d’une manière proportionnée.

L’argument ritournelle utilisé pour expliquer cela est qu’il ne faut pas prendre le risque d’une escalade avec un Poutine qui, étant capable de tout, et surtout du pire, serait peut-être bien capable d’utiliser de l’armement nucléaire dit « tactique ».

Cela, à vrai dire, est pourtant absurde. Certes il est une chaîne de télévision russe où, à longueur de journée, le pitre Soloviev et le forcené Medvedev font de l’humour apocalyptique, prônant l’anéantissement de tous les pays d’Occident.

Pourtant, on sait bien qu’il suffirait de l’avertissement très ferme des États-Unis au Kremlin que toute folie nucléaire entraînera une riposte instantanée et proportionnée sur la Russie pour que Poutine fasse cesser leurs provocations. Ce dernier n’a pas en effet envie de mourir, fût-ce par solidarité avec son peuple…

Sinon, il ne s’arrêtera jamais dans sa politique de reconquête par le chantage nucléaire de tous les pays jadis sous domination soviétique. Aujourd’hui, après l’Ukraine, c’est de la Géorgie qu’il entend s’emparer sans plus attendre. Et puis de la Moldavie, et des trois pays baltes. Et de menacer également la Finlande et la Pologne.

Comme son modèle Hitler, Poutine veut multiplier les « Anschluss ». Il n’est que temps pour l’Occident de lui signifier que ses plaisanteries ont assez duré. Et combien de fois faudra-t-il encore répéter que si le désordre nihiliste macronien est une abomination, l’ordre néo-totalitaire de l’idéologie eurasiste ne l’est pas moins sur le plan des valeurs et qu’il est bien plus effroyable du fait de son immense système d’alliance (Chine – Corée du Nord – Iran – Syrie – Hezbollah – Hamas…).

Notons ici en conclusion de ce bref article qu’il semblerait qu’enfin, à l’exception du communiste, toutes les têtes de liste pour les prochaines élections européennes se soient clairement positionnés contre Poutine et ses crimes contre les peuples.