vendredi 19 avril 2024

Les libres propos d'Alain Sanders

 

Quand les sans-culottes d'Orléans prennent Jeanne d'Arc en otage !

Présidente de l’association « Orléans Jeanne d'Arc », une certaine Bénédicte Baranger, qui figura elle-même la Pucelle aux Fêtes johanniques de 1975, y va d'une déclaration propagandiste musclée : « Cette décision s'est imposée à nous ! Les Fêtes johanniques à Orléans présentent (sic) une Jeanne d'Arc non récupérée. On y tient. Notre décision prouve au passage que nous sommes vigilants ».

Ce qui a motivé la réaction et la vigilance de cette vieille dame qui ose parler d'une Jeanne d'Arc « non récupérée » alors qu'elle et ses complices associatifs récupèrent honteusement la sainte de la Patrie et la prennent en otage ? Le cas d'un adolescent qui devait incarner un des pages de Jeanne et qui – horresco referens... – aurait été vu dans une ou deux manifestations de l'Action française, mouvement royaliste (comme Jeanne d'Arc) bien connu.

Selon Bénédicte Baranger et la mairie LR d'Orléans, ce jeune homme, bien sous tous rapports par ailleurs et originellement jugé digne d'accompagner Jeanne dans les rues de la ville, a participé « à la diffusion d'idées contraires aux valeurs de la République, contraires aux valeurs de l'association, de la mairie, à l'esprit des Fêtes de Jeanne d'Arc ». A ce compte-là, c'est Jeanne qu'il faut écarter : elle était aux antipodes des « valeurs » des sans-culottes d'Orléans !

Nous, on veut bien qu'ils nous bassinent avec les « valeurs de la République ».  A condition de ne pas intégrer Jeanne d'Arc dans leur idéologie mortifère ! Ils veulent des héroïnes en phase républicaine avec eux ? Alors qu'ils célèbrent Pauline Léon (1767-1838), Claire Lacombe (1765-1836), Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt et autres « tricoteuses » et « lécheuses de guillotine » !

Mais que les sans-culottes d'Orléans ne touchent pas à Jeanne qui professait :   « Dieu premier servi ! », qui bouta les Anglais hors de France et fit sacrer le roi à Reims : nous sommes là à des années-lumière de leurs « valeurs républicaines »...

Quant à cet ado ignominieusement chassé, il est certainement plus dans l'esprit de Jeanne que Bénédicte Baranger, bobo condescendante, qui dit n'avoir pas voulu diffuser le nom du coupable : « Il faut lui laisser la chance du rachat (sic) ». Madame est trop bonne... La « chance du rachat » ? Mais en quoi a-t-il péché ? Et le « rachat » jusqu'où ? Jusque dans un camp de rééducation et le bûcher social s'il restait dans des convictions royalistes (comme Jeanne d'Arc) ?

Pour l’heure, on espère une réaction vigoureuse et circonstanciée, sur CNews ou dans Le Journal du Dimanche où elle a ses ronds de serviette, de Charlotte d'Ornellas qui fut, il y a plus de vingt, une Jeanne d'Arc remarquée aux Fêtes johanniques de 2002. Et Cauchon qui s’en dédit !

Alain Sanders