dimanche 14 avril 2024

Les libres propos d'Alain Sanders : Pascal Praud kiffe Aya Nakamura : la caque sent toujours le hareng...

S'il est une chose qu'on ne pourrait me reprocher c'est de n'avoir pas – et depuis longtemps – mis en garde contre les fausses audaces de Pascal Praud sur CNews. S'il a installé une sorte de popularité (jusque dans les rangs de la droite nationale) et le succès de CNews en égratignant ici et là la doxa officielle, il sait toujours jusqu'où il peut aller « trop loin ».

Sur de nombreux sujets – et non des moindres – il reste dans ladite doxa, la main sur la couture du pantalon : avortement (il est pour), euthanasie (il est pour), vapeurs de chaisière quand un des invités (l'excellent Gilles-William Goldnadel, par exemple) semble franchir la ligne jaune, engouements de midinette (il adore Mbappé) pour le football même tombé aux mains du Qatar (Praud est un ancien journaliste sportif, ça laisse des traces...), indulgences pour Gabriel Attal, etc.

Dans le dernier Journal du Dimanche, où il livre chaque semaine, sur une pleine page, ses états d'âme émaillés de quelques cucuteries de circonstance style Nous Deux, il tient à nous dire que le choix de faire chanter Aya Nakamura aux JO le ravit. C'est son droit. Et on ne va pas monter en ligne, il y a des choses infiniment plus importantes, pour ou contre la prestation annoncée de l'interprète de Djadja. Pascal Praud écrit à propos de cette chanson : « Je n'ai perçu aucune vulgarité (sic) dans Djadja ». Même pas, comme ça en passant, la récurrence du mot catchana qui signifie « en levrette » ? Aucune vulgarité vous dis-je...

Redisons-le : que Pascal Praud, bobo nantais monté à Paris, kiffe Aya Nakamura, ça ne regarde que lui. Ce qui est gênant, en revanche, c'est qu'il reprenne, pour défendre « l'icône d'une jeunesse » comme il dit, les arguments de la gauche extrême et ceux des furieux des sectes « antiracistes ».

Ainsi ose-t-il écrire : « Pourquoi ces attaques ? La vérité, chacun la devine (sic), Aya Nakamura est noire. Aya Nakamura est née au Mali ». C'est misérable. Et insultant à l'égard de millions de Français – à commencer par moi – qui vénèrent Louis Armstrong, Fats Domino, Ella Fitzgerald, Bessie Smith, Mahalia Jackson, Dule Ellington, BB King, Jimmi Hendricks, Little Richard, Ray Charles, Chuck Berry, etc., tous Afro-Américains (comme on dit aujourd'hui).

Insultant. Et injurieux quand on tient Alexandre Dumas pour l'un des plus grands écrivains français et Les Trois Mousquetaires pour une sorte de manifeste identitaire indépassable.

A cet « antiracisme » dévoyé, Pascal Praud ajoute un vrai mépris de classe quand il mélenchonise : « Si Aya Nakamura s'appelait  Sophie de Brecheville (sic), personne ne crierait au scandale ». Nantais, Praud descend peut-être des des sans-culottes de cette ville qui, sous la Terreur, virent sans broncher Carrier faire de la Loire une Géhenne quotidienne façon Hamas, et laissèrent fusiller Charette, blessé à mort, sur la place des Agriculteurs (aujourd’hui place Viame)... Votre hypothétique « Sophie de Brecheville », Praud, elle aurait plutôt fini sous la lame de la guillotine que sous le feu des projecteurs...

Pascal Praud entre Jean-Jacques Rousseau et Sandrine Rousseau en l’occurrence ? Oui. Mais cela n'étonnera que ceux qui veulent encore l'être.

Alain Sanders