Après ses déboires synodaux avec notamment l’Église d’Allemagne ; après son engagement dans la cause de la bénédiction des paires homosexuelles, entraînant la levée de boucliers que l’on sait du clergé africain, François n’a rien trouvé de mieux que de lancer avant-hier un appel à destination des Ukrainiens bien sûr – pas des Russes ! – leur enjoignant « d’avoir le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier, avant que les choses ne s’aggravent ».
Rien ne pouvait faire plus de plaisir à Poutine !
Mais rien non plus ne pouvait autant susciter l’indignation des Ukrainiens, qu’ils soient des fidèles des Églises orthodoxes d’Ukraine ou qu’ils soient catholiques.
Aux incroyables propos du pape, abasourdi, le primat de l’Église grecque catholique ukrainienne, Mgr Sviatoslav Chevtchouck, qui regroupe près de huit millions de fidèles de Rome en Ukraine et dans la Diaspora, a aussitôt vertement réagi : « L’Ukraine est blessée mais insoumise. Croyez-moi, personne n’a l’idée de se rendre, même là où les combats se déroulent aujourd’hui ».
Devant la levée de boucliers unanime des chrétiens d’Ukraine, que ce soient les orthodoxes rattachés au patriarcat de Constantinople ou ceux des églises catholiques (de rite grec ou de rite latin), François a dû rapidement faire machine arrière. Il a bredouillé qu’il ne confondait pas négociation et soumission.
Mais le mal était fait. Et d’autant plus que tout dans son comportement précédent a été favorable à l’orthodoxie du patriarcat de Moscou, celle du kagébiste Kirill, l’alter ego de Poutine. Ainsi, après avoir, selon l’expression du cardinal Zen, perpétré une « véritable trahison » des catholiques fidèles de Chine, François ne pouvait résister à la tentation de trahir les catholiques d’Ukraine et également les orthodoxes non poutiniens.
La Providence fait qu’en ce moment nous terminions la lecture d’un livre du Père Paul Cocard (Frère de Saint-Jean) récemment publié chez DMM : « La primauté de la foi sur l ’obéissance au pape ».
Un excellent travail pour empêcher de confondre la fidélité à la papauté et la papolâtrie.