lundi 5 février 2024

Géopolitique : de la France au Sénégal en passant par l'Ukraine

·         Paysans fauchés et agriculteurs toujours plus endettés

Parce qu’il ne pouvait en être autrement après plusieurs jours de roulage en tracteurs vers Paris, les agriculteurs en très légitime colère n’ont pas « tourné bride » comme les paysans sur leur attelage pouvaient encore le faire il y a un siècle. Mais ils ont simplement enclenché la marche arrière.

C’est que le carburant coûte cher, plus cher que le foin pour nourrir les chevaux. Et puis, pour les plus acharnés à faire voir les produits de leur dur labeur, ce sera bientôt le Salon de l’agriculture.

Pour certains qui nous lisent, demeurera la mémoire de la stupéfiante déclaration à la fois mémoricide et négationniste du camarade Roussel assénant que « le parti communiste avait toujours soutenu les travailleurs de la faucille » (sic !).

Cela nous remettait plutôt en mémoire l’ouvrage de Robert Conquest : « Sanglantes moissons » sur « la collectivisation des terres en URSS », édité dans un volume unique avec celui titré « La grande terreur » sur « les purges staliniennes des années 30 » (Ed. Robert Laffont – collection « Bouquins »).

Mais à vrai dire, comment ne pas voir que le génocide chez nous de la paysannerie traditionnelle depuis les années 1950, accompagné de la collaboration avec la FNSEA sous l’anesthésiant de la PAC bruxelloise (Politique Agricole Commune), a été statistiquement un peu moins sanglant que celui perpétré par les « enfants de Lénine, de la faucille et du marteau », ainsi qu’ils se présentaient dans le chant « La jeune garde » des Jeunesses communistes ayant jadis formaté Roussel.

« Un peu moins » - car comment oublierait-on qu’en moyenne chaque jour, actuellement, deux des derniers paysans ou de dits « gérants d’exploitation agricole », désespérés de ne pouvoir faire vivre décemment leur famille, mettent fin à leur vie ?

Mais ne sont-ils pas les successeurs de ceux que Karl Marx en effet avec toute sa morgue bourgeoise, désignait – je cite aujourd’hui à nouveau – comme « la racaille en haillons, cette pourriture inerte des couches les plus basses de l’ancienne société… ». (Manifeste du parti communiste – collection 10-18)

Certes, il n’y a pas pareil mépris chez un Gabriel Attal qui a su, quelque part vers Agen, autour de mottes de paille, déguster et offrir des tranches de saucisson à la cantonade.

Mais pour autant, on ne l’a pas entendu esquisser quelque plan du sauvetage nécessaire des dernières dizaines de milliers de petites exploitations autour desquelles pourrait repartir en France une production de qualité, socle d’une souveraineté retrouvée.

·         Sénégal : coup d’État ou coup de folie ?

Les médias, pour le moins, invoquent un coup de théâtre pour désigner la décision totalement inattendue de l’actuel président de la République, Macky Sall, venant d’annoncer ce samedi 3 février le report sine die de l’élection présidentielle prévue pour le 25 février prochain.

Il a, pour motiver cela, invoqué une situation « grave et confuse », « des conditions troubles qui pourraient gravement nuire à la crédibilité du scrutin ».

De fait, sa déclaration a entraîné des affrontements entre des opposants militants de différents partis d’opposition et la police de l’État. Mais les heurts ont été limités.

On sait l’importance du Sénégal, fleuron avec la Côte d’Ivoire et le Gabon, de l’Afrique francophone et toujours en amitié avec la France. Évidemment, on pense aux désastreux échecs de la politique macronienne en Afrique qui nous ont valu notamment les honteuses expulsions que l’on sait en Centre-Afrique, au Mali et au Niger.

Néanmoins, pour l’heure, les manifestants contre Macky Sall ne font preuve d’aucune hostilité envers la France et on ne perçoit pas qu’ils seraient comme dans ces derniers pays manipulés par des « cinquièmes colonnes » de la Russie poutiniste avec notamment des infiltrations de l’ex. milice « Wagner » devenue poutino-ubuesquement « Africa Corps ». Avec de très bons amis de la revue Reconquête, grands connaisseurs des réalités de l’Afrique francophone, nous suivrons naturellement de près l’évolution de la situation dans ce pays.

·         Ukraine : une nouvelle trahison américaine du camp de la liberté ?

Comme nous l’avons plusieurs fois commenté, l’Ukraine se bat contre un formidable bloc de pays issus pour l’essentiel du système d’alliance de l’ancienne Union soviétique, plus que jamais une alliance du mal contre l’Occident mais aussi à l’intérieur de l’Occident avec toutes les ramifications du wokisme par-delà toutes les contradictions « objectives » entre ces alliés pour reprendre l’ancienne logomachie des idéologies marxistes.

Aujourd’hui, il y a les quatre monstres principaux de l’axe : Russie, Chine, Corée du Nord, Iran, avec leurs tentacules en Afrique des pays précédemment cités, sous contrôle de « l’Africa Corps » ; au Proche-Orient avec la Syrie, le Hezbollah libanais et le Hamas ; en Amérique avec Cuba, le Nicaragua, le Venezuela.

L’empire poutinien russo-eurasiste et néo-stalinien, vaste comme, au moins, trente fois l’Ukraine, reçoit un immense armement en provenance de la Corée du Nord mais en réalité de l’armement chinois dissimulé sous le label nord-coréen.

L’empire poutinien a également annexé la Biélorussie et les territoires géorgiens de Transnistrie et d’Abkhazie.

Mais les gouvernements américains, démocrates ou républicains, ont abandonné aux communistes le Vietnam du sud, aux islamistes l’Iran (en co-trahison avec la France de Giscard d’Estaing), aux islamistes encore l’Afghanistan.

Bien des élus, républicains ou démocrates, au Congrès et à la Chambre des Représentants, ne seraient pas très chagrinés de ce que leur État ne soutienne plus l’Ukraine, si loin de chez eux…