vendredi 15 décembre 2023

Menaces poutiniennes sur la France aussi ?

 

Dans sa conférence de presse annuelle à Moscou, Vladimir Valdimirovitch Poutine a exprimé ce 14 décembre, pendant quatre heures de temps, une rutilante satisfaction tous azimuts selon un rite désormais bien établi.

Pour ce qui est de son « opération militaire spéciale » en Ukraine qui, en février 2022, était présentée comme devant être menée en trois jours, quinze tout au plus, il entend la poursuivre jusqu’à la « dénazification », la « démilitarisation » et la neutralisation de ce pays.

En clair, une annexion de forme néo-soviétique.

Il a pour cela mis en avant le chiffre de 617 000 soldats russes mobilisés à cette fin en Ukraine, sa décision d’en faire progresser le nombre et de pouvoir ajouter trois ans à la durée du service militaire tandis qu’est désormais réservée à une petite minorité la possession d’un passeport international (un passeport national est toujours nécessaire pour voyager d’un oblast à l’autre à l’intérieur de la Russie).

Poutine, pour triompher de l’Ukraine, dispose d’abord d’un réservoir humain sinon inépuisable, du moins quatre à cinq fois supérieur à celui de ce pays.

Bien sûr, il ne demande pas pour cela leur avis aux nombreux peuples toujours colonisés (ou en voie de recolonisation) de l’empire russe environ trente fois plus vaste que l’Ukraine et qu’il veut encore étendre en bon continuateur de Pierre le Grand, de Catherine II et de Staline.

Il bénéficie encore à cette fin de la grande amitié sinon de l’alliance de la Chine communiste ; de la Corée du Nord (et de ses productions d’armes et de munitions) ; de l’Iran (et de ses drones « Shahed » et autres) qu’il exhorte à liquider les femmes contestataires des exigences vestimentaires de la charia, sans parler des détenus (français, américains et autres) dans les enfers de ses prisons.

On peut encore évoquer tous les pays d’Amérique (Cuba, Venezuela, Nicaragua) demeurant dans la ligne des alliances soviétiques de jadis, mais aussi ceux d’Afrique (et d’abord l’Algérie) toujours sous le si bienveillant contrôle de « Wagner ».

Mais, bien évidemment, ce sont les « coins » qu’il peut enfoncer dans la solidarité européenne avec l’Ukraine qui intéresse le plus Poutine. Mentionnons la Slovaquie de son très féal premier ministre, Robert Fico, et plus encore, la Hongrie de son grand ami Viktor Orban.   

Viktor Orban est un très étrange personnage : ce protestant calviniste, grand joueur de fouteballe, a longtemps été un anticommuniste convaincu actif. Mais à partir des années 2010, il a adopté de plus en plus une ligne politique d’alignement sur Poutine. On ne s’est donc pas beaucoup étonné qu’il ait, lui aussi, soutenu l’Azerbaïdjan contre l’Arménie.

Le triste, c’est, comme on l’a vu, qu’il dispose d’un droit de veto au sein des 27 chefs d’État décisionnaires de l’Union Européenne.

Et ce n’est pas lui qui exprime la moindre consternation devant les peines d’emprisonnement à vie (trente ans de prison, c’est tout comme !) infligées par Poutine à ses héroïques opposants, au premier rang desquels un Kara Murza et un Alexeï Navalny, dont les défenseurs sont depuis plusieurs jours sans nouvelles.

L’aide de l’Occident à l’héroïque Ukraine semble hélas actuellement pouvoir se résumer en quatre mots : « trop peu, trop tard ».

Cet Occident est celui des États-Unis miné par la « révolution woke » et la « cancel culture » et simultanément, par la connivence de Trump avec Poutine.

Il est celui d’une Europe en grande partie moralement et socialement décadente, rongée par tous les cancers de la culture de mort.

Hélas dans cette Europe la France macronisée ne fait pas exception.

Cette Europe-là constitue une proie tentante pour le dictateur du Kremlin aux appétits sans limite.

Poutine, formé par le KGB stalinien continuateur de la Tchéka léniniste, imprégné de l’idéologie eurasiste impériale, agit pour que l’espace russe soit à nouveau étendu aux dimensions de l’URSS et du Pacte de Varsovie.

Il a déjà à cette fin conquis une partie de la Géorgie, une partie du Donbass ukrainien et la Crimée ukrainienne.

Sous le prétexte totalement ubuesque d’une « dénazification », d’une « démilitarisation », d’une neutralisation, il continue au prix de centaines de milliers de morts et de blessés, ukrainiens et russes, sa criminelle entreprise d’annexion de l’Ukraine par la Russie.

Il a pour cela développé les pactes d’alliance avec les monstruosités totalitaires communistes ou islamistes ci-avant mentionnées. Mais il ne veut pas s’arrêter là. Il ne s’en cache pas.

Déjà, sous le prétexte qu’y résident des minorités russes, il prévient qu’il interviendra dans les Pays Baltes. Poutine est le meilleur élève d’Hitler. Il trouvera à son gré autant de « territoires des Sudètes » qu’il en a envie. Et puis viendra le tour de la Pologne et de la Finlande jadis conjointement annexées par les deux monstrueux jumeaux hétérozygotes, Hitler et Staline ; Staline son grand modèle dont il inaugure maintes statues, comme d’ailleurs celles du satanique Dzerjinski.

Mais il ne s’arrêtera pas là non plus. Il a déjà en France sa « 5° colonne » simultanément formée de l’ultra-gauche (mélenchonienne et autres) et de toute une nébuleuse d’extrême-droite non sans une forte présence de ces minorités sexuelles qu’il exècre pour la Russie.

Mais, utiliser des contraires ne fait-il pas partie de la science kagébiste du « retournement », ainsi qu’est titré un livre majeur de Vladimir Volkoff ?

Enfin, son ambassade en France travaille bien et s’est achetée à bon escient des collaborateurs dont la conquête poutinophile a besoin.

Poutine, à la fois disciple de Catherine II et de Staline, professe lui aussi que le propre de la Russie est de n’avoir pas de frontières.

La France pourrait donc bien elle aussi entrer dans son espace. C’est ce dont nous ne voulons à aucun prix. Et pour cela, gloire à l’Ukraine !