Les J.M.J. de Lisbonne ne sont déjà plus qu’au rang de souvenir anecdotique. Ce qui restera, c’est la révolution voulue par François et qui, chaque jour qui passe, manifeste qu’il ne s’agit pas d’une réforme, mais l’expression d’un radical projet déconstructiviste totalement – et même totalitairement – à rebours, dans le fond et dans la forme, des cheminements jusqu’ici de l’Église catholique dans l’histoire.
On s’en souvient, François a naguère exprimé combien il lui tenait à cœur de récupérer idéologiquement le mot de « praxis » (la science de l’action), jusque-là réservé au langage léniniste. La praxis, façon Bergoglio, semble avoir atteint son objectif ultime par une utilisation révolutionnaire maximale dans le corpus de l’Église des lois de la dynamique des groupes par lesquelles sont conditionnées et transformées les personnes et les institutions.
J’ai relevé dans la double page du Figaro de ce dernier mardi, signé du pertinent chroniqueur Jean-Marie Guénois, sous le titre « La révolution voulue par François jette le trouble dans l’Église », la mise en exergue dans un encadré du propos aussi révélateur qu’hallucinant de la « théologienne » Paule Zellitch, présidente de la dite « Conférence Catholique des Baptisés Francophones ». Cette Zellitch, par ailleurs ardente militante de l’écriture inclusive, a émis, dans le style néo-prophétique quelle affectionne, la banalité ultra-progressiste en deux phrases que voici : « Il faut que l’Église s’adapte et avance avec le monde. Sans quoi le monde avancera sans l’Église ». On reste confondu devant l’indigence conformiste d’un tel propos progressouillard dans la ligne de ce que, depuis des décennies, l’on a pu entendre non seulement dans les mouvements d’action catholique mais aussi, hélas, dans nombre de paroisses crétinisées.
Guénois écrit que cette « CCBF » qui revendique « dix mille adhérents et sympathisants » est une association « poil à gratter » de l’épiscopat. Croyant sans doute entraîner encore plus de démangeaisons épiscopales, la camarade Zellitch ose proférer à l’appui de son propos la transcendante ineptie que voici, à « faire hurler les constellations » comme aurait dit Léon Bloy : « Où était Jésus sinon avec le monde ? »
On aimerait que cette dame nous dise ce qu’elle entend par « le monde ». Mais sa conception du christianisme n’est-elle pas en réalité très mondaine ?