vendredi 28 juillet 2023

Les libres propos d'Alain Sanders

 

Tebboune vautré devant Poutine. A en gêner Poutine lui-même !

Lors de sa récente visite à Moscou, pour assurer Poutine du soutien inconditionnel de l’Algérie dans la guerre d'invasion de l'Ukraine, le président FLN Abdelmajid Tebboune a multiplié les courbettes et les flagorneries. A en gêner Poutine lui-même ! Il y a gagné en Algérie (mais sous la djellaba) le surnom de « Génie de la Mitidja » (référence au « Génie des Carpates », titre officiel de feu le dictateur communiste roumain Ceausescu).

Au sommet des flatteries proférées par Tebboune, cette incroyable gâterie : « Poutine est un ami de l'humanité ». Faut quand même oser... Comme indiqué plus avant, même Poutine a semblé embarrassé...

Tebboune, qui est sur le fil en Algérie où la junte militaire pense à le dégager (nous aurons l'occasion d'y revenir dans un prochain article), a lancé une sorte d'appel au secours : « Nous comptons sur la Russie pour nous armer et défendre notre indépendance ». Réaction des Algériens (ceux qui peuvent encore s'exprimer quasi clandestinement) : « Personne ne menace l'indépendance de l'Algérie ! La quémanderie d'un parapluie russe  pour protéger les quelques centaines de généraux et leurs affidés civils est indécente ».

Autre remarque : c'est donc la Russie qui protège l'Algérie (contre des ennemis par ailleurs imaginaires) et non sa propre armée ? Pas sûr que le patron de l'ANP, le général Saïd Chengriha, ait apprécié cette humiliante vassalisation...

Voulant faire le savant pour se faire mousser auprès du révisionniste Poutine, Tebboune a tenu à rappeler, lors de son discours officiel, que le dernier tsar russe, Nicolas II, avait décoré l'émir Abdelkader pour le remercier d'avoir protégé des chrétiens russes lors des massacres de Damas. Sauf que ladite décoration, l'Ordre de l'Aigle blanc, a été décernée à Abdelkader par le tsar Alexandre II. En 1860. Nicolas II est né en1868... Mais entre maquilleurs de l'Histoire, tout est possible.

Alors que le peuple algérien est dans une misère noire, le budget de l'armée connaît une hausse de 120% par rapport à l'année dernière. Empressé à aider la Russie dans sa guerre d'agression, Tebboune est venu faire son marché : il a signé un contrat d'acquisitions d'armes de 11 millions de dollars. Qui viendront gonfler le trésor des guerres des envahisseurs.

Il n'en pas été remercié pour autant. Après avoir attendu trois jours à Moscou avant d'être reçu, il n'a pas eu droit au salon luxueux du Kremlin où sont accueillis les hôtes de marque. A la différence de Bouteflika, qui avait eu droit en 2008 au salon d'apparat et aux embrassades démonstratives de Poutine, il n'a eu droit, lui, comme un sous-fifre sans importance, qu'à un bureau sans faste et à une rapide poignée de mains. Pas besoin de faire d'efforts pour un homme qui se vautre avec un tel empressement...

Car l'empressement de Tebboune n'a aucune limite : « Nous avons des relations historiques, et elles ne peuvent pas changer, même si la situation dans le monde change. Nos relations sont les mêmes depuis plus de 60 ans et l'Algérie y reste grandement fidèle ».

« Depuis plus de 60 ans »... On ne saurait mieux souligner la continuité idéologique entre l'URSS d'hier et la Russie de Poutine aujourd'hui. Nous laissons les collabo-poutinistes de « chez nous », qui furent peut-être naguère Algérie française, méditer cette évidence assénée par un président fellouze...

Alain Sanders