lundi 5 juin 2023

En marge de leur gloubi- boulga sur l’immigration, la simple leçon de Charles Aznavour

Les libres propos d’Alain Sanders

En marge de leur gloubi- boulga sur l’immigration, la simple leçon de Charles Aznavour

En février dernier 2013, sur RTL, Charles Aznavour était interrogé par Marc-Olivier Fogiel. A un moment de l’entretien, il dira tranquillement :

- Je suis devenu français d’abord dans ma tête, dans mon cœur, dans ma manière d’être, dans ma langue. Je suis devenu français. C’est-à-dire que j’ai abandonné une partie de mon arménité pour être français.

Avec cette précision supplémentaire et qui ne compte pas pour du beurre : “ Il faut le faire ou partir. ”

Difficile, en aussi peu de mots, de résumer mieux le sujet et de cerner ce qu’on appelle l’intégration. Il n’y a pas de secrets en effet : on devient français parce qu’on le veut, on le devient dans sa tête, dans son cœur, dans sa manière d’être, dans sa langue. Et en abandonnant une partie, pas tout, mais une partie effectivement, de ses origines. Notons que Charles Aznavour va encore plus loin : si on ne le fait pas, si on ne veut pas le faire, il faut partir.

Ce que dit Charles Aznavour, Charles Aznavourian, originaire d’Arménie, lui, des Polonais, des Espagnols, des Italiens, des Portugais, pourraient le dire. Oh, ça n’a pas toujours été facile pour les premières générations qui ont dû passer outre les vocables genre “ Polack ”, “ Espingouin ”, “ Rital ”, “ Portos ”. Mais cela fut-il plus facile pour les pieds-noirs qui furent tout ce qu’on veut sauf bien reçu en métropole ? Je puis en témoigner. Et je ne compte plus les bagarres qui, sur ce plan là (notamment), m’opposèrent à des petits Francaouis à qui j’ai eu à expliquer –litote – que j’étais aussi français qu’eux et parfois plus…

Ce qui fait la différence surtout ? Ces Arméniens, ces Polonais, ces Espagnols, ces Portugais, étaient chrétiens. C’est-à-dire qu’ils étaient déjà, fatalement, normalement, intrinsèquement, intégrés à nos mœurs, à nos lois, à notre foi. Pas de “ choc des cultures ” mais, tout au contraire, une même communauté de destin dans la lumière du Christ. Il n’y pas de doute que ces immigrations-là furent une chance pour la France.

Alain Sanders