lundi 4 juillet 2022

Mon corps, mon choix

 

La décision de la Cour suprême des États-Unis a suscité de nombreuses manifestations d'opposition. Aux États-Unis, le mot d'ordre des protestataires est « pro-choice », en France c'est « mon corps, mon choix ». Sans répéter ce que Bernard Antony et Jeanne Smits ont déjà écrit à propos des aspects religieux, humains et civilisationnels concernant l'avortement, bornons-nous à quelques brèves remarques à propos du slogan « mon corps, mon choix ».

Lorsque l'on dit « mon corps », cela implique bien sûr que ce corps soit le mien, mais cela sous-entend aussi qu'il y ait un esprit (un « je ») qui soit distinct de ce corps, et auquel ce corps appartienne. Toute personne est donc à la fois un esprit et un corps. Dans les entrailles de la femme, le petit être est donc lui aussi une personne qui va naître. Il n'est donc pas une partie du corps de la femme, il en est quelque sorte l'hôte, c'est un petit être à la fois dépendant de sa mère, mais indépendant en tant que lui-même.

Dire « mon corps, mon choix » est donc, en ce qui concerne « mon corps », un manque de logique et un déni de réalité : l'enfant à naître n'est pas le corps de la femme enceinte, il est certes à l'intérieur de son corps, mais il en est distinct. L'autre partie du slogan, « mon choix » tombe sous la même critique. Il y a un choix lors de la conception de l'enfant puisque l'acte amoureux suppose un consentement, mais une fois l'enfant conçu, la vie est là, et elle ne relève plus, en tant que telle, de « mon choix ».

Cette double occurrence de l'adjectif possessif « mon » révèle l'individualisme qu'entraîne un féminisme dévoyé. L'enfant naturellement a sa place dans une famille, laquelle est la cellule fondamentale de toute société. Le slogan « mon corps, mon choix » exprime hélas la solitude hédoniste criminelle à laquelle nous conduit notre société moderne, oublieuse de la nature et de la transcendance.


Marc Froidefont