mercredi 27 juillet 2022

Ce que j’en pense

 


·       Du pape au Canada

Comme on peut aisément le vérifier dans mes textes sur ce blog, je ne suis pas un inconditionnel des actes et des écrits du pape François.

Je n’en suis que plus à l’aise pour écrire que je ne lui reproche pas du tout d’exprimer dans son voyage, ces jours-ci, au Canada, en tant que chef de l’Eglise catholique, les demandes de pardon dues aux peuples autochtones. De trop nombreux enfants de ces peuples ont en effet été injustement, voire abominablement traités et non sans de multiples crimes, par les églises chrétiennes, anglicane, protestante (méthodiste et presbytérienne, et enfin, hélas, par le clergé de l’Eglise catholique perpétrant selon François « une erreur dévastatrice, incompatible avec l’Evangile de Jésus-Christ. »

 

·     De la convergence des dictatures totalitaires dans l’alliance avec la Russie poutinienne.

Dès le début de la guerre d’invasion de l’Ukraine, le noyau dur du soutien international à la Russie poutinienne a été constitué par le régime totalitaire chinois de Xi Jinping manifestant sans cesse son indéfectible amitié et par le régime islamiste iranien présidé par Ebrahim Raïssi. Le mardi 19 juillet ce dernier accueillait Poutine à Téhéran ainsi que le turc Erdogan qui joue subtilement du conflit selon les meilleures traditions de la diplomatie ottomane. Le camp des autocraties totalitaires se resserrait ainsi en Iran.

Mais depuis, c’est encore le dictateur de la Corée du Nord, Kim-Jong-un qui a manifesté son soutien à Poutine en reconnaissant officiellement les « républiques » séparatistes de Donetsk et de Lougansk en cours d’absorption par la Russie. Voilà enfin que le régime birman vient de proclamer également son soutien à ce dernier. Si l’on considère en outre que Poutine tient d’une main de fer la Syrie de Bachar-al-Assad, soutenue au Liban par le Hezbollah dirigé par l’Iran, on mesure combien il y a une belle continuité dictatoriale entre l’impérialisme néo-stalinien russo-eurasiste, la Chine rouge, la Corée du Nord et la Birmanie; et il faut ajouter aussi les deux Etats communistes d’Indochine (Vietnam, Laos) et également Cuba et le Venezuela.

Resterait encore à mentionner l’Afrique dans laquelle la Russie via son armée parallèle « Wagner » exerce désormais son influence de l’Algérie au Centre-Afrique en passant par le Mali et autres pays.

Mais nonobstant ces réalités, il y a encore des poutinolâtres pour asséner qu’il n’y a rien de commun entre l’impérialisme soviétique du temps jadis et l’impérialisme poutino-eurasiste actuel.

Certes, les ukrainiens, sans marine et sans aviation et sans armes thermobariques et qui sont dans une grande disproportion d’effectifs face à l’envahisseur poutinien, sont les premières victimes du dictateur paranoïaque mais aujourd’hui comme hier, les Russes sont aussi en grand nombre les victimes de la dictature.

Pour notre part, très seul pendant quelques jours, avant le 24 février, nous avions affirmé que malgré ses dénégations, Poutine envahirait l’Ukraine et ne s’en tiendrait pas au Donbass.

Nous sommes plus nombreux aujourd’hui à penser qu’il a encore d’autres objectifs que la conquête de l’Ukraine.

Hier, ce fut la conquête en Géorgie de l’Ossétie et de l’Abkhazie, et aussi, pour menacer la Moldavie, celle de la Transnistrie, et n’oublions pas bien sûr les deux guerres de Tchétchénie. Cela ne rappelle-t-il pas les conquêtes des Sudètes puis de la Tchécoslovaquie puis de l’Autriche par un chancelier de triste mémoire ? Et puis son invasion de la Pologne en partage avec son compère Staline, le grand homme de Poutine ? Mais le seul fait d’évoquer le pacte germano-soviétique de 1939 à 1941 est aujourd’hui lourdement puni en Russie.

Ma conviction est que Poutine ne se satisfera pas de la seule Ukraine, s’il arrive à l’écraser totalement.

Déjà, il lorgne vers la Pologne et les Pays Baltes…Nous en reparlerons.

Mais aujourd’hui, comme au temps de l’URSS, ce que nous admirons sans doute le plus, c’est la résistance d’héroïques Russes à la dictature.

Citons au moins ici l’élu moscovite emprisonné Alexeï Gorinov, la journaliste Julia Galyanina, également ancienne élue de Moscou, citons Kara-Murza rescapé de deux empoisonnements et à nouveau, aujourd’hui, emprisonné ; citons bien sûr l’immense héros cornélien Alexeï Navalny emprisonné depuis janvier 2021 et condamné à neuf années de plus de prison à « régime disciplinaire ».

Mais ce sont des pages entières que l’on pourrait remplir avec les noms des héros de la liberté en Russie.

Voilà pourquoi, nous ne sommes nullement hostiles à la Russie mais au dictateur tchékiste, assassin sans scrupule qui, digne émule de ses grands modèles, Dzerjinsky et Staline, chaque jour un peu plus, resserre sur elle son emprise.

·       L’Union Européenne, c’est « le meilleur des mondes » (tel qu’annoncé par Huxley), l’alliance eurasiste poutinienne, c’est le « 1984 » de Orwell.

La barbarie de l’invasion de l’Ukraine voulue par le néo-Staline de notre temps n’excuse ni les perversions ni la débilité de l’Union Européenne.

Si je voulais faire une comparaison entre les deux plus grandes réalités géopolitiques contemporaines, je dirais que l’Union Européenne alliée de l’Amérique c’est « le meilleur des mondes » tel que remarquablement anticipé dans le roman ainsi titré par le génial Aldous Huxley.

Quant à l’alliance des autocraties totalitaires, gigantesque de par sa superficie et avec son énorme poids démographique, la comparaison vient immédiatement à l’esprit avec le « 1984 » de Georges Orwell, si prophétique qu’on parle désormais de « monde orwellien ». Bien sûr, faut-il le rappeler il ne s’agit nullement du monde tel qu’Orwell le souhaitait mais précisément de l’enfer qu’il dénonçait après avoir observé l’atroce abomination stalinienne. On le voit réapparaitre en ce premier quart du XXIème siècle avec le non moins diabolique régime poutinien.

L’autocrate du Kremlin marque à l’évidence des points dans sa guerre hybride grâce à la stupidité de la politique des sanctions contre la Russie telle que concoctée par les crétins de Bruxelles.  Or la seule chose que comprenne Poutine, c’est la force. Et la seule solution pour l’arrêter dans sa politique de conquête c’est de fournir à l’Ukraine et aux autres nations libérées du communisme, quoi qu’il en coûte, les moyens militaires dont elles ont besoin sans céder au chantage nucléaire des dogues de Poutine, les forcenés Medvedev et Lavrov.

On pèse d’ailleurs aujourd’hui la tragique imbécilité de l’acceptation par l’Ukraine du Mémorandum de Budapest (5décembre 1994) imposé par les Etats-Unis afin que l’Ukraine accepte de livrer à la Russie, pour démantèlement, tout son arsenal nucléaire !

Nous traitons plus longuement de cela dans notre livre à sortir à la rentrée : « L’Ukraine face à Poutine-répliques à la désinformation néo-stalinienne ».

Notons encore ici, mais nous y reviendrons également, l’extraordinaire phénomène de fascination hypnotique qu’exerce le führer du Kremlin sur toute une extrême droite en mal de puissance et de soumission, tant en France que dans d’autres pays.

Nous n’avons,- faut-il le rappeler ?,- pour notre part, jamais accepté d’être qualifié « d’extrême droite » par la désinformation politico-médiatique, revendiquant en revanche d’être la fraction la plus lucide de la droite de conviction.