jeudi 5 mai 2022

L’illusion, hélas, de la mort du communisme

 

Alors qu’il n’était pas encore en campagne j’avais été stupéfait d’entendre un jour Eric Zemmour proférer que le parti communiste en France était mort et mort le communisme en général. Lui ayant manifesté par SMS combien je pensais qu’il avait tort, il m’avait rappelé pour me concéder qu’il nuançait quelque peu son affirmation.

Cependant, il me parut pour l’essentiel, demeurer sur sa position.

Quelques mois plus tard le Camarade Mélenchon obtenait un score trois fois supérieur au sien ! Or Jean-Luc Mélenchon a toujours été marxiste-léniniste, un communiste de la variante lénino-trostkyste.

Et son parti de la France insoumise s’est sans aucune difficulté dialectique totalement ouvert à la pénétration de l’islamo-gauchisme dont la figure de proue a longtemps été la fondatrice du Parti des Indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja dont nous avons été en 2007 les seuls à combattre devant la justice ( au tribunal de Toulouse et puis devant la Cour d’appel) les propos de racisme antiblanc.

« L’union de la gauche », prétendument réalisée derrière la locomotive gauchiste de la France insoumise est donc un mensonge ! Car il s’agit en fait d’une union d’extrême gauche mélenchoniennement ficelée avec le vieux parti communiste (PCF) centenaire (bientôt 102 ans), avec un parti socialiste plus vieux encore mais en fait avec sa direction acquise à la collaboration avec les communistes et gauchistes de tous poils, avec donc les gauchistes de Philippe Poutou et autour, les écolos gauchistes d’EELV et surtout les islamo-gauchistes infiltrés dans toutes ces composantes.

La vérité, n’en déplaise à Eric Zemmour, c’est que, au 1er tour de l’élection présidentielle, l’ensemble des candidats de l’extrême-gauche marxiste-léniniste obtenait plus du quart des suffrages exprimés !

Mais la vérité encore c’est que, contrairement à une illusion répandue dans la droite, les idées de droite, du moins de la droite de conviction ne sont hélas pas majoritaires en France. Là aussi, une illusion zemmourienne !

En effet comment ne pas voir que toute la Macronie est culturellement de gauche, imprégnée jusqu’à la moelle de l’idéologie d’un meilleur des mondes déconstructiviste en tous domaines, avorteur et euthanasique, acquis à l’affirmation macronienne selon laquelle « il n’y a pas de culture française ».

Aussi, quand on additionne les voix de la mélenchonnerie et de la macronerie, et quand on constate de surcroît que nombre de politiciens classés à droite sont acquis aux antivaleurs sociétales de la gauche, comment peut-on encore affirmer que les idées de droite sont celles de la majorité des Français ? Hélas, ce n’est pas vrai.

 

Le communisme dans le monde

Moins encore qu’en France, le communisme dans le monde, n’est mort !

Le parti communiste chinois dirige d’une main de fer l’effroyable système totalitaire d’un Etat dont le pouvoir absolu s’exerce sur près du quart de la population de l’humanité.

Le même système, avec sa variante de pouvoir dynastique, règne effroyablement sur la Corée du Nord.

Le Vietnam, le Laos, Cuba, le Venezuela, le Nicaragua sont également sous la férule de partis communistes.

Notons encore que la Chine rouge, dirigée à vie par Xi-Jinping, entend, dès le moment jugé propice, s’emparer de Taiwan comme tente abominablement de le faire  de l’Ukraine, la Russie.

Xi-Jinping vient d’ailleurs encore de réaffirmer l’alliance inébranlable et l’amitié indéfectible de son empire avec celui de Poutine.

Le communisme n’est évidemment pas mort en Russie.

Certes, le parti étiqueté n’est qu’une pièce dans le dispositif poutinien.

Mais il n’est pas sans signification que les plus grands historiens de l’abomination soviétique et du communisme- Nicolas Werth, Thierry Wolton, Stéphane Courtois…- analysent le régime poutinocratique certes dans une certaine continuité de l’impérialisme russe mais plus encore dans la continuité tchékiste et stalinienne.

Un des faits très révélateurs de cela se déroula le 20 décembre 1999 à la « Loubianka » à Moscou (l’immeuble de la Tchéka, devenu GPU puis NKVD, puis KGB et aujourd’hui FSB). Poutine y présida une extraordinaire cérémonie de réhabilitation de l’un de ses grands modèles, Félix Dzerjinski le créateur de la Tchéka et du goulag; diabolique personnage qui longtemps recruta lui-même les tortionnaires et bourreaux dont il avait besoin par centaines pour terroriser, martyriser, exterminer et qui concluait ses directives à ce « personnel » par la recommandation de « faire souffrir le plus possible le plus longtemps possible ».

Mais, aujourd’hui, en Russie, tout ce qui était mémoire des œuvres de mort de la Tchéka et des camps du goulag et des exterminations staliniennes ( Holodomor en Ukraine) a été au fil des ans interdit par le régime poutinien ( dissolution de Mémorial) et de même, l’évocation du pacte Hitlero-Stalinien de 1939 et de ses applications germano-soviétiques dans les invasions et annexions que l’on sait.

Avec Poutine, Staline, nonobstant ses dizaines de millions de victimes, est devenu le plus grand homme de la Russie contemporaine. On l’exalte comme le génial vainqueur en 1945 de la « grande guerre patriotique ». Sans mentionner qu’il avait antérieurement fait liquider 80% des généraux et officiers de son armée, et qu’il ne dut sa victoire que grâce à la fourniture par les Américains de dizaines de milliers de chars, de camions et autres équipements stratégiques.

Hélas, comme le rappellent fréquemment la spécialiste de l’URSS, Laure Mandeville et les historiens précités, c’est un grand malheur que le procès du Communisme n’ait pas été mené après l’effondrement du système.

Nous rappellerons, autant que de besoin, que nous avions non seulement milité inlassablement pour cela mais que nous avons été les seuls en France à organiser sur le cas du traître tortionnaire du camp 113, Georges Boudarel, une journée modèle de ce qu’aurait dû être, sur des mois et des années, ce nécessaire procès.

Le système poutinesque a aujourd’hui repris bien des aspects du régime soviétique que l’essayiste Jacques Julliard évoque ainsi :  " Si Poutine n’est pas Hitler ni Staline, il y mène tout droit:  un Etat policier, une vision impérialiste du monde, le recours à la violence pour régler les problèmes internationaux, l’assassinat des opposants, l’abolition de l’idée même de vérité au profit d’une gamme continue de mensonges, l’éradication du principe de non contradiction…"

Ceci étant brièvement évoqué on peut penser aussi que si Trump avait été réélu, Poutine ne se serait peut-être pas lancé dans l’invasion de l’Ukraine, ne pouvant imaginer que le calamiteux Biden pourrait finalement réagir autrement que comme devant l’invasion de Kaboul par les talibans, c'est-à-dire par une débâcle.

Poutine, sans doute très mal conseillé, mais peut-être surtout, s’étant « auto-intoxiqué » selon l’expression de Stéphane Courtois, ne s’attendait en effet sans doute pas à une pareille résistance ukrainienne y compris chez les russophones ni ce qu’il allait susciter de réaction occidentale. Il croyait en terminer en quelques jours avec son « opération militaire spéciale ». Il ne pesa sans doute pas non plus l’effet de l’angoisse suscitée par l’invasion de l’Ukraine dans les nations d’Europe de l’Est naguère sous domination soviétique (Pologne, Pays Baltes) et aussi en Suède et Finlande.

Le voilà donc aujourd’hui en posture de jouer au chantage nucléaire,  alors que la télévision russe brandit les menaces d’anéantissement en moins de 200 secondes des capitales européennes !

Énervement sans doute, mais relançant pour beaucoup la lancinante question « qu’y a-t-il dans la tête de Poutine ? » Un Poutine semble t-il dangeusement très solitaire dans les prises de décision.

 

"Le régiment Azov milice controversée devenue unité d’élite"

C’est là le titre dans le Figaro du 2 mai d’un article fort intéressant d’Adrien Jaulmes.

En effet, que n’avait-on pas lu et entendu sur le célèbre « Bataillon Azov » affublé de toutes les tares d’une milice réputée nazie ? Représentant donc selon Jaulmes, « l’ennemi idéal pour Poutine ».

A lire Jaulmes, grand reporter méticuleux et honnête, la réalité est pourtant moins caricaturale.

Azov a été fondé par une majorité de russophones, parmi lesquels des hooligans, des supporters du club de football Dynamo de Kiev ayant recruté aussi « un certain nombre de militants ultranationalistes et admirateurs du IIIe Reich ».

Mais outre le fait que cette « extrême droite » n’a guère représenté qu’un très petit pourcentage des voix (de l’ordre de 1 à 2%) Azov, écrit Jaulmes, a accompli «  une mutation en unité combattante » et « l’idéologie de certains combattants n’a jamais défini celle de l’unité ».

Aujourd’hui, rapporte-il « l’officier, à la tête de son régiment encerclé dans l’usine Azovstal est devenu un héros national » (le lieutenant-colonel Denys Prokopenko).

Précisons ici que les civils de Marioupol qui se sont réfugiés par centaines dans les souterrains de l’usine pour se mettre à l’abri des bombardements n’ont jamais été interdits d’en sortir par les soldats d’Azov comme on a pu le lire hélas sur un blog de pure propagande russe !

Ceux qui ont pu être évacués n’ont jamais rapporté pareille chose mais le bloguiste poutinolâtre n’en a cure.

La vérité connue, mentionnée par des envoyés spéciaux d’une chaîne française, c’est que les soldats d’Azov ont sauvé des vies de civils en ne les laissant pas sortir au risque, sans accords de cessez-le feu d’être atteints par d’inéluctables tirs des russes.

Je ne suis pas un patriote ukrainien mais l’article de Jaulmes me confirme finalement dans l’idée que les gars d’Azov, dont déjà des centaines ont versé leur sang sont d’héroïques combattants. Comme le furent en 1936, les admirables défenseurs de l’Alcazar de Tolède.