lundi 10 janvier 2022

De la revue Reconquête (n°150) au parti emprunteur du même nom, Guillaume Peltier, porte-parole de Zemmour : pas bon signe pour la campagne de ce dernier !

Les médias commentent depuis hier le passage chez Zemmour, et comme porte-parole de sa campagne électorale, de l’inénarrable député « Les Républicains », Guillaume Peltier. Sur toutes les chaînes on évoque le parcours de ce dernier passant du Front National au MNR de Bruno Mégret, puis du MNR chez Philippe de Villiers qui, un temps, ne jurait que par lui ; puis, lâchant Villiers, passant chez Sarkozy et chez « Les Républicains » sur les instances de Brice Hortefeux, exprimant ensuite un attrait pour la République en Marche de Macron à l’évidence pas payé de retour. Et puis, crachant  au passage, il y a peu, comme il nous en souvient, sur les catholiques traditionalistes, comparant même « le communautarisme chrétien  à l’islamisme », on le retrouvera ensuite dans le jeu de désignation du candidat à l’Élysée de son parti, soutenant Xavier Bertrand puis Éric Ciotti ; amorçant sans doute ainsi son passage chez Zemmour.

Mais les médias n’ont pas évoqué le fait que dans l’année 1998, Guillaume Peltier, dont on apprendrait ultérieurement son passage du FN au MNR, fit un bout de chemin avec Chrétienté-Solidarité. Il écrivit notamment dans le n° 150 (juin 1998) de la revue Reconquête un article un brin pompeusement titré – mais pourquoi pas, il était jeune – « Va, jeune Français, marcher où l’honneur te demande ».

Au mois de juillet suivant, il participa en Provence à l’université d’été du Centre Charlier et de Chrétienté-Solidarité que j’ai toujours dirigée. Là, il ne me prodiguait que témoignages d’amitié. Mais au bout de quelques jours, des jeunes filles vinrent me dire qu’elles étaient excédées et qu’elles avaient décidé de me parler parce que Guillaume Peltier ne cessait, en réalité, par derrière, de tenir des propos hostiles à notre organisation. Étonné, je demandais alors à ce dernier ce qu’il en était, lui exprimant qu’il était libre de manifester franchement ses désaccords, que nous ne lui en tiendrions pas rigueur. Il me répondit que l’on avait sans doute mal interprété ses propos.

Mais, je devais bientôt avoir la preuve de ce qu’il en était réellement. En effet, Peltier, qui s’avérait être une pièce dans le dispositif d’un Mégret croyant que Chrétienté-Solidarité était une dépendance du Front National, s’efforçait, en vain, de lancer une structure appelée JAC (Jeunesse-Action-Chrétienté). Il publiait alors une petite brochure de présentation, en osant sans vergogne y utiliser des photos prises dans notre université pour les attribuer à son JAC ! On jugera du procédé révélateur du personnage, tel qu’à travers bien des anecdotes ensuite on pourrait le camper, adepte dans son ADN de tous les doubles ou triples jeux possibles pour lui.

Mais, voilà qu’à nouveau, je crois que je vais encore une fois vérifier, selon l’expression de Charles Péguy, que « la politique se dévalue en cuisine ». J’avais déjà dit avec beaucoup d’amitié pour Éric Zemmour que si j’étais zemmourophile, je n’étais pas zemmourolâtre. Aujourd’hui, la présence du gars Peltier au poste stratégique de porte-parole de la campagne de Zemmour, ne me paraît pas de bon augure. La prochaine trahison du personnage est génétiquement programmée. Du moins, pour ma part, je ne serai pas surpris et Zemmour, auquel j’envoie ce texte, ne pourra que m’en rendre acte.

Dernier point : le jour même où j’apprenais l’arrivée de Peltier dans le dispositif zemmourien, je lisais dans Le Figaro-Magazine l’entretien donné par Philippe de Gaulle, le fils du général si admiré par Zemmour. Philippe de Gaulle, portant beau ses cent ans, s’exprime ainsi en fin d’entretien : « Éric Zemmour s’amuse et sème la pagaille, peut-être d’ailleurs à la demande d’Emmanuel Macron, qui n’a pas démérité ». Pas vraiment gentil et même fielleux pour Zemmour ! Mais Sosthène a sans doute l’excuse de l’âge.

Dieu garde Zemmour des embûches des cuisines politiciennes.