lundi 24 mai 2021

La baliverne de la distinction de l’islam et de « l’islam politique ». Le franc propos de Sonia Mabrouk

Les lecteurs de ce blog ou de Reconquête et les auditeurs de notre émission sur Radio-Courtoisie ont pu souvent me lire ou m’écouter manifestant mon vif désaccord avec la ritournelle selon laquelle l’islam authentique n’aurait rien à voir avec « l’islamisme » très fréquemment appelé encore « l’islam politique ». Chose revenant hélas même dans les articles de certains éditorialistes, excellents par ailleurs. Cela, en effet, révèle non seulement une méconnaissance fâcheuse de la réalité de l’islam mais, plus gravement, légitime l’acceptation de son expansion.

Je n’ai donc cessé de rappeler que s’il y a, certes, de sympathiques musulmans, généralement qualifiés de « modérés », ce sont ceux qui n’adhèrent que peu ou pas à son idéologie  simultanément politique, religieuse, culturelle et morale (au sens qu’elle détermine les mœurs), et par le fait même fondamentalement totalitaire.

Je défie, en effet, quiconque de me citer un seul verset des 114 sourates du Coran ou des innombrables hadiths qui exprimerait le moindre enseignement de Mahomet se rapprochant de la phrase très décisive du Christ : « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est du domaine de Dieu ». Propos fondateur de la si importante distinction chrétienne de la politique et de la religion conceptuellement étrangère à l’islam. Et ceci pour la simple raison que Mahomet, le « rasoul Allah » (que l’on traduit indifféremment par « prophète », « messager », « envoyé » ou autres titres), fut à la fois dans le modèle de pouvoir qu’il exerça à Médine, un chef religieux, un chef politique, un chef de guerre, le fondateur du droit (charia) en tous domaines, un modèle des mœurs à suivre dans les moindres détails de l’hygiène, de la vie sexuelle, de la vie familiale, du nombre des épouses et concubines.

Il y a, bien sûr, au XXe siècle, des tentatives de laïcisation dans le monde islamique du fait des dictateurs baasistes et autres leaders (Mustapha Kemal, Nasser, les Assad père et fils, Saddam Hussein, Bourguiba, Kadhafi) mais, d’une part, tous ces régimes ont mis en avant leur inaliénable identité islamique, et, d’autre part, ils n’ont pas duré.

Il y a aujourd’hui 57 pays membres de l’OCI (Organisation de la coopération islamique, siège à Djeddah). L’OCI dispose par ailleurs d’une représentation permanente à l’ONU. L’OCI n’est rien moins qu’une organisation politique internationale. Qu’on nous dise donc dans lesquels de ces pays l’État ne serait pas musulman (Algérie, Maroc, Pakistan, Indonésie, Afghanisatn, Soudan, etc…) ? Qu’on nous dise dans lequel les non-musulmans auraient les mêmes droits que les musulmans ?

Rappelons que si les « gens du Livre » (les juifs, les chrétiens, les zoroastriens) relèvent du statut de dhimmis, sujets plus ou moins tolérés, à la vie plus ou moins protégée selon les gouvernants et les époques toute expression de non croyance en Dieu, d’agnosticisme ou d’athéisme ne saurait être tolérée en islam.

Précisons que le Liban qui siège à l’OCI n’est pas un « État musulman » mais l’exception historique dans le monde arabe d’un régime aux institutions religieusement partagées (le chef de l’État est chrétien, le Premier Ministre sunnite, le président de l’Assemblée chiite…). Bref, il n’y a pas d’islam qui ne soit indéniablement d’abord politique et religieux.

Rappelons encore qu’après Allah, Mahomet et le Coran, la valeur la plus fondamentale pour l’islam est celle de « l’oumma » (la communauté des croyants) régie par la charia (la loi en tous domaines édictée par Mahomet).

Au rappel succinct de ce qui précède, on mesure donc l’étendue de la baliverne consistant à vouloir distinguer de l’islam (qui ne serait qu’une religion), un islam politique, que ce soit dans le monde sunnite ou dans le monde chiite.

Il est donc très heureux de pouvoir lire dans Valeurs Actuelles de cette semaine un entretien avec l’excellente journaliste, Sonia Mabrouk (Europe 1, Cnews), née en Tunisie dans une famille et environnement musulmans mais qui s’est très vite épris de passion pour la civilisation française et pour la France. Voilà notamment ce qu’elle dit de la France :

« C’est à travers ses paysages que l’on rencontre vraiment la France. On voit à l’œil nu en contemplant son manteau d’églises, la preuve irréfutable de ses racines chrétiennes. Je le dis très modestement car je suis née en Tunisie, mais pourquoi ceux qui devraient défendre le plus ardemment ces racines ne le font-ils pas ? Les catholiques et ceux qui sont culturellement chrétiens doivent aujourd’hui impérativement défendre cet héritage. Si on est délesté de ça, que nous reste-t-il ? Nous avons laissé une place vacante et elle a été occupée par l’islam, religion d’essence hégémonique – et là je ne parle pas d’islam politique mais d’islam tout court. Si on ne fait rien, l’islam s’imposera ici. »

On ne saurait mieux exprimer combien, encore une fois, est absurde le fait de vouloir distinguer un islam politique, de l’islam !

Et aussi, combien le fait de vouloir rejeter les racines et les valeurs chrétiennes de notre France, c’est tout simplement se satisfaire de sa mort.

Merci à Sonia Mabrouk !