mercredi 5 mai 2021

C’est le Conseil d’État qu’il faudrait dissoudre !

 Paris, le 5 mai 2021

Bernard Antony, ancien député français au Parlement européen, directeur de la revue Reconquête, communique :

C’est le Conseil d’État qu’il faudrait dissoudre !

L’ordonnance en date du 3 mai 2021 du Conseil d’État refusant de suspendre la dissolution de l’association « Génération Identitaire » est proprement surréaliste.

Il se fonde sur le fait que Génération Identitaire aurait encouragé la discrimination, la haine ou la violence envers les étrangers et la religion musulmane en utilisant « notamment des slogans, messages ou prises de positions tels que « Immigration, Racaille, Islamisation – Reconquête, Génération identitaire ».

On croit rêver. Ainsi, le fait d’utiliser le terme « immigration » serait-il répréhensible ! Ainsi, le serait encore le fait d’utiliser le mot de « racaille » comme le fit monsieur Nicolas Sarkozy. Le terme « islamisation » est donc aussi très répréhensible pour le Conseil d’État. Comme si, alors qu’il est utilisé par tous les hommes politiques et politologues mais aussi par un nombre incalculable de propagateurs de l’islam, il devrait désormais être interdit d’emploi. Alors même qu’une foule de personnalités politiques et de commentateurs évoque les territoires perdus de la République - perdus bien évidemment du fait de leur islamisation – l’interdiction ahurissante de ce mot serait digne de la dictature sémantique telle que pratiquée par le « Big Brother » du roman « 1984 » de Georges Orwell.

Pour ce qui est du substantif « reconquête », le Conseil d’État s’est-il avisé qu’il a été notamment invoqué par les bâtisseurs de la nouvelle mosquée de Poitiers. Et il faut donc également d’urgence que le gouvernement, avec l’approbation du Conseil d’État, interdise le dispositif intitulé « Quartiers de reconquête républicaine ».

Le Conseil d’État réprouve également que l’association Génération Identitaire utilise une imagerie et une rhétorique guerrières. Sans doute ces juges, ne savent-ils rien de l’expression politique de tous les partis depuis des siècles. Sans doute, n’ont-ils rien lu des textes actuels des « antifas », et autres groupes marxistes-léninistes ou « woke », dans lesquels l’expression de la violence est à puissance cent par rapport à celle des identitaires.

En vérité, les magistrats du Conseil d’État entérinent une mirobolante déformation de la réalité en dénonçant l’imitation par Génération Identitaire de l’action des forces de l’ordre et de leurs uniformes. On aimerait savoir en quoi, où et quand Génération Identitaire a pu utiliser des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes, des canons à eau, des matraques ?

Quant aux prétendus uniformes, c’est-à-dire le fait de porter des « K-way » de couleur bleu, comme d’innombrables clubs de randonnées, le Conseil d’État, qui en fait un motif de dissolution, pourrait-il faire savoir quelles sont les vêtures désormais tolérables par le politiquement correct citoyen et républicain ? Les adhérents de l’association dissoute n’auraient-il dû, plus prudemment, se vêtir que de pyjamas roses ou de jupes bleues ?

À l’évidence, devant l’expression d’une telle volonté liberticide de contrôle totalitaire du langage permis, des actes autorisés et des vêtements tolérables, c’est le Conseil d’État qui devra être d’urgence dissous par un gouvernement défenseur de la démocratie et des libertés fondamentales.