Le 12 janvier, l’excellente association protestante évangélique « Portes ouvertes » a publié comme chaque année depuis 66 ans son « Index mondial des persécutions des chrétiens ». En l’occurrence pour l’année 2020.
Au fil des ans, cet index très minutieusement élaboré est devenu un outil essentiel pour quiconque, journaliste ou animateur de la solidarité chrétienne, veut savoir ce qu’il en est du sort des chrétiens dans les pays où ils sont persécutés soit du fait des États, soit de la barbarie des groupes islamiques qui y font régner la terreur.
Dans le triste bilan de l’année écoulée, on apprend d’abord que le nombre des chrétiens tués dans le monde pour leur foi a augmenté de 60 % par rapport à 2019, soit un chiffre de 4 761 tués. C’est le Nigeria, avec 3 530 victimes, qui compte le plus de morts. Essentiellement du fait des abominations de « Boko Haram », la milice islamiste aujourd’hui la plus atrocement massacreuse.
Vient ensuite la République du Congo avec 460 chrétiens assassinés.
Le troisième pays où se multiplient les tueries de chrétiens est le Pakistan avec 307 tués.
Mais les massacres et les assassinats ne constituent évidemment pas la seule forme de persécution des chrétiens. L’index répertorie le nombre d’églises « ciblées », c’est-à-dire faisant l’objet de différentes formes d’attentat à finalité destructrices ou tout simplement de fermetures autoritaires.
Dans ce registre, la Chine arrive largement en tête avec 3 088 églises interdites ou démolies. Cela porte le nombre d’églises « ciblées » au cours des sept dernières années à18 000.
La réalité, surtout, est la suivante : depuis que le pape François a signé avec l’État communiste chinois un accord de soumission et d’intégration de l’Église catholique en Chine (jusque-là clandestine) dans l’Église catholique nationale, dirigée par l’État et le Parti communiste chinois, non seulement la persécution n’a pas diminué mais elle s’est accrue. Et François, grand admirateur du régime de Xi Jinping, ne dit mot. Certains expliquent son attitude avec l’argument que toute protestation entraînerait toujours plus de répression.
Ce sont souvent les mêmes qui font au grand pape Pie XII le reproche de ne pas avoir assez dénoncé le nazisme pendant la guerre ! Or, Pie XII avait bien vu que la protestation des évêques hollandais contre les mesures de persécution des nazis contre les juifs n’avait eu pour effet qu’un surcroit d’abominations et tout simplement une politique d’extermination. Il s’employa donc à sauver des milliers de vies de juifs de Rome et d’Italie, ce dont le remercièrent après la guerre les plus hautes autorités d’Israël et du monde juif (Ben Gourion, Golda Meïr, Albert Einstein…) Certains historiens ont affirmé aussi que si Pie XII avait parlé trop fort, Hitler n’aurait pas hésité à le faire déporter, le privant alors de toute possibilité de sauvegarde des juifs.
Or, aujourd’hui, François ne risque évidemment pas d’être fait prisonnier par la police chinoise. Ce qu’il veut plutôt, on le sait, c’est être reçu officiellement en Chine. Or, comme nous l’avons déjà écrit précédemment, Xi Jinping, ayant obtenu de lui tout ce qu’il désirait, ne voit désormais aucun intérêt à le recevoir.
François n’émet non plus aucune protestation alors que plus d’un millier de catholiques chinois sont incarcérés souvent depuis de longues années.
L’index mentionne les principaux pays où sévissent les différentes formes de persécution contre les chrétiens. Ce sont des pays musulmans, africains ou asiatiques, dans lesquels les chrétiens sont menacés du pire soit par les groupes islamistes soit par l’application de la charia. Nombre de chrétiens sont ainsi détenus en Érythrée, au Pakistan, en Iran, au Bangladesh.
Rappelons aussi, pour notre part, qu’il y a des pays où on ne peut recenser ni massacre de chrétiens, ni destruction d’églises, ni détention de prisonniers pour la simple raison qu’il n’y existe aucune possibilité de vie chrétienne sinon totalement clandestine et inconnue du reste du monde.