Par Michel Léon
Cible
d’un tir de barrage d’une violence exceptionnelle de la part des médias du
système et de la clique macroniste au pouvoir, le documentaire polémique
« Hold Up » signe probablement un tournant capital dans le drame
politico-sanitaire que vit la France. Unanimes, les télévisions, radios et
journaux soumis à l’européo-mondialisme techno-marchand ont pilonné ce long
métrage de plus de deux heures et demie afin de dissuader ces « gens qui
ne sont rien » de le visionner. Résultat : cinq millions de vues en moins
d’une semaine. Face à l’interdiction de sa projection dans les salles obscures,
« Hold Up », dont la réalisation en moins de quatre mois a coûté
200.000 euros financés par dons, a été mis en ligne avec accès gratuit. De
samedi 14 novembre à la mi-journée au dimanche 15 novembre au soir, le nombre
de vues sur la seule plate-forme Youtube avait bondi de 460.000 à un million.
« Hold
Up » a pour réalisateur Pierre Barnérias, un ancien journaliste de TF1 et
Europe 1, radio macroniste s’il en est. Il est devenu « Berufsverbot »
comme aux plus beaux temps des dictatures du XXe siècle. Il réunit des
témoignages, analyses et points de vue d’une impressionnante série de personnes
qualifiées, trente-sept au total : deux Prix Nobel, une ancienne
directrice de recherches à l’Inserm, une députée, des avocats, des sociologues,
un anthropologue de la santé, des médecins chefs de services, une sage-femme,
une psychologue, un ancien ministre de la Santé… et bien d’autres.
Sur
chacun des sujets abordés les témoignages, avis et analyses sont recueillis
après exposé scrupuleux de documents, vidéos de déclarations publiques,
statistiques officielles, textes authentiques. L’ensemble est présenté dans un
contexte puissamment émotionnel, propre au média télévisuel.
Une plaidoirie
exclusivement à charge, mais qui répond à un discours dominant à tendance
totalitaire
La
première caractéristique de cet énorme travail est de constituer une plaidoirie
à charge. Contre les gouvernements aux ordres de l’industrie pharmaceutique.
Contre les injonctions contradictoires des ministres français, le pathétique Olivier
Véran en tête. Contre la sphère globaliste droguée au numérique, aux vaccins et
aux nanotechnologies… Probablement est-ce la principale faiblesse de
l’exercice : le discours est à sens unique, hormis des avis divergents sur
l’origine du coronavirus.
Mais on
peut aussi interpréter « Hold Up » comme une réplique indispensable au
discours unanime, systématique, homogène, répétitif, panurgique, borné et à pulsion
totalitaire des organes de communication dominants depuis désormais presque un
an qui justifient la mise à mort de l’économie occidentale au prétexte d’une
grippe de force moyenne. Face à des médias aux ordres, à des journalistes massivement
habités par des réflexes conditionnés depuis leur formatage en école de
journalisme, gavés par une Agence France-Presse opportunément qualifiée
d’organe de propagande menée par un affidé de Macron, il fallait une réplique.
Sur le principe, elle est bienvenue.
Il y a de
quoi ulcérer le pouvoir en place. Coralie Dubost, députée macroniste et
confinementiste de l’Hérault, dénonçait sur-le-champ, tremblement d’indignation
sous la plume, un « documentaire délirant à gros
budget qui excite la complosphère (… ) et tourne autour du fantasme de
l'instrumentalisation du coronavirus par les élites mondialistes ». Ces
éléments de langage ont été repris presque exactement mot pour mot par plusieurs
autres apparatchiks de la macronie, parmi lesquels la grande maîtresse de
toutes les censures Laetitia Avia, ou encore un certain Tristan Mendès-France, obscur
maître de conférences d’une vague université parisienne, spécialiste du
numérique et ex-attaché parlementaire d’un député socialiste. Ce dernier se
distingue en prétendant de façon pavlovienne qu’il s’agit d’un fantasme « d’extrême
droite »… alors que les auteurs sont notoirement de gauche. A l’évidence,
« Hold Up » a fait mouche.
La première partie traite
de la gestion-panique d’une épidémie pourtant étrangement anticipée
Fantasme ?
L’une
des premières phrases du documentaire est prononcée par le Prix Nobel de Chimie
Michael Levitt : « Je pense que vous pouvez pardonner un confinement.
Deux, c’est beaucoup plus difficile ». C’est l’amorce de la première des deux
grandes parties du film, celle qui traite de la gestion-panique d’une épidémie,
pourtant étrangement anticipée – c’est attesté – par des cénacles qui voient dans
ce genre de drame une colossale opportunité de marché.
La
gestion française est marquée par des injonctions contradictoires permanentes
qui, toutes, débouchent sur des restrictions historiques et probablement
irrémédiables de libertés, à commencer par celle d’aller et de venir.
Le degré
de gravité de l’épidémie est traité en détails, avec analyse des manipulations
statistiques qui voient l’information passer du nombre de décès aux nombres de
simples contaminés au gré des besoins du formatage de l’opinion. Les médecins
Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de
Garches, et Laurent Toubiana, épidémiologiste, démontent l’organisation
pseudo-scientifique de la panique. La députée membre de la commission des
Affaires sociales Marine Wonner, exclue du parti macroniste pour impardonnable
dissidence lors du vote sur le plan de déconfinement, insiste sur le passage en
catimini, dès mi-décembre 2019, d’un arsenal législatif qui allait permettre au
régime d’assigner la population d’un pays entier à résidence, trait inouï d’un
totalitarisme qui n’a plus rien de « mou ». Autre
« politique », Philippe Douste-Blazy éreinte le régime macroniste sur
la question de l’hydroxychloroquine.
Revirements
sur le port des masques, gestion occulte et autoritaire de l’arsenal répressif
sans recours à l’article 16 de la constitution qui encadre l’action de
l’exécutif, scandale historique de l’interdiction française de
l’hydroxychloroquine avec cette la scandaleuse pseudo-étude publiée par le Lancet,
ravageuse pour toute la science et la médecine en particulier, manipulation
indirecte des statistiques par incitation financière des acteurs médicaux à
multiplier les déclarations de coronavirus, assignation à résidence de la
population en bonne santé au prix d’un effondrement économique, bâillonnement de
toutes et tous au risque d’affections dues à des masques qui ne protègent pas
leurs porteurs : le bilan est accablant, révoltant même. Il est
difficilement contestable, même si une contradiction portée par des avocats du
système eût paradoxalement renforcé le réquisitoire. Notons que, probablement
soumis à quelques « amicales pressions », Philippe Douste-Blazy s’est
tardivement – quoique mollement - désolidarisé du film « s’il y a le
moindre caractère complotiste ».
La seconde partie passe
de la plaidoirie à des conjectures sur un plan de contrôle total
L’autre
partie du documentaire passe de la plaidoirie s’appuyant sur des constats, à
une anticipation s’appuyant sur des conjectures. L’exercice est évidemment beaucoup
plus risqué, même s’il est profondément troublant pour le spectateur.
« Hold
Up » assemble des « briques » disparates pour tracer une ligne
d’interprétation métahistorique : le coronavirus serait le levier sur
lequel s’appuierait une oligarchie
technoscientifique 2.0 pour
« contraindre à une société de surveillance et de
soumission », selon les terme d’un des coproducteurs de « Hold
Up », Christophe Cossé, dans un entretien publié par le quotidien
anarcho-bancaire Libération (on est
loin du complot d’extrême droite pitoyablement dénoncé par le petit-fils de
Pierre Mendès-France susmentionné).
Cette « idéologie
sanitaire autoritaire » serait le moteur d’un basculement vers une
tentative de contrôle total, préparé de longue date par des cerveaux tels ceux
de l’éminence grise (et désormais sénile) Bernard Attali (mentor de Macron,
c’est souligné), ou des vaccinateurs frénétiques Bill et Melinda Gates.
Le propos va jusqu’à conclure que
la crise du coronavirus pourrait déboucher sur une vaccination de masse
incluant l’injection de nanoparticules permettant de contrôler vaccination, parcours,
santé et comportement des porteurs. Le brevet de ces nanoparticules injectables
a été déposé par les Gates. Les métadonnées ainsi récoltées seraient gérées par
un méga-système d’intelligence artificielle préprogrammée. « Hold
Up » poursuit le raisonnement en liant ces données à la permission
d’utiliser des crypto-monnaies qui remplaceraient les monnaies actuelles après
interdiction des billets et des pièces. Bill Gates, les Rockefeller et les
cénacles mondialistes seraient les grands ordonnateurs de ce projet
totalitaire.
« Hold Up » passe donc du
réquisitoire à la prospective. Le rappel de l’intervention glaçante du médecin
multi-casquettes délirant Laurent Alexandre devant des étudiants d’une grande
école, les qualifiants de « dieux » en opposition aux
« inutiles », précède une longue séquence sur la réaction bouleversée
d’une sage-femme au bord des larmes, s’indignant de ces propos dignes des
nazis. Le pathos est complet.
L’absence d’analyses critiques sur une série de facteurs
déterminants est la principale faiblesse de « Hold Up »
Sur cette dernière partie, la
faiblesse de la démarche de « Hold Up » saute aux yeux. Non que les
projets déments de gestion totalitaire et informatisée des comportements concoctés
par une élite paranoïaque relèvent du seul fantasme. Ils sont déjà concrétisés
pour partie, avec le formatage des personnes que permet la gestion des
métadonnées issues de leurs actions sur internet, avec la volonté de contrôle
des budgets par la monnaie électronique, ou encore avec le déploiement
précipité de la 5G.
Mais l’absence d’analyse critique
sur une série de facteurs déterminants est la principale faiblesse de
l’exercice. Pour être crédible, une telle prospective eût dû intégrer les facteurs
d’incertitude que constituent les grandes dialectiques économiques, les enjeux
de pouvoirs, les failles du numérique, les faiblesses structurelles de la
pensée positiviste, l’autonomie, même résiduelle, des peuples, les limites
énergétiques bientôt atteintes par l’explosion des transmissions, l’épée de
Damoclès que constitue la gigantesque bulle monétaire… Cette absence de débat affaiblit
la démonstration, excluant une pensée complexe au bénéfice de l’émotion et de
l’irrationnel.
Il en va de même pour l’utilisation
du concept infiniment trop abstrait de « capitalisme », typique d’un
réductionnisme intellectuel propre à la gauche. Ou par l’interprétation
univoque du projet de « Great Reset », prôné par l’ONU et les cercles
globalistes pour faire basculer le modèle industriel vers un mode supposément
plus « soutenable » mais déjà truffé d’insurmontables contradictions,
et relancer une croissance agonisante.
Ce documentaire et son succès foudroyant
constituent un symptôme, un fait social
Reste une certitude. Quoiqu’on en
pense, ce documentaire et son succès foudroyant constituent un symptôme, un
fait social que les castes au pouvoir en Occident et singulièrement dans la
France jacobine, feraient bien de méditer. Sa virulence, sa longueur, sa
dramatisation, l’homogénéité de son propos, ses projections anxiogènes ne
forment que l’image symétrique de la gestion et de l’instrumentalisation
dévastatrices d’un phénomène sanitaire relativement banal par l’oligarchie et
par le titanesque lobby médico-pharmaceutique dont la corruption n’est plus à
démontrer.
Ce psychodrame s’opère sur fond
de déroute philosophique et spirituelle. Giorgio Agamben l’a superbement décrit
dans un texte publié sur lundi.am le 9 novembre, intitulé « Quand la
maison brûle » : « Mais comment témoigner d’un monde qui part en
ruines avec les yeux bandés et le visage couvert, d’une république qui
s’écroule sans lucidité ni fierté, dans l’abjection et la peur ? La cécité est
d’autant plus désespérée, parce que les naufragés prétendent gouverner leur
propre naufrage, jurent que tout peut être tenu techniquement sous contrôle,
qu’il n’est besoin ni d’un nouveau dieu ni d’un nouveau ciel – seulement
d’interdits, d’experts et de médecins. Panique et forfanterie. (…) Une
culture qui sent venir sa fin, désormais sans vie, cherche à gouverner comme
elle peut sa ruine à travers un état d’exception permanent. » *
A la dérive paranoïaque d’élites
décadentes enfermées dans leur matérialisme mortifère, « Hold Up » oppose
une réponse-panique d’observateurs affolés, désormais suivis par des
populations dont la révolte – ou da désintégration - ne saurait tarder. Ce
n’est peut-être pas la bonne réponse mais c’est un fait.
La macronie corrompue devrait
s’interroger : si conspirationnisme il y a, qui d’autre qu’elle a suscité
ce conspirationnisme ? C’est le gouvernement par la peur virale qui a
généré la peur virale du gouvernement.
(*) https://lundi.am/Quand-la-maison-brule