« Le monde moderne c’est la multiplication des seuls », écrivait Paul Valery. Il observait, évidemment, la réalité de la société issue de la construction révolutionnaire rousseauiste et jacobine et du déracinement social : l’État d’un côté, l’individu de l’autre ; sans corps intermédiaires.
Et que pèse l’individu face à l’État de plus en plus omniprésent, de plus en plus omnipotent ? La réponse est dans le titre du grand livre d’Arthur Koestler : « Le zéro et l’infini », résumant la commune réalité des régimes totalitaires d’hier et d’aujourd’hui où l’individu n’est rien en regard de l’État qui est tout ; celle des régimes communistes bien sûr, loin d’être disparus puisque Xi Jinping est le Mao de notre temps et que les virus du marxisme-léninisme galopent toujours et infectent culturellement et politiquement bien des nations.
Quant au totalitarisme nazi dont on rappelle sans cesse les horreurs et dont on traque les moindres réapparitions groupusculaires, réelles ou fantasmées, est-on bien sûr qu’il ne revienne pas par où on ne l’attend pas ? Morte l’idéologie nazie ? Voire ! Quand, au nom de la bioéthique, la représentation parlementaire du peuple français vote majoritairement en première lecture une véritable légalisation de l’infanticide, puisque stipulant la possibilité de tuer les bébés non souhaités, pour raisons d’eugénisme, jusqu’au neuvième mois dans le sein de leurs mères, jusqu’à la veille donc de leur naissance.
Le propre des régimes totalitaires a, jusqu’ici, généralement résidé dans l’uniformisation des masses asservies sous la férule des hiérarchies d’un parti-État dirigé par un dictateur divinisé. Georges Orwell, dans son prophétique roman « 1984 », avait anticipé que ce dernier pourrait être désormais d’autant plus obéi, d’autant plus craint qu’il serait présenté partout mais invisible.
Désormais a surgi « Big Brother ». Big Brother c’est à la fois le dictateur, le parti, l’État, c’est l’œil qui vous scrute, qui vous surveille, à tout moment et en tous lieux (« Big Brother is watching you »). Big Brother c’est un progrès dans la systématisation totalitaire. Ce furent les visibles mais inaccessible Staline et Mao en leurs cités interdites mais ce fut aussi l’Angkar invisible et terrifiant des Khmers rouges.
Mais le trait commun des systèmes totalitaires aux hiérarchies visibles ou invisibles, c’est de viser à établir l’indifférenciation des individus et des masses. Qu’ils soient désormais, grégairement, totalement semblables. D’autant plus que les caméras de surveillance permettent aujourd’hui d’identifier et de surveiller les « citoyens » malgré les masques dont Big Brother leur impose désormais le port bientôt à toute heure et en tous lieux.
Tous masqués !
Le coronavirus aura été providentiel pour les dictatures et les totalitarismes. Le masque obligatoire est en effet un formidable vecteur d’indifférenciation sociale, d’anonymisation. Une société masquée comme l’est celle de la grande mascarade, celle de la grande masquarité dans laquelle on veut enfermer les peuples, c’est, en effet, plus encore que pouvait le constater Paul Valery, celle de la « multiplication des seuls ».
On sait que le masque n’a d’utilité que dans les espaces clos, d’abord dans les blocs opératoires, dans les hôpitaux en général, dans les moyens de transports, dans les magasins et dans les lieux et moments d’agglutination grégaire, boites de nuit et certes les rave-parties et choses de ce genre à forte densité coagulante même à l’air libre…
Or, l’imposition du masque dans des villes entières est bien évidemment une mesure de conditionnement totalitaire, sans aucune nécessité sanitaire. Mais, des citoyens toujours masqués, bien obéissants, sont des citoyens bien soumis. Ajoutons à cela que la masquarisation a suivi en certains pays les périodes de confinement obligatoire et très surveillé. Idéal pour interdire toute manifestation d’opposition. Ainsi en fut-il à Hong Kong désormais totalement sous la férule de Xi Jinping et où les défenseurs de la liberté sont désormais envoyés dans les geôles du régime et camps du Laogaï. Ainsi en Algérie où toute l’opposition à la dictature totalitaire de l’appareil F.L.N., menée depuis des mois par le formidable mouvement de jeunesse du Hirak, est maintenant quasiment anéantie. Ainsi, au Liban où avant la grande catastrophe, le triste général Aoun, homme-lige du Hezbollah, pouvait « sanitairement » interdire l’immense contestation du régime menée par la jeunesse.
Après le grand confinement et ses absurdités, causes de tant de désespoirs et de tragédies, la masquarisation généralisée, imposée par le deuxième gouvernement de la macronerie, soumet les citoyens au régime de la muselière.
Et pareille chose, ce n’est pas seulement en France ! Bien des gouvernements semblent obéir à une sorte de commun Big Brother leur imposant d’imposer les mêmes lois d’étouffement social.
L’obligation du port du masque de plus en plus et en tous lieux, c’est le fait d’une grande stratégie d’étouffement. Il importe de la démasquer vigoureusement !
P.S. :
- Comme annoncé, j’ai un peu délaissé cet été mon expression blogueuse. J’avais pour cela un motif autre que vacancier : la rédaction finale d’un livre. Voilà, c’est chose faîte, et j’en dirai le thème et le titre la semaine prochaine. Et je vais donc m’accorder enfin trois ou quatre jours de vacances : déambulation et baignades.
- Lundi de la semaine prochaine, je m’exprimerai à nouveau ici avant de partir à Paris pour les réunions statutaires de l’AGRIF trop retardées pour les (dé)raisons de confinement.
- Mercredi 9, de 18 h à 21 h notre émission de la Réplique sur Radio-Courtoisie. En deuxième partie (de 19h 30 à 21 h) une émission spéciale sur la tragédie libanaise avec notamment notre ami franco-libanais et catholique Richard Haddad.