· Triste devenir pour Hong Kong.
Avec les mesures du totalitarisme
politico-sanitaire, l’étau du communisme chinois s’est inexorablement refermé
sur Hong Kong. Il fallait être niais pour croire que serait durable l’accord de
1997 sur la rétrocession à la Chine du petit territoire sous mandat
britannique.
« Un pays, deux systèmes » en était
le principe. Avec son regard de calme alligator surveillant pour l‘engloutir
une proie sans défense, le président Xi Jinping n’attendait pour cela que le
meilleur moment.
Ce moment est venu avec
l’épidémie du corona.
Les mêmes caméras, les
mêmes contrôles, les mêmes mesures drastiques de confinement permettent de
surveiller aussi bien les virus de la liberté que ceux du corona. De plus,
aucune réaction internationale majeure n’était à craindre.
Trump n’est guère
aujourd’hui en mesure de la susciter.
Les gouvernements des
pays adhérents de l’Union Européenne se fichent totalement du sort des
hongkongais.
Pour ce qui est de l’ancienne
puissance tutélaire, Boris Johnson ne pouvait faire moins que de promettre l’accueil
de ceux qui pourraient partir.
Les Australiens ont fait
de même, qui ne verraient pas d’un mauvais œil une immigration de chinois de
culture britannique plutôt que celle des musulmans indonésiens.
Mais, sans attendre, le
gouvernement de Xi Jinping a fait savoir qu’il pouvait s’opposer à ces départs.
Et ce n’est évidemment pas de la bouche du pape François que viendra la moindre
condamnation de la politique de la Chine communiste.
Ce dernier, on le sait,
a toutes les complaisances pour le régime de Xi Jinping. N’a-t-il pas
tragiquement ordonné aux catholiques fidèles à Rome d’intégrer l’Église
nationale totalement soumise au parti communiste ?
En retour, le pouvoir n’a
fait qu’augmenter la persécution, procédant encore à des fermetures d’églises.
Mais, comme les dictatures
conquérantes ne savent jamais s’arrêter – on l’a vu avec Hitler et Staline – Xi
Jinping ne pourra pas s’empêcher d’accrocher à ses lauriers la conquête de ce
qui reste de la Chine libre : Taïwan.
Ce sera là un morceau à
avaler beaucoup plus gros que Hong Kong. La résistance militaire en sera forte.
Et c’est là que se
jouera définitivement la réduction ou non des États-Unis, leur allié, au rang de puissance de second ordre.
· Erdogan : combien de temps encore ?
Poursuivant sa stratégie
de néo-impérialisme, Erdogan marque encore des points.
Son pari d’envoyer en
Libye des milliers de mercenaires islamistes repliés des fronts de l’État
islamique semble réussir.
Dans la guerre civile
qui y fait rage, Erdogan a engagé la Turquie en faveur de Fayez al Sarraj, dominant
la Tripolitaine contre le général Haftar, maître de la Cyrénaïque, soutenu par
l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie.
Or ce camp subit des
échecs et des reculs.
La diplomatie ottomane,
je l’ai souvent rappelé, a presque toujours été redoutablement efficace.
Erdogan continue dans
cette tradition. L’Allemagne de Merkel et l’Union Européenne n’ont cessé de lui
faire des concessions. Il a été quasi simultanément, comme un Macron en
rêverait, plus ou moins l’allié et plus ou moins l’ennemi de Poutine, allié
dans des affaires d’oléoduc, ennemi sur la question Syrienne.
La Turquie est toujours
dans l’OTAN mais sur la question libyenne l’ennemi de la France, qui est
toujours aussi dans l’OTAN. Dans le cadre de l’OTAN, la frégate française Le Courbet, qui a voulu contrôler un
navire turc, le Cirkin, suspect de transporter des armes en Libye, a été l’objet
d’une « illumination » par trois bateaux de guerre de la marine
turque, c’est-à-dire d’un avertissement électronique avant combat.
Bref, nous sommes là
encore dans « l’Orient compliqué » où les amis des ennemis sont
rarement des amis.
Mais ce qui n’est pas
compliqué, c’est de voir que la Turquie manœuvre depuis des années ses
populations de plus en plus importantes immigrées en Europe.