vendredi 3 juillet 2020

Péril rouge sur le monde jaune !


·       Triste devenir pour Hong Kong.

Avec les mesures du totalitarisme politico-sanitaire, l’étau du communisme chinois s’est inexorablement refermé sur Hong Kong. Il fallait être niais pour croire que serait durable l’accord de 1997 sur la rétrocession à la Chine du petit territoire sous mandat britannique. 

« Un pays, deux systèmes » en était le principe. Avec son regard de calme alligator surveillant pour l‘engloutir une proie sans défense, le président Xi Jinping n’attendait pour cela que le meilleur moment.

Ce moment est venu avec l’épidémie du corona.

Les mêmes caméras, les mêmes contrôles, les mêmes mesures drastiques de confinement permettent de surveiller aussi bien les virus de la liberté que ceux du corona. De plus, aucune réaction internationale majeure n’était à craindre.

Trump n’est guère aujourd’hui en mesure de la susciter.

Les gouvernements des pays adhérents de l’Union Européenne se fichent totalement du sort des hongkongais.

Pour ce qui est de l’ancienne puissance tutélaire, Boris Johnson ne pouvait faire moins que de promettre l’accueil de ceux qui pourraient partir.

Les Australiens ont fait de même, qui ne verraient pas d’un mauvais œil une immigration de chinois de culture britannique plutôt que celle des musulmans indonésiens. 

Mais, sans attendre, le gouvernement de Xi Jinping a fait savoir qu’il pouvait s’opposer à ces départs. Et ce n’est évidemment pas de la bouche du pape François que viendra la moindre condamnation de la politique de la Chine communiste.

Ce dernier, on le sait, a toutes les complaisances pour le régime de Xi Jinping. N’a-t-il pas tragiquement ordonné aux catholiques fidèles à Rome d’intégrer l’Église nationale totalement soumise au parti communiste ?

En retour, le pouvoir n’a fait qu’augmenter la persécution, procédant encore à des fermetures d’églises.

Mais, comme les dictatures conquérantes ne savent jamais s’arrêter – on l’a vu avec Hitler et Staline – Xi Jinping ne pourra pas s’empêcher d’accrocher à ses lauriers la conquête de ce qui reste de la Chine libre : Taïwan.

Ce sera là un morceau à avaler beaucoup plus gros que Hong Kong. La résistance militaire en sera forte. 

Et c’est là que se jouera définitivement la réduction ou non des États-Unis, leur allié, au rang de puissance de second ordre.


·       Erdogan : combien de temps encore ?

Poursuivant sa stratégie de néo-impérialisme, Erdogan marque encore des points.

Son pari d’envoyer en Libye des milliers de mercenaires islamistes repliés des fronts de l’État islamique semble réussir.

Dans la guerre civile qui y fait rage, Erdogan a engagé la Turquie en faveur de Fayez al Sarraj, dominant la Tripolitaine contre le général Haftar, maître de la Cyrénaïque, soutenu par l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie.

Or ce camp subit des échecs et des reculs. 

La diplomatie ottomane, je l’ai souvent rappelé, a presque toujours été redoutablement efficace.

Erdogan continue dans cette tradition. L’Allemagne de Merkel et l’Union Européenne n’ont cessé de lui faire des concessions. Il a été quasi simultanément, comme un Macron en rêverait, plus ou moins l’allié et plus ou moins l’ennemi de Poutine, allié dans des affaires d’oléoduc, ennemi sur la question Syrienne.

La Turquie est toujours dans l’OTAN mais sur la question libyenne l’ennemi de la France, qui est toujours aussi dans l’OTAN. Dans le cadre de l’OTAN, la frégate française Le Courbet, qui a voulu contrôler un navire turc, le Cirkin, suspect de transporter des armes en Libye, a été l’objet d’une « illumination » par trois bateaux de guerre de la marine turque, c’est-à-dire d’un avertissement électronique avant combat.

Bref, nous sommes là encore dans « l’Orient compliqué » où les amis des ennemis sont rarement des amis.

Mais ce qui n’est pas compliqué, c’est de voir que la Turquie manœuvre depuis des années ses populations de plus en plus importantes immigrées en Europe.